Le ministre des Finances présente le PLF 2024 à l’APN : La protection du pouvoir d’achat des ménages au cœur des débats
Les mesures prévues par le projet de budget public pour l’exercice prochain en matière de pouvoir d’achat ont été au cœur de la séance plénière tenue hier à l’Assemblée populaire nationale et consacrée à la présentation du projet de loi de finances pour 2024. Le ton a d’ailleurs été donné dès le départ le ministre des Finances Lâaziz Faïd, lequel a souligné l’importance des dispositions en la matière dans le cadre de ce projet de budget, dont l’élaboration est intervenue dans un « contexte international de pressions inflationnistes observées dans la plupart des économies du monde ». Il a ainsi souligné les mesures prises par les pouvoirs publics ces dernières années pour atténuer l’impact de l’inflation, notamment importée et de l’augmentation des prix des matières premières à travers la révision du barème de l’impôt sur le revenu global (IRG), l’augmentation des salaires des fonctionnaires, la création puis la réévaluation de l’allocation chômage, et l’augmentation des pensions de retraites. Un soutien qui devrait se poursuivre en 2024, à travers la mise en œuvre de la seconde phase des hausses des salaires des fonctionnaires décidées par le président de la République à la fin 2022, les programmes de recrutements publics qui devraient ouvrir de nouveaux postes dans divers secteurs de la Fonction publique, en sus de la poursuite du programme d’intégration des travailleurs contractuels. À cela s’ajoutent les divers mesures législatives destinées à renforcer le soutien des prix, et l’amélioration des conditions d’accès au logement. Des dispositions qui ont un impact financier certain et qui se traduisent par une hausse significative des dépenses publiques.
Le premier argentier du pays a ainsi souligné que le projet de la nouvelle loi de finances a été élaboré dans le cadre de la mise en œuvre du cadrage budgétaire à moyen terme (2024-2026), et prévoit des recettes de 9.105,3 milliards de DA, dont 3.512,3 milliards de DA de recettes pour la fiscalité pétrolière. Quant aux dépenses en 2024, elles s’élèveront à 15.292,47 milliards de DA pour les autorisations d’engagement et 15.275,28 milliards de DA pour les crédits de paiement. Le budget de l’Etat pour l’année 2024 est réparti, selon la nature des dépenses, sur les dépenses dédiées aux personnels, de l’ordre de 5.155,67 milliards de DA, dépenses de gestion des services 632,87 milliards de DA, dépenses d’investissement estimées à 2.894,58 milliards de DA d’autorisation d’engagement et 2.809,36 milliards de DA de crédits de paiement. S’agissant du nouveau programme d’investissement public, l’enveloppe budgétaire prévue pour l’année 2024 dédiée aux nouvelles opérations est estimée à 2.405,33 milliards de DA d’autorisation d’engagement et 1.356,57 milliards de DA de crédits de paiement. Par ailleurs, les affectations prévues pour l’année 2024 à la réévaluation des opérations en cours de réalisation ont atteint 489,25 milliards de DA d’autorisation d’engagement et 396,82 milliards de DA de crédits de paiement. Le PLF 2024 prévoit une croissance économique de 4,2%, a ajouté M. Faid, rappelant que le PLF a été élaboré sur la base d’un prix référentiel du prix du baril du pétrole de 60 dollars durant la période 2024-2026, et 70 dollars pour le prix estimatif du baril de pétrole brut.
Lors des débats, les députés ont mis en exergue l’importance des mesures prévues dans le projet de loi pour améliorer le pouvoir d’achat des citoyens. Soulignant l’importance des mesures prévues dans le PLF 2024, notamment l’augmentation des salaires et des allocations, le député Zakaria Bedroune (FLN), a affirmé que le texte « a préservé le caractère social de l’Etat ». Le député Riad Hanachi, du même parti, a estimé que l’augmentation des salaires et des allocations, la révision de certaines taxes et la réduction des taxes douanières appliquées sur quelques domaines, sans l’introduction de nouvelles taxes, contribueraient à améliorer le pouvoir d’achat des citoyens. Quant au député Abed Benazzouzi (Mouvement de la société pour la paix), il s’est félicité de la teneur du projet de loi en augmentations des salaires, notant l’importance d’intensifier le contrôle sur les activités commerciales, en vue de maîtriser les prix des marchandises. Le même député a appelé à permettre aux établissements de santé de proximité de bénéficier de la contribution apportée par la sécurité sociale aux établissements hospitaliers. A son tour, le député Afif Bleila (MSP), a appelé à augmenter les dépenses d’investissement et ce, » en concrétisation du décollage économique » et à l’augmentation des dotations relatives à la numérisation du secteur des finances. Le député Madjid Cherid (Indépendants), estime que le PLF a accordé une importance à » la protection de la dignité des citoyens », à travers les mesures contenues, notamment en ce qui a trait à l’augmentation des salaires et des pensions.
Sabrina Aziouez