Sahara occidental : Des prisonniers du groupe « Gdeim Izik » en grève de la faim
es prisonniers civils sahraouis du groupe « Gdeim Izik », incarcérés dans la prison locale (Ait Melloul 1) à Agadir (Maroc), entameront mercredi une grève de la faim de 48h, indique l’agence de presse saharouie (SPS).
Selon SPS qui cite la Ligue de protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines, cette grève intervient en protestation contre la politique discriminatoire que subissent les détenus privés notamment de prise en charge médicale, du droit aux soins et de la pause quotidienne. Les prisonniers civils sahraouis réclament également « l’amélioration des conditions de détention et revendiquent leurs droits légitimes ainsi que l’arrêt de toutes les formes de discrimination commises à leur encontre pour des considérations purement politiques sur instructions de hautes autorités du Makhzen », ajoute la même source.
Rappelons que les activistes de Gdeim Izik sont un groupe de journalistes et de défenseurs des droits de l’homme sahraouis qui se trouve en détention au Maroc depuis 2010 suite à une protestation pacifique massive organisée dans la localité de Gdeim Izik. Depuis, et à ce jour, ces prisonniers politiques endurent un traitement inhumain assimilable à la torture.
D’ailleurs, l’ONU a appelé il y a quelques jours à la libération des ces prisonniers infligeant un camouflet à l’occupant marocain. En effet, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a exhorté le Maroc à libérer immédiatement les prisonniers politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik et à leur accorder une indemnisation conformément au droit internationale. «Après plus d’une décennie depuis la condamnation de vingt quatre activistes sahraouis à de lourdes peines par un tribunal marocain, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire vient de conclure que leur détention était illégale», s’est félicité dans un communiqué commun le Groupe de soutien de Genève pour la protection et la promotion des droits de l’homme au Sahara occidental et la Ligue pour la protection des prisonniers politiques sahraouis détenus dans les prisons marocaines (LPPS). Dans sa demande de libération des prisonniers, le Groupe de travail des Nations unies a mis en lumière des violations flagrantes, notamment le refus d’accès à des avocats, des aveux obtenus sous la torture et le manque d’impartialité et d’indépendance de la cour. Le Groupe de travail, qui a adopté plusieurs avis lors sa 86e session, a conclu que ces individus ont été arbitrairement privés de leur liberté depuis leur arrestation en 2010 et a enjoint au Maroc de garantir des dédommagements, incitant le Royaume à enquêter sur la privation arbitraire de liberté et à prendre des mesures contre les responsables.
Outre la qualification de la détention de ces activistes d’arbitraire, le Groupe de travail des Nations unies a exprimé une profonde préoccupation quant au nombre présumé de cas de détention arbitraire au Sahara occidental occupé. «Ces inquiétudes font écho aux préoccupations déjà exprimées par le Comité contre la torture des Nations unies et par plusieurs titulaires de mandats des Procédures spéciales sur le cas des prisonniers de Gdeim Izik», rappellent les deux ONG dans leur communiqué commun. «Le Comité contre la torture des Nations unies a déjà émis cinq décisions dénonçant la torture et l’utilisation d’aveux obtenus sous la torture comme fondement pour le maintien en détention des prisonniers de Gdeim Izik, en relation avec Mohammed Bani, Abdeljalil Laaroussi, Naama Asfari, Mohammed Bourial et Sidi Abdallahi Abbahah», souligne la même source.
R.I.