Ghaza : Les convois humanitaires ciblés !
En attaquant des convois humanitaires pour les empêcher sciemment de faire parvenir l’aide à Ghaza, l’occupation israélienne cherche à affamer la population palestinienne et défie la communauté internationale.
Encouragée par l’impunité que lui garantir son allié américain, l’entité sioniste transgresse toutes les règles du droit international et défie la communauté internationale en agressant de manière préméditée, civils, journalistes, personnels soignants et personnels humanitaires. L’armée d’occupation s’attaque aujourd’hui aux convois humanitaires censés acheminer l’aide aux populations. Bien que le Conseil de sécurité de l’ONU ait adopté la semaine dernière une résolution exigeant de garantir les conditions de faire parvenir de l’aide humanitaire aux Palestinien, l’occupation israélienne fait tout pour l’empêcher quitte à s’attaquer aux convois. Ainsi, l’Agence de l’ONU pour lesréfugiés palestiniens (UNRWA) a affirmé, hier, que l’armée sioniste avait tiré sur l’un de ses convois d’aide dans la bande de Ghaza, endommageant un des véhicules de la délégation. Des soldats de l’occupation « ont tiré sur un convoi d’aide alors qu’il revenait du nord de Ghaza, empruntant un itinéraire désigné pourtant par l’armée (sioniste). Notre chef de convoi international et son équipe n’ont pas été blessés, mais un véhicule a été endommagé », a indiqué sur X le directeur de l’UNRWA à Ghaza, Thomas White. « Les travailleurs humanitaires ne devraient jamais être une cible », a-t-il ajouté. Dans ce contexte, le chef des opérations humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths, a vivement critiqué les conditions d’acheminement de l’aide à Ghaza.
Il a dénoncé le fait que des travailleurs humanitaires soient « eux-mêmes déplacés, tués », rappelant aussi que « la population (ghazaouie) traumatisée » et « épuisée » s’entasse sur « une parcelle de terre de plus en plus réduite ». « Trois niveaux d’inspections avant que les camions puissent entrer. Confusion et longues files d’attente. Une liste de plus en plus longues de produits rejetés », a-t-il également regretté.Alertant sur « une situation impossible pour la population de Ghaza et pour ceux qui lui viennent en aide », M. Griffiths a insisté: « les combats doivent cesser ».
Exode massif vers Rafah
Un avis partagé par l’ONG Médecins sans frontières. En effet, le coordinateur de MSF à Ghaza, Jacob Burns, a déclaré que la décision du Conseil de sécurité de l’ONU d’apporter une aide urgente à la bande de Gaza n’est pas une solution tant qu’un cessez-le-feu n’est pas déclaré. Selon un communiqué publié vendredi par l’organisation sur son site Internet, Burns a souligné que la seule façon de sauver la vie des habitants de Ghaza est de « mettre fin à la violence et aux punitions collectives infligées aux Palestiniens ». Le responsable de l’organisation a ajouté : « Nous voulons faire davantage pour aider les gens à Ghaza, mais les bombardements et les combats en cours nous confinent à une zone plus étroite. » Il a également évoqué les tracts largués par l’armée israélienne depuis des avions sur la ville de Khan Younès, au sud de la bande de Ghaza, dans lesquels les habitants avaient reçu l’ordre d’évacuer les bâtiments proches de l’hôpital Nasser, bien qu’ils aient reçu l’assurance des responsables israéliens qu’ils n’avaient pas l’intention de cibler l’hôpital. Burns a déclaré qu’il est impossible de fournir une assistance médicale à ceux qui en ont besoin dans ces circonstances et a souligné la nécessité de ne pas cibler les hôpitaux et le personnel de santé. Il a ajouté que les Palestiniens de Gaza ont été contraints de fuir leurs foyers à la recherche de sécurité et que la plupart d’entre eux ne trouvent pas cette sécurité. Il a souligné que la population de la ville de Rafah, la partie la plus méridionale de la bande de Gaza, est passée de 300 000 personnes avant la guerre à au moins 1,2 million actuellement. L’objectif de l’occupation est claire, à travers les bombardements continus et les obstacles à l’acheminement de l’aide humanitaire, il s’agit de pousser la population vers cette partie afin d’acter son expulsion.
Pour sa part, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), a mis en avant un exode massif vers Rafah provoqué par une intensification des bombardements sionistes dans la ville de Khan Younis et à Deir al Balah, dans le centre de Ghaza.
La semaine dernière, les humanitaires ont averti que plus d’un foyer sur quatre à Ghaza souffrait d’une faim « catastrophique ». Le risque de famine dans la bande de Ghaza au cours des six prochains mois a été confirmé par le dernier rapport de classification intégrée de la sécurité alimentaire (IPC), qui a montré que l’ensemble de la population de l’enclave, soit environ 2,2 millions de Palestiniens, subit une insécurité alimentaire aiguë à des niveaux de « crise ou pire ». Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU a, en outre,cité des rapports des autorités sanitaires palestiniennes selon lesquels la moitié de toutes les femmes enceintes cherchant un refuge sûr dans l’enclave « souffraient de soif, de malnutrition et d’un manque de soins de santé ».
Les bombardements israéliens se sont intensifiés ces derniers jours et n’épargnent aucune zone de l’enclave palestinienne, avec pour seul objectif de vider Ghaza de ses habitants.
Ainsi, des dizaines de Palestiniens sont tombés en martyrs et d’autres ont été blessés, dans la nuit de jeudi à Vendredi.A l’aide d’artillerie et d’avions de guerre, les forces d’occupation sionistes ont pris pour cible des maisons de civils palestiniens, particulièrement au camp de réfugiés de Nusseiret, au centre de la bande de Ghaza, faisant une vingtaine de martyrs et des dizaines de blessés. Dans la région de Fakhari, à l’est de Khan Yunis (sud), au moins 11 martyrs et des dizaines de blessés ont été enregistrés dans des frappes aériennes s’étalant durant toute la nuit de jeudi à vendredi. Les régions orientales de Khan Yunis ont connu les mêmes scènes de violence et de barbarie, ont fait savoir des sources locales. A Rafah, au sud de Ghaza aussi, les bombardements massifs et ininterrompus des forces de l’occupations ont fait au moins 20 martyrs. « Le décompte des victimes était quasiment impossible du fait de l’ininterruption des attaques », ont fait observer des témoins oculaires, cités par des médias, notant que des dizaines de Palestiniens se trouvaient encore sous les décombres et plusieurs autres sont portés disparus. Les drones et hélicoptères survolaient sans cesse vendredi matin les quartiers et zones résidentielles des quatre coins de la ville de Ghaza, a rapporté, par ailleurs, l’agence Wafa. Le bilan des victimes a atteint hier 21.507 mortsdepuis le 7 octobre dernier. Ce bilan comprend 187 martyrs palestiniens répertoriés lors des 24 dernières heures, a précisé le ministère palestinien de la Santé qui a également fait état de 55.915 blessés.
Lyes Saïdi
Biden appelé à intervenir immédiatement pour mettre fin à l’agression sioniste contre Ghaza
Des milliers de militants américains ont appelé le président des Etats-Unis, Joe Biden, à intervenir immédiatement en vue de contraindre l’entité sioniste à mettre fin à son agression contre la bande de Ghaza. « Il en va de la crédibilité des Etats-Unis d’oeuvrer en ces temps d’agression contre les Palestiniens innocents dans la bande de Ghaza, pour mettre fin aux massacres de l’armée (sioniste) qui perdurent depuis bientôt trois mois », ont écrit des milliers de militants et des défenseurs des droits de l’Homme dans une lettre ouverte adressée au président Biden, reprise par l’agence de presse Wafa. Ils ont ajouté que « la sécurité et la vie des civils palestiniens ne devraient pas être une préoccupation éthique sélective ou une monnaie d’échange dans la politique électorale », appelant « à la modification de la position actuelle des Etats-Unis vis-à-vis de la question palestinienne ». « Les Etats-Unis doivent mettre également un terme à leur appui militaire » en faveur de l’entité sioniste, ont, en outre, souligné les signataires. Pour rappel, des sit-in quasi-quotidiens sont organisés dans différentes villes aux Etats-Unis, appelant à la fin de l’agression sioniste contre les Palestiniens et au changement de la politique étrangère de l’administration américaine concernant la cause palestinienne. Le bilan de l’agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza est passé, jeudi, à 21.320 martyrs et 55.603 blessés, selon les autorités sanitaires palestiniennes.
APS