Complexe El Hadjar : Le coup de gueule du ministre de l’Industrie
Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a effectué hier une visite de travail et d’inspection au complexe Sider El Hadjar d’Annaba. Accompagné d’Abdelkader Djellaoui, wali d’Annaba, le ministre s’est rendu au complexe sidérurgique d’El Hadjar où il a reçu sur place des explications détaillées concernant le foncier industriel inexploité du complexe estimé 209 hectares. 65 hectares se trouvent à l’intérieur du complexe alors que le tissu foncier dans le pourtour du complexe sidérurgique d’une superficie de près de 143 hectares. Un foncier présentant ainsi un total de 209 hectares, que le président de la République Abdelmadjid Tebboune, a ordonné de récupérer lors d’une réunion du Conseil des ministres et qui sera orienté vers l’investissement sous forme de concession convertible en cession après finalisation de la concrétisation du projet d’investissement selon le cahier des charges mis en place à cet effet. Lors de la présentation de l’exposé sur le foncier, il a été relevé que le processus de récupération présentait des contraintes qui devraient être éliminées au fur et à mesure. Il a par contre été souligné que tous les documents cadastraux étaient déjà prêts. Dans un autre contexte, le ministre a écouté un exposé sur les perspectives du complexe pour l’année 2024 et jusqu’à l’horizon 2028. Soulignant que la « priorité dans l’exploitation et la valorisation de cet important foncier, récupéré à proximité du complexe, sera donnée aux investissements structurants relatifs aux branches sidérurgiques », le ministre a évoqué, dans ce contexte, « l’importance de développer un tissu industriel intégré à proximité du complexe d’El Hadjar ». M. Aoun a ajouté que les investisseurs qui y initieront des projets générateurs de richesses, publics ou privés, trouveront dans ce foncier récupéré dans le périmètre du complexe d’El Hadjar, où toutes les conditions sont réunies pour son aménagement et son raccordement aux différents réseaux, un terrain propice pour concrétiser leurs projets dans les meilleurs délais. Il a souligné, à ce propos, « la nécessité d’exploiter ce foncier industriel pour impulser une dynamique économique et sociale positive dans la région ». Il a, en outre, souligné que les efforts concertés au niveau national pour récupérer le foncier industriel non utilisé ont permis, jusqu’à présent, la récupération de 6.000 hectares qui seront « orientés vers l’investissement et le développement d’activités productives à haute valeur ajoutée, conformément à la nouvelle loi sur l’investissement ». Il faut noter que bien qu’Ali Aoun ait réitéré le soutien et l’accompagnement de l’État au complexe El Hadjar, il a affiché tout de même un certain mécontentement quant à la sempiternelle crise du combustible, à savoir le Coke, qui perturbe son fonctionnement. Un point que l’un des cadres de l’administration de Sider El Hadjar a tenté de minimiser, mettant en avant le projet de refonte du process afin de remplacer le coke par le recours au gaz, ce qui n’est pas dans un avenir proche. Néanmoins, le ministre a demandé à ce qu’il soit mis fin à ce problème qui provoque à chaque fois l’arrêt du HFn°2 et de toutes les unités de production. Ali Aoun a également dénoncé le gaspillage. M. Aoun a également écouté trois exposés sur « les capacités de production actuelles du complexe d’El Hadjar et les perspectives de leur développement », « la stratégie arrêtée, à court terme, pour le développement et la diversification de la production du complexe » et « le projet de transferts technologique et énergétique à l’horizon 2030 ». Les prévisions de production du complexe sidérurgique d’El Hadjar, pour l’exercice 2024, ont été fixées à 600.000 tonnes de produits ferreux plats et longs, de rond à béton, de tubes sans soudure et autres produits sidérurgiques, a-t-on souligné, rappelant que les exportations du complexe, qui emploie 5.605 travailleurs, ont atteint, en 2023, une valeur de 22 millions de dollars.
Le complexe Sider a un plan de charge (commande) de plus de 66 milliards de dinars, pour une production total de 600 KTO, pour un taux de rentabilité de 4 milliards de dinars, avec 55% de forte valeur, pour un chiffre d’affaire estimé à 66,412 milliards de dinars, dont 55% destiné au Coke. Une situation qui dénote, selon les explications fournies au ministre, d’une nette amélioration par rapport à l’année 2023. Par ailleurs, les dirigeants du complexe, ont estimé des différentes phases du plan élaboré à court, moyen et long terme (2025/2028/2030), pour une production à forte valeur et rentable à plus de 5 milliards de dinars. Au terme de sa visite le ministre de l’industrie et de la production pharmaceutique a, une fois de plus réitéré le soutien de l’État au complexe d’El Hadjar.
Sofia Chahine