À la UneMonde

Le peuple sahraoui poursuit sa marche vers l’indépendance

Le peuple sahraoui poursuit inexorablement sa marche vers l’indépendance et continue de recueillir davantage de soutien autour de sa cause juste, alors qu’il s’apprête à célébrer mardi le 48e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) avec autant de détermination à barrer la route à l’occupant marocain qui persiste dans sa politique d’épuration ethnique.

La pose du jalon constitutif de la République sahraouie remonte au 27 février 1976, date de la proclamation de la RASD à Bir Lahlou (territoires libérés), au lendemain du départ du dernier soldat espagnol du territoire sahraoui. Depuis, la RASD ne cesse de réaliser des succès sur la scène internationale et attire les adhésions multiples à sa cause juste. Toutefois, la question du Sahara occidental demeure sans règlement et les Sahraouis continuent de réclamer leur droit à l’autodétermination, sur fond de poursuite par l’occupant de ses violations des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis et de ses crimes odieux contre le peuple de la dernière colonie d’Afrique. Ainsi, le peuple sahraoui saisira l’occasion de ce 48e anniversaire de la création de la RASD pour attirer davantage l’attention de la communauté internationale, les Nations unies en particulier, sur l’escalade de la guerre d’extermination menée par le régime du Makhzen marocain dans les territoires occupés depuis son occupation militaire illégale le 31 octobre 1975, qui s’est intensifiée depuis que l’occupant a violé le cessez-le-feu de 1991, le 13 novembre 2020. Et à quelques jours de la célébration de cet évènement, le président de la RASD, secrétaire général du Front Polisario, M. Brahim Ghali, a dans une lettre adressée au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, alerté sur « une vaste escalade » des violations et de la répression contre le peuple sahraoui et une situation « de plus en plus dangereuse », dans les territoires sahraouis occupés. Dans sa missive, il a appelé l’ONU, en particulier le Conseil de sécurité, à « activer en urgence la responsabilité juridique et morale des Nations Unies envers le peuple sahraoui, notamment à travers la création d’un mécanisme indépendant des Nations Unies pour surveiller les droits de l’homme sur le territoire où se trouve la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) ». Par ailleurs, le peuple sahraoui célèbre la proclamation de la RASD sur fond de nouvelles victoires militaires de son armée dans les champs de bataille après la reprise de la lutte armée le 13 novembre 2020, en réponse à l’agression militaire marocaine contre les civils sahraouis sans défense dans la zone d’El-Guerguerat.  Le peuple sahraoui demeure aussi fortement attaché à l’organisation d’un référendum d’autodétermination, en vue de parachever le processus de décolonisation du Sahara occidental. Sur ce point, M. Ghali a insisté pour que l’ONU « accomplisse » sa mission dans ce territoire à travers l’organisation d’un référendum car il s’agit-là d' »une question de décolonisation ». Et dans le cadre de la lutte du peuple sahraoui pour arracher ses droits légitimes, outre l’indépendance, la bataille juridique relative au dossier sahraoui se poursuit afin de mettre un terme aux épisodes de pillage des ressources naturelles du Sahara occidental par l’occupant marocain avec l’implication de certains pays européens.

A ce propos, l’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en Algérie, Abdelkader Taleb Omar, a affirmé récemment que l’année 2024 « sera riche en évènements », citant, entre autres, l’attente de l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) portant annulation de tout accord avec le Maroc s’il englobe les territoires sahraouis. A rappeler qu’en septembre 2021, le Tribunal de l’Union européenne (UE) avait statué en faveur du Front Polisario qui soutenait que l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc a été conclu sans le consentement du peuple du Sahara occidental. Les Conseil et Commission européens avaient introduit un recours en appel en décembre de la même année. Cet accord, d’une validité de 4 ans et arrivé à terme en juillet dernier, fait actuellement l’objet d’une procédure judiciaire devant la CJUE pour éviter sa reconduction.Le peuple sahraoui attend donc « avec optimisme » une décision finale de la CJUE à cet égard, « car tout laisse entendre que les accords illégaux conclus entre l’Union européenne et la Maroc ne seront pas reconduits », selon les propos du ministre sahraoui des Affaires étrangères, M. Mohamed Sidati, tenus à la veille du 37e sommet de l’UA, organisé les 17 et 18 février en cours à Addis-Abeba (Ethiopie). Selon des sources sahraouies, la CJUE va annoncer les conclusions relatives aux accords d’association UE/Maroc, étendus illégalement au Sahara occidental occupé, le 21 mars de l’année en cours. À ce propos, l’avocat du Front Polisario, Gilles Devers a souligné que la lutte du peuple sahraoui devant les tribunaux internationaux pour recouvrer sa souveraineté sur son territoire, ses richesses et son espace aérien connait une évolution « significative ».Evoquant les progrès réalisés, sur le plan juridique, dans le dossier sur l’accord de pêche entre le Maroc et l’Union européenne (UE), Me Devers a cité la cessation définitive de la pêche sur les côtes sahraouies depuis juillet 2023. « Par décision du Tribunal de l’Union européenne (UE) en septembre 2021, on avait obtenu l’annulation des accords signés entre l’UE et le Maroc parce que ces accords s’appliquaient sur le territoire du Sahara occidental. Considéré comme un territoire distinct et séparé du Maroc, l’UE devait, au préalable, obtenir le consentement du peuple sahraoui par le biais de son représentant légitime et unique, le Front Polisario, avant de commencer toute opération d’exploitation des richesses du Sahara occidental », a-t-il rappelé.Selon l’avocat français, la bataille juridique au Sahara occidental pour reprendre le contrôle de sa zone économique s’est poursuivie, en particulier dans trois domaines clés, à savoir la pêche et les produits agricoles, ainsi que la question du codage clair des produits importés du Sahara occidental et qui doit être différent de celui appliqué aux produits marocains. »Sur ces trois points, le procureur de la Cour européenne rendra ses conclusions le 21 mars dans le cadre du recours de l’UE contre la décision de la Cour européenne », a-t-il indiqué. Interrogé sur la bataille juridique engagée pour l’application du droit en matière de violation de l’espace aérien du territoire du Sahara occidental par les compagnies de transport aérien, Me Devers a soutenu que « la lutte juridique, suite à la décision prochaine de la Cour européenne, peut prendre une nouvelle dimension pour inclure la responsabilité de toutes les compagnies aériennes qui exploitent le Sahara occidental de manière injustifiable et violent le droit international en entrant sur le territoire avec la permission d’un pays (le Maroc) sans souveraineté sur le territoire ». les questions palestinienne et sahraouie, expliquant que « la similitude entre les deux questions ne découlait pas d’une perspective historique très différente, mais du point de vue des principes du droit international ». »Les principes de base selon les avocats dans les deux cas sont la quatrième Convention de Genève, le droit à l’autodétermination et la nécessité de respecter la souveraineté des Etats et le consentement des deux peuples à toute activité économique », a-t-il conclu.

R.I.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *