Sierra Leone : Couvre-feu à Freetown après l’attaque d’une caserne
Des affrontements armés ont secoué dimanche la capitale sierra-léonaise Freetown, où des assaillants encore inconnus ont tenté de forcer une armurerie militaire et fait sortir de nombreux détenus de prison, poussant le gouvernement à décréter un couvre-feu dans tout le pays.
« Le gouvernement garde le contrôle et est maître de la situation », a dit le ministère de l’Information dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. Il a assuré que les forces de sécurité avaient repoussé à la périphérie de Freetown les responsables des affrontements armés. La Sierra Leone a décrété un couvre-feu sur l’ensemble de son territoire. « Aux premières heures dimanche, des individus non identifiés ont tenté de pénétrer dans l’armurerie militaire de la caserne de Wilberforce. Ils ont été repoussés », précise le ministre de l’Information, Chernor Bah, dans le communiqué. La situation politique est tendue dans ce pays d’Afrique de l’Ouest depuis la réélection en juin du président Julius Maada Bio, contestée par le principal candidat de l’opposition. « Nous restons déterminés à protéger la démocratie en Sierra Leone et j’invite tous les Sierra-Léonais à s’unir pour assumer cette responsabilité collective », a déclaré Julius Maada Bio sur le réseau social X (ex-Twitter).
Les accès au centre de Freetown ont été bloqués par un déploiement massif de forces de sécurité, a constaté un correspondant de l’AFP. Cependant, les coups de feu semblaient avoir cessé à la mi-journée au moins dans certaines parties de la ville. L’aviation civile a demandé aux compagnies aériennes de reprogrammer leurs vols après la levée du couvre-feu, tout en assurant que l’espace aérien restait ouvert. Le gouvernement n’a rien dit sur les assaillants. La nature des évènements reste peu claire, même s’ils réveillent le spectre d’une nouvelle tentative de coup d’Etat dans une Afrique de l’Ouest qui en a connu une série depuis 2020. La Sierra Leone, pays anglophone, a traversé une crise politique à la suite d’élections présidentielle et générales contestées en juin 2023.
En août dernier, des manifestations antigouvernementales ont causé la mort de six officiers de police et d’au moins 21 civils. Des coups de feu sporadiques pouvaient encore être entendus dans les rues vides de Freetown près de la caserne dimanche, a déclaré un journaliste de Reuters qui a rencontré un groupe de soldats rebelles.
R.I. avec agences