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De grands pôles agro-industriels dans le Sud

Lors de sa nomination la semaine dernière, le nouveau ministre de l’Agriculture et du Développement rural a assuré que sa mission se concentrera sur la mise en œuvre d’une stratégie à même d’assurer la sécurité alimentaire. Pour ce faire, il compte sur la création dans grands pôles agro-industriels intégrés dans le sud du pays et gravitant autour des grandes cultures stratégiques.

Le nouveau ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa a fait son baptême du feu hier, en présidant à Adrar, grand pôle agricole en devenir dans le Sud du pays, une rencontre réunissant plusieurs membres de l’Exécutif, les walis des wilayas du Sud, les représentants d’organisations patronales et bien entendu des agriculteurs et des professionnels des filières agro-industrielles, pour débattre de l’agriculture dans le Sud comme atout majeur pour notre sécurité alimentaire. Il faut dire que lors de sa nomination la semaine dernière, Youecf Cherfa a assuré que sa mission se concentrera sur la mise en œuvre d’une stratégie à même d’assurer la sécurité alimentaire. Pour ce faire, il compte sur la création dans grands pôles agro-industriels intégrés dans le sud du pays et gravitant autour des grandes cultures stratégiques.  C’est ce qu’il a, d’ailleurs annoncé hier indiquant que le Gouvernement s’attèle actuellement à l’élaboration du cadre juridique et règlementaire relatif à l’encadrement de l’investissement agricole au Sud, et ce par la création de mégapoles intégrées pour le développement des filières stratégiques. Il s’agit d’une « nouvelle vision » à même d’assurer la sécurité alimentaire, à travers le développement de ces mégapoles agricoles appelés à couvrir les besoins nationaux et exporter l’excédent, a-t-il souligné. Et de souligner que ces mégapoles agricoles intégrées « sont à même de créer une dynamique pour réaliser le développement socioéconomique et renforcer la sécurité alimentaire ».

 Ces pôles doivent développer des activités sur l’ensemble de la chaine de valeur agro-industrielle en commençant par le développement des cultures stratégiques et de la production, à travers le développement de l’agriculture saharienne, jusqu’au produit agroalimentaire final. Le ministre a ainsi expliqué que les mégapoles intégrées doivent commencer par la production agricole, passant par la transformation, l’emballage et le transport pour aboutir au produit final. Le fait est que le développement des cultures permettra de fournir des intrants aux industries manufacturières que le ministre appelle à développer.  Il citera d’ailleurs les cas particuliers des huiles, du sucre, de la poudre de lait, les céréales, des légumes secs et du coton destiné à l’industrie textile.

Un couloir vert pour les investisseurs

Si le ministre lance un appel aux investisseurs, il met en avant les incitations destinées à les accompagner les encourager.  Il a ainsi indiqué qu' »un couloir vert leur sera consacré pour bénéficier du foncier ou d’autres facilitations pour le forage de puits ou le raccordement au réseau d’électricité ». Le ministre a également rappelé les orientations du président de la République, données lors des assises nationales sur l’agriculture, organisées le 28 février 2023, concernant la mise en place d’un système incitatif au profit des exploitants qui réalisent une production agricole deux fois/an et le financement par des banques, des projets agricoles structurants jusqu’à 90 % de leur coût. Il s’agit aussi des avantages prévus dans la nouvelle loi sur l’investissement, ainsi que la révision des lois encadrant des aspects importants du secteur agricole, la mise en place d’un cadre pour l’octroi d’agrément aux bureaux d’études spécialisés dans le domaine agricole, l’achèvement de l’opération d’assainissement du foncier agricole, l’amendement du texte de loi sur la création des coopératives agricoles, outre l’autorisation d’importation du matériel agricole rénové et autres mesures.

Au-delà, Cherfa mise aussi sur le potentiel important que l’agriculture en milieu saharien. Le ministre a ainsi fait savoir que la contribution des régions du Sud à la valeur globale de la production agricole était d’environ 26%, ajoutant que la réalisation des objectifs fixés pour les cultures stratégiques était encore « loin », consistant notamment en la réduction de la facture d’importation de céréales, du sucre, de l’huile de table, des fourrages, du lait en poudre et du coton. La superficie des terres agricoles dans les régions du Sud représente 7% de la surface agricole nationale totale utilisée (SAU), selon le ministre qui a mis en avant la contribution « significative » de ces terres à l’approvisionnement du marché national en produits agricoles notamment les céréales (11%), les légumes (26,4%) et les pommes de terre (32%).

Sabrina Aziouez

Financement des projets agricoles: le ministère de l’Agriculture signe une convention-cadre avec l’ABEF

Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a signé, hier à Adrar, une convention-cadre avec l’Association professionnelle des banques et des établissements financiers (ABEF), visant à généraliser le financement des investissements agricoles. Cette convention vise à « définir le cadre général entre le ministère de l’Agriculture et du Développement rural et l’ABEF, pour généraliser le financement des projets agricoles par les représentants de la place bancaire conformément aux instructions des autorités publiques », lit-on dans un document distribué lors de la cérémonie de signature.La signature de cette convention intervient également dans le cadre de la mise en oeuvre des recommandations des Assises nationales sur l’Agriculture tenues le 28 février dernier, et relatives au renforcement de la sécurité alimentaire et l’encouragement de l’investissement dans les grands projets agricoles au sud, aux Hauts-plateaux et le renforcement du partenariat. Les deux parties s’engagent en vertu de cette convention à « coordonner leurs efforts pour atteindre leurs objectifs à travers le renforcement du financement du secteur agricole, la consultation et la coopération entre le secteur agricole et les banques et établissements financiers, en vue de mettre en place des mécanismes de financement encourageant les investissements agricoles, ruraux, forestiers et les industries agroalimentaires ».

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