Amnesty international prouve que des munitions américaines ont tué au moins 43 civils palestiniens à Ghaza : Washington à l’index
L’ONG Amnesty international a publié hier un rapport dans lequel elle annonce avoir rassemblé des preuves qui démontrent que les munitions américaines livrées par Washington à l’occupation israélienne ont tué au moins 43 civils palestinien dans les bombardements à Ghaza. Un rapport qui met à l’index la complicité de l’administration américaine dans le génocide à Ghaza, au moment où une armée d’avocats et d’États ont saisi la Cour pénale internationale sur les crimes de l’occupation dans l’enclave palestinienne.
Amnesty international souligne ainsi que des éclats de bombes des munitions américaines de frappe directe conjointe (JDAM) ont été retrouvés au milieu des décombres des maisons détruites par deux raids aériens de l’armée d’occupation, soulignant la « nécessité d’enquêter sur ces attaques en tant que crimes de guerre ». L’ONG a rassemblé des preuves concernant deux raids aériens « mortels et illégaux visant des maisons pleines de civils dans la bande de Ghaza occupée ». L’organisation a également constaté que ces deux attaques aériennes étaient soit des attaques directes contre des civils, des biens civils, ou des attaques ne distinguant pas entre militaires et civils, appelant à enquêter sur ces incidents en tant que crimes de guerre ». Amnesty annonce avoir découvert des débris distincts des munitions parmi les décombres des maisons détruites au centre de Ghaza après deux raids ayant entraîné la mort de 43 civils, dont 19 enfants, 14 femmes et 10 hommes au total. « Les survivants des deux raids ont informé Amnesty International qu’ils n’avaient reçu aucun avertissement imminent de l’attaque », ajoute l’ONG.
Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, a souligné que « l’utilisation par l’armée israélienne de munitions américaines dans des attaques illégales aux conséquences mortelles pour les civils doit alerter l’administration Biden. Les armes américaines ont facilité les opérations de meurtre de familles entières ». L’ONG dénonce ainsi la complicité des gouvernements occidentaux dans le génocide à Ghaza soulignant que « face au nombre sans précédent de civils tués et à l’ampleur des destructions à Gaza, les États-Unis et d’autres gouvernements doivent immédiatement cesser de livrer des armes à Israël, susceptibles d’être utilisées pour commettre ou accroître le risque de violations du droit international. Fournir délibérément une aide dans des violations compromet le respect du droit international humanitaire. Les États continuant de fournir des armes utilisées dans ces violations pourraient être tenus responsables de ces actes », avertit AI. Il faut dire que Washington a dès le début de l’agression israélienne sur Ghaza augmenté les livraisons d’armes à l’entité sioniste et renforcé leur présence en Méditerranée orientale. Selon certains rapports, les Etats-Unis ont même orienté des munitions qui étaient destinés à l’Ukraine vers l’occupation israélienne. La Maison Blanche aurait aussi demandé au sénat US la levée des restrictions au profit de l’entité sioniste sur toutes les catégories d’armes et de munitions et aux stocks US d’armes entreposés chez son allié israélien. Des faits qui démontrent la complicité active de l’administration américaine dans le génocide des populations à Ghaza, lequel se poursuit et s’élargit.
Un projet colonialiste assumé
Ainsi, les forces d’occupation sionistes ont étendu mardi leur offensive génocidaire vers le sud de la bande de Ghaza, y menant des frappes meurtrières contre plusieurs villes, où des centaines de milliers de civils palestiniens sont venus se réfugier depuis le début de l’agression. Plusieurs frappes aériennes et des tirs d’artillerie ont visé le secteur de Khan Younes et de Rafah ainsi qu’à Deir al-Balah, plus au nord, après le déploiement lundi de dizaines de chars, de transports de troupes et de bulldozers de l’armée sioniste dans le sud du territoire, où l’entité sioniste avait pourtant invité les Ghazaouis du nord à s’y rendre car déclaré « zone sûre ». Les frappes de la nuit visant deux écoles (Salah Al-Dein et Shahid Assad Al-Saftawi), dans la bande de Ghaza, servant de lieux de refuge à des centaines de Palestiniens, ont fait au moins 50 martyrs et des dizaines de blessés, selon l’agence de presse Wafa. Un autre bombardement a fait notamment 24 morts dans une école de Khan Younes abritant des déplacés et des civils piégés dans un secteur très réduit du territoire assiégé. Mardi tôt le matin, les mêmes scènes de chaos se sont répétées à l’hôpital Nasser de Khan Younes, le plus grand du sud de la bande de Ghaza.
La ministre palestinienne de la Santé, Mai Al-Kaileh a indiqué hier que « 15.800 palestiniens sont tombés en martyrs à Ghaza et 260 autres en Cisjordanie occupée », notant que « 70 % des victimes sont des enfants et des femmes ». Soulignant que la situation sanitaire était devenue catastrophique dans la bande de Ghaza, Mme Al-Kaileh a indiqué que « 20 hôpitaux sont désormais hors service à cause de la poursuite des bombardements de l’aviation sioniste ». La ministre a alerté, enfin, que « la situation épidémique dans les centres de réfugiés, des écoles et des hôpitaux a atteint des statistiques catastrophiques, en raison des graves pénuries d’eau, de nourriture, de médicaments et de fournitures d’hygiène qui ont conduit à la propagation de maladies et d’épidémies parmi les déplacés avec des chiffres effrayants ». Selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), l’hôpital Nasser, submergé par l’afflux de blessés et qui manque de personnel et de fournitures, abrite plus de mille patients ainsi que 17.000 déplacés. Des centaines de milliers de civils qui se sont réfugiés dans le sud de Ghaza depuis le début de l’agression, dans des abris de fortune, des écoles ou sous des tentes, sont désormais piégés dans un périmètre de plus en plus réduit, sans nulle part où aller, contraints de fuir sur quelques kilomètres pour tenter d’échapper aux bombes. Selon le commissaire général de l’Unrwa, Philippe Lazzarini, « au moins 60.000 personnes supplémentaires ont été contraintes de se déplacer vers des abris de l’Unrwa déjà surpeuplés (…) et dont beaucoup ont été déplacées plusieurs fois ». Des organisations internationales et onusiennes se sont alarmées des risques pour les civils à Ghaza, renouvelant leur appel à un cessez-le-feu. « La reprise des combats a conduit à un retour aux massacres de civils, car des personnes sont tuées avec leurs familles, dans leurs maisons alors qu’elles se réfugient, dorment ou mangent », a déclaré pour sa part le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, lors d’une conférence de presse. La présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric, a, elle, dénoncé les souffrances « intolérables » de la population palestinienne et réclamé une « solution politique » pour la « protection des civils » face à l' »échec moral » de la communauté internationale. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a, de son côté, indiqué avoir presque entièrement déplacé son matériel médical qui était situé dans deux entrepôts à Khan Younes, suite à un ordre donné par l’entité sioniste. Des constats qui ne font que confirmer l’étendue et la gravité des crimes de guerre commis par l’occupation sioniste encouragée par l’impunité garantie par ses alliés. Des crimes qui ne sous-tendent un projet colonialiste parfaitement assumé par l’occupation. Selon des médias cités par l’agence de presse turque Anadolu, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a indiqué au cours d’une rencontre avec son parti le Likoud que son projet était bien l’occupation de Ghaza. Il a ainsi indiqué qu’il « n’y aurait pas d’autorité palestinienne a Ghaza après la guerre », soulignant en avoir informé l’administration Biden…
Lyes Saïdi