Vers une hausse de 50% des cas de cancer d’ici 2040
L’Algérie enregistre une progression rapide des cas de cancer appelés à augmenter de 50% d’ici 2040. Une situation qui impose la mise en place d’une stratégie concrète de lutte contre la maladie et de prise en charge des patients.
C’est dans ce contexte que le président de la République a installé, la semaine dernière la Commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer et ce, dans le cadre d’une stratégie globale de lutte contre le cancer. Dans ce cadre, le président de la cette nouvelle instance le Pr. Adda Bounedjar, a rappelé hier dans un entretien avec l’APS, que les cas de cancer progressent rapidement dans le monde, et l’Algérie n’y échappe pas. Ainsi, 20 millions de cas de cancer sont enregistrés dans le monde en 2022 avec 10 millions de décès. Il précisera que l’Algérie recense entre 55.000 et 65.000 nouveaux cas avec une prévision à la hausse de 50 % d’ici 2040. Il a cité dans ce sens certains cancers les plus répandus en Algérie, tels que le cancer colorectal, le cancer du poumon, le cancer de la prostate chez les hommes, le cancer du sein, de l’ovaire, du col de l’utérus et du colon chez les femmes. Le Pr. Bounedjar a assuré que l’enjeu actuel est de réduire le nombre de décès parmi les cas d’atteinte, par le dépistage précoce et l’amélioration de la prise en charge du patient. C’est dans ce contexte que Commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer tend à améliorer le dépistage précoce de cette maladie en assurant le suivi du parcours du malade, notamment après la décision du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, d’assurer une bonne prise en charge des cancéreux y compris les non assurés, explique-t-l. Le Pr. Bounedjar a précisé que les objectifs de cette Commission « s’inscrivent dans le cadre de l’amélioration de la prise en charge du malade en remédiant aux insuffisances, et du dépistage précoce de la maladie ». Et d’ajouter que la Commission a tenu plusieurs rencontres avec le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale pour finaliser les procédures de prise en charge de cette catégorie, une démarche concrétisée par la délivrance de cartes Chifa aux malades à partir de la semaine prochaine après avoir présenté un dossier médical. Il a souligné que la volonté politique d’assurer une meilleure prise en charge de cette catégorie est « de bon augure, d’autant que cette maladie ne relève pas uniquement de la responsabilité du ministère de la Santé mais du gouvernement dans son ensemble ». Le Pr Bounedjar a également expliqué que la commission a pour mission de mettre en place une stratégie nationale pour une meilleure prise en charge des malades, d’autant que « certains types de cancer sont désormais considérés comme guérissables. Il a précisé, dans ce sens, que l’instance doit également soumettre un rapport périodique au président de la République tous les 6 mois et présenter auparavant un rapport préliminaire 3 mois après son l’installation. Son activité sera renforcée par des comités chargés d’évaluer l’état du cancer en Algérie dans différentes spécialités afin de proposer des stratégies de prise en charge. Le Pr Bounedjar a également mis en avant plusieurs projets visant à améliorer la prise en charge des cancéreux, à l’instar des six centres en cours de réalisation dans les wilayas d’El Oued, Djelfa, Médéa, Béjaïa, Oran et Tiaret, insistant sur la nécessité d’accélérer la cadence de réalisation pour les mettre en service, outre l’augmentation du nombre d’accélérateurs actuellement estimé à 39 dans le secteur public et 14 dans le secteur privé, afin d’atteindre une moyenne de deux accélérateurs pour 1 million d’habitants.
Chokri Hafed