40.000 tonnes d’explosifs largués sur Ghaza
Le monde commence à prendre la mesure de la destruction infligée par l’occupation israélienne dans la Bande de Ghaza.
Le bureau médiatique du gouvernement à Ghaza a déclaré hier que les forces d’occupation ont largué 40 000 tonnes d’explosifs sur la Bande depuis le début de l’agression le 7 octobre dernier. Et d’ajouter que les bombes utilisées récemment par l’occupation n’ont jamais été utilisées auparavant. Des bombes qui ont fait des milliers de morts ensevelis sous les décombres et d’autres victimes retrouvées et enterrées sur place, en sus de la destruction d’une grande partie des infrastructures et des habitations de l’enclave palestinienne vidée de ses habitants.
»Les forces d’occupation israéliennes ont largué 40 000 tonnes d’explosifs sur la Bande de Ghaza depuis le 7 octobre, et les crimes de l’occupation ont été commis loin des caméras », a indiqué communiqué publié par le chef du bureau, Salama Maarouf, sur la plateforme Telegram. Il a expliqué que « les bombes utilisées récemment par l’occupation n’ont jamais été utilisées auparavant, et des centaines de martyrs ont été enterrés où ils ont été retrouvés. Selon lui, »les destructions causées par l’occupation reflètent sa volonté de rendre Ghaza inhabitable ». Maarouf a noté que la trêve entrée en vigueur vendredi a révélé ‘ l’ampleur du grand massacre, qui a fait des dégâts massifs aux infrastructures et aux habitations ». Si la trêve a suscité l’espoir de voir l’aide humanitaire arriver aux populations, cela peine à se concrétiser sur le terrain et particulièrement dans le nord de l’enclave palestinienne. »Un tiers de la population de la Bande de Ghaza n’a pas reçu des vivres, toutes les institutions internationales sont absentes et nous devons établir un grand hôpital de campagne », a averti le gouvernement de Ghaza.
L’espoir suscité par la trêve humanitaire de parvenir à un cessez-le-feu permanent s’amenuise notamment en raison des transgressions israéliennes. L’occupation sioniste persiste dans ses transgressions et tire sur les Palestiniens qui tentent de retourner dans leurs domiciles pour vérifier les dégâts. La finalité et de les empêcher les habitants de retourner dans le nord de Ghaza. L’intention est claire : l’entité sioniste refuse toute paix et a bien l’intention de reprendre les bombardements dès la fin de la trêve de quatre jours. Ainsi, un agriculteur est tombé en martyr et un autre a été blessé par les balles des forces d’occupation dans le centre de la bande de Ghaza.
La Société du Croissant-Rouge palestinien, cité par l’agence de presse palestinienne Wafa, a indiqué que les forces d’occupation ont pris pour cible deux agriculteurs alors qu’ils travaillaient sur leurs terres à l’est du camp d’Al-Maghazi, à l’est du gouvernorat central, entraînant la mort de l’un d’eux et la blessure de l’autre. Par ailleurs, des Palestiniens ont été blessés, ce dimanche, par des balles des forces d’occupation sionistes, à proximité des hôpitaux Al-Qods et indonésien, dans l’enclave.
«Les forces d’occupation ont ouvert le feu sur un groupe de citoyens qui inspectaient leurs maisons à proximité de l’hôpital indonésien de la ville de Beit Lahia, au nord de la bande de Ghaza, blessant trois d’entre eux», a rapporté l’agence, ajoutant que les tireurs d’élite de l’occupation ont ciblé un certain nombre de citoyens alors qu’ils inspectaient leurs maisons et leurs propriétés à proximité de l’hôpital Al-Qods, à l’ouest de la ville de Ghaza, blessant quatre d’entre eux. Il faut dire que depuis le début de la trêve, vendredi dernier, les forces d’occupation empêchent 1,7 million de personnes déplacées dans le sud de la bande de Ghaza de revenir inspecter leurs maisons et leurs biens, dont la plupart ont été bombardés et détruits au centre et au nord de la bande, ou même de chercher des membres de leur famille disparus. Les forces d’occupation ont pris pour cible un groupe de citoyens le premier jour de la trêve humanitaire, vendredi dernier, alors qu’ils tentaient de revenir du sud de la bande de Ghaza vers le nord, entraînant la mort de deux d’entre eux, et infligeant des blessures à d’autres, selon Wafa.
Après plusieurs jours de négociations dans la capitale qatarie Doha, les deux parties au conflit ont annoncé, mercredi dernier, la libération d’un certain nombre de femmes et d’enfants détenus dans les prisons de l’occupation et l’entrée de l’aide humanitaire et de quantités de carburant. L’accord est prévu pour quatre jours mais pourrait être prolongé.
Dans le cadre de la trêve humanitaire, un groupe de 39 prisonniers palestiniens (6 femmes et 33 enfants) ont été libérés dans la nuit de samedi à dimanche de deux prisons de l’entité sioniste, l’une dans la ville de Beitunia, à l’ouest de Ramallah et la seconde à Al Qods occupée dans le cadre de l’accord de la trêve humanitaire, rapporte l’agence palestinienne Wafa. Pour sa part, le mouvement de résistance palestinien Hamas a annoncé, hier, dans un communiqué avoir libéré 16 otages. « Dans le cadre de la trêve humanitaire et pour la troisième phase de l’échange, nous avons remis à la Croix-Rouge 13 détenus sionistes et trois détenus thaïlandais », peut-on lire dans le communiqué. Le Hamas avait auparavant annoncé avoir libéré un otage russe « en réponse aux efforts » du président russe Vladimir Poutine et à son « soutien à la cause palestinienne ».
Au moment de la libération des prisonniers palestiniens, les forces d’occupation ont attaqué des journalistes près de la prison d’Ofer, à l’ouest de Ramallah, en tirant des bombes de gaz lacrymogène, ainsi que le refoulement d’autres journalistes près de la prison militaire d’Al Qods occupée, les empêchant d’approcher des maisons des prisonniers libérés, ajoute Wafa. Un peu plus tôt dans la journée de samedi, le directeur du Club du détenu palestinien, Abdellah Ezzeghari, avait souligné que l’entité sioniste a procédé à des modifications dans la liste des prisonniers palestiniens devant être libérés, au deuxième jour de la trêve humanitaire. Selon lui, l’entité sioniste «n’a pas respecté le critère de l’ancienneté dans la sélection des prisonniers palestiniens tel qu’il a été convenu dans la conclusion de l’accord de la trêve humanitaire signé mercredi dernier». Il a indiqué que cette raison est à l’origine du retard dans la libération des otages samedi dernier.
Par ailleurs, huit Palestiniens sont tombés en martyrs en 24 heures en Cisjordanie, dont cinq à Jénine. Cinq personnes sont tombées en martyrs, selon le ministère palestinien de la Santé, par des tirs de l’armée d’occupation sioniste à Jénine, lors d’une incursion de nombreux blindés dans la ville. Des sources médicales ont affirmé de leur côté que 15 personnes avaient été blessées, tandis que des témoins rapportaient qu’un drone sioniste avait mené une frappe aérienne sur le camp de réfugiés de la ville. Selon d’autres témoins, l’armée d’occupation sioniste encerclait l’hôpital public de Jénine ainsi que la clinique Ibn Sina. Des soldats fouillaient des ambulances. Ils ont également fait état de violents combats à l’arme
automatique. Par ailleurs, un médecin de 25 ans est tombé en martyr samedi matin devant chez lui à Qabatiya, près de Jénine. Un autre Palestinien est tombé en martyr à el-Bireh, près de Ramallah. Samedi soir, un autre martyr est tombé dans un raid de l’armée sioniste sur un village au sud de Naplouse. La violence contre les civiles a aussi flambé en Cisjordanie occupée depuis le 7 octobre, date du début de l’agression sioniste contre la bande de Ghaza qui a fait quelque 15.000 martyrs. Plus de 230 Palestiniens sont tombés en martyrs, tués par des hordes de colons et des soldats sionistes en Cisjordanie, selon le ministère de la Santé palestinien.
Lyes Saïdi