Djamel Belmad quitte la sélection nationale : La fin d’une époque
Le match entre l’Algérie et la Mauritanie et qui s’est soldé par la débâcle des Verts et leur élimination dès la phase de groupe de la Coupe d’Afrique des Nations est le dernier de Djamel Belmadi à la tête de l’EN. Le président de la FAF, Walid Sadi, a annoncé hier avoir convenu avec le sélectionneur national d’une séparation à l’amiable.
Le président de la Fédération algérienne de football, Walid Sadi, a annoncé hier une « séparation à l’amiable » avec le sélectionneur national, Djamel Belmadi, après l’élimination prématurée des Verts en Coupe d’Afrique des nations CAN 2023, qui se déroule en Côte d’Ivoire. Dans un message publié sur son compte X (ex Twitter), le président de la FAF a écrit : « Je me suis entretenu avec le sélectionneur national, Djamel Belmadi, et nous sommes parvenus à un accord pour une séparation à l’amiable ». Djamel Belmadi a affiché son intention de démissionner mardi soir. Selon l’Agence Algérie presse service qui cite une source officielle, le sélectionneur national a annoncé sa démission aux joueurs dans le vestiaire, à l’issue de la défaite concédée mardi soir face à la Mauritanie au stade de la Paix de Bouaké. Selon la même source, Djamel Belmadi, en poste depuis août 2018, a tenu à saluer ses joueurs, un par un, après avoir échoué à qualifier les « Verts » aux 1/8es de finale de cette compétition pour la deuxième fois de rang, après l’édition 2021 disputée au Cameroun. Le coach national devrait officialiser sa démission une fois de retour au pays, explique cette même source. Il faut que le coach national avait été interpellé à plusieurs reprises lors de cette CAN par la presse sur la possibilité de son départ en cas d’élimination et de réédition de l’échec connu lors de la précédente édition de la CAN. Il avait cependant éloigné la possibilité d’une nouvelle élimination au premier tour comptant sur les capacités de ses joueurs à se ressaisir et à prendre le dessus sur la Mauritanie. Malheureusement, la défaite des Verts mardi face à la Mauritanie laquelle signe sa première victoire dans une phase finale de la CAN, a été l’échec de trop.
A la suite du match, Djamel Belmadi a dit assumer la responsabilité de l’échec : « Cela n’a pas fonctionné comme je le voulais, je l’assume complètement. » Il reconnaît qu’il manquait plusieurs choses à son équipe, dont le fait « d’être tueur » devant le but : « On a concédé deux penaltys, trois buts sur quatre sur coup de pied arrêtés, et nous, de notre côté, on n’arrive pas à conclure. » Et de poursuivre : « Il n’y a pas de petite équipe dans cette CAN et vous pouvez être punis à tout moment sur un coup de pied arrêté ou un penalty. »
Un départ qui signifierait la fin d’une époque avec l’EN, dirigée par le coach durant 67 rencontres. C’est aussi l’issue d’une nouvelle désillusion pour les Verts à la fin d’une campagne loin d’être concluante lors de cette CAN. L’équipe nationale, impuissante, reste sans la moindre victoire en deux éditions de rang en phase finale du tournoi africain. Le dernier succès remonte à la finale de la CAN-2019 remportée face au Sénégal (1-0) en Egypte, soit six matchs sans le moindre succès en phase finale ! Avant leur dernier rendez-vous face aux « Mourabitounes », les coéquipiers du capitaine Riyad Mahrez, souvent contesté pour son mauvais rendement, se sont montrés incapables de s’imposer face à l’Angola (1-1) et au Burkina Faso (2-2). Pourtant, les Algériens n’avaient besoin que d’un seul point, face à la Mauritanie, pour valider leur billet aux 1/8es de finale, parmi les quatre meilleurs troisièmes. Tout le monde s’est empressé, au sein de l’équipe nationale, dont le coach Djamel Belmadi à afficher l’ambition d’aller le plus loin possible dans cette 34e édition, mais la réalité du terrain a fini par leur faire déchanter. Sur le plan des statistiques, l’équipe nationale a quitté le tournoi en marquant trois buts, soit une moyenne d’un but par match, et encaisser quatre, soit l’un de ses pires ratios à travers ses participations à la CAN. Belmadi a joué à chaque fois avec trois onze différents, ce qui a fini par déstabiliser l’équipe, notamment sur le dernier match, où il a opéré pas moins de cinq changements, dont celui forcé de Tougaï dans l’axe central à la place de Bensebaïni, suspendu pour cumul de cartons jaunes.
Départ de certains joueurs ?
Cette troisième désillusion de suite concédée par l’équipe nationale en l’espace de deux ans, après la CAN-2021 et une élimination en barrages du Mondial 2022, pourrait enclencher le début d’un nouveau cycle, avec notamment le départ de certains joueurs. Des éléments trentenaires tels que Feghouli, M’bolhi, Slimani, et autres Mahrez, pourraient annoncer leur retraite internationale, eux qui ont sont en sélection depuis plus de dix ans. « Oui, peut-être qu’il s’agit de la fin d’un cycle », a réagi Belmadi en conférence de presse d’après-match mardi soir.La reconstruction de l’équipe lancée par Belmadi après l’échec de mener les » Verts » à la qualification à la Coupe du monde 2022, en faisant appel à plusieurs nouveaux joueurs, n’a pas apporté ses fruits. La nécessité de se relever après cette grosse désillusion est d’autant plus importante, d’autant que les futures échéances se rapprochent à grands pas, à commencer par la suite des qualifications de la Coupe du monde 2026 et le début des éliminatoires de la CAN-2025. « On a une qualité énorme dans le groupe, des joueurs qui jouent dans de grands clubs européens, je pense qu’on a la capacité de rebondir, l’avenir nous le dira. On va tout faire pour redonner la joie au peuple », a assuré le 2e capitaine Aïssa Mandi.
Moncef Dahleb