La famine, l’autre arme d’extermination massive à Ghaza
En intensifiant les raids contre les populations civiles, les médecins et les employés des agences humanitaires onusiennes et les personnels d’ONG, l’occupation sioniste empêche toute aide d’arriver à une importante partie de la population à Ghaza. Privés d’eau, de nourriture, d’énergie et de soins, les Palestiniens se meurent sous l’indifférence des grandes puissances. La famine guette et est aujourd’hui l’autre arme de destruction des populations utilisée par l’occupation israélienne qui ne diffère en cela en rien des régimes fascistes des années trente du siècle dernier.
D’ailleurs, Corinne Fleischer, directrice régionale pour le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et l’Europe de l’Est au Programme alimentaire mondial a vivement averti hier quant aux risque de famine à Ghaza. « La seule façon d’éliminer la menace de famine à Gaza est un cessez-le-feu pour permettre un acheminement généralisé des vivres », a-t-elle déclaré dans un post sur la plateforme X, en marge de sa visite de Fleischer dans l’enclave palestinienne. Fleischer a souligné qu’elle n’a jamais assisté à de telles scènes durant près de 20 ans passés à Ghaza. « Rien n’est comparable à ce que j’ai vu, entendu ou ressenti à Gaza aujourd’hui », a-t-elle regretté. Elle a, également, noté que « la population de Gaza vit dans le désespoir, la peur et la menace de famine ». Pour sa part, le directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial, Carl Skau a souligné que les habitants de Gaza sont désespérés. « On peut voir la peur dans les yeux des femmes et des enfants. Ils vivent entassés dans des abris insalubres ou dans la rue à l’approche de l’hiver, ils sont malades et n’ont pas assez de nourriture », a déclaré vendredi le responsable du PAM. «Confusion dans les entrepôts, aux points de distribution, avec des milliers de personnes affamées et désespérées, dans les supermarchés aux étagères vides et dans les abris surpeuplés avec des salles de bains pleines à craquer. Le bruit sourd des bombes nous a accompagné toute la journée », a déclaré Skau. Il a noté que les habitants de Gaza vivaient entassés les uns sur les autres dans des abris insalubres ou dans la rue à l’approche de l’hiver et qu’ils étaient malades, n’ayant pas assez de nourriture. Soulignant que la situation était désastreuse à Ghaza, il a poursuivi disant: «Avec l’effondrement de l’ordre public, toute opération humanitaire significative est impossible. Avec seulement une fraction des vivres nécessaires, une absence fatale de carburant, des interruptions des systèmes de communication et aucune sécurité pour notre personnel ou pour les personnes que nous servons lors des distributions alimentaires, nous ne pouvons pas faire notre travail». Et d’indiquer: «Une enquête du PAM réalisée pendant la pause des hostilités a montré que les habitants de Ghaza ne mangent tout simplement pas. Dans certaines régions, neuf familles sur dix ont passé une journée et une nuit entières sans aucune nourriture. Lorsqu’on leur a demandé à quelle fréquence cela se produisait, ils nous ont répondu que pendant 10 jours au cours du mois dernier, ils n’avaient rien mangé». Le directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial a affirmé qu’au cours de la pause de sept jours, le PAM a montré que l’intervention était possible si les conditions le permettaient: «Nous avons de la nourriture dans les camions, mais nous avons besoin de plus d’un passage. Et une fois les camions à l’intérieur, nous avons besoin d’un passage libre et sûr pour atteindre les Palestiniens où qu’ils soient». «Cela ne sera possible qu’avec un cessez-le-feu humanitaire et, à terme, nous avons besoin de mettre fin à ce conflit», a-t-il concu.
De son côté, Adele Khader, directrice régionale de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, a déclaré hier que « la bande de Gaza est devenue l’endroit le plus dangereux au monde pour les enfants ».
« Les rapports indiquent que des dizaines d’enfants sont tués et blessés chaque jour. Des quartiers entiers, où les enfants jouaient et allaient à l’école, sont transformés en tas de décombres. L’UNICEF et d’autres agences humanitaires tirent la sonnette d’alarme depuis des semaines. Notre équipe sur le terrain décrit avoir rencontré des enfants qui ont perdu des membres de leurs corps et ont subi des brûlures au troisième degré. D’autres sont traumatisés par la violence continue qui les entoure », indique-t-elle dans un communiqué.
Chokri Hafed