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Gazoduc transsaharien : Plus de la moitié du projet déjà réalisée !

Plus de la moitié du gazoduc transsaharien devant relier le Nigeria à l’Algérie via le Niger a déjà été réalisée. Le ministre de l’Énergie et de Mines, Mohamed Arkab a indiqué samedi, au cours d’une conférence de presse animée au terme des travaux du 7e Sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz qu’il ne reste plus que 1.800 km sur les 4.000 km du projet, qui d’ailleurs l’objet d’étude dans le cadre d’une coordination entre le Niger et le Nigeria. « Le projet qui s’étend sur 4.000 km d’Abuja aux côtes algériennes destiné à l’exportation du gaz nigérian a connu la réalisation d’une grande partie et il n’en reste que 100 km au niveau du Nigeria, 1.000 km au Niger et 700 km en Algérie, soit un total de 1.800 km », a préciséle ministre qui a souligné l’importance de la réunion tenue avec le ministre nigérian des Ressources en marge du Sommet où il a été souligné « la nécessité de mobiliser tous les moyens pour la relance du projet après le retard enregistré », relevant que la relance de ce projet avait fait l’unanimité des trois pays. Dans ce cadre, une coordination est en cours avec le Niger et le Nigeria pour parachever les études techniques nécessaires avant de réaliser les parties restantes.

Rappelons que le ministre d’Etat chargé des Ressources pétrolières du Nigeria a réitéré vendredi à Alger, en marge du sommet « l’engagement et la détermination de son pays à concrétiser ce projet vital et stratégique qui renforcera les approvisionnements en gaz dans le marché mondial ».

En février 2022, l’Algérie, le Niger et le Nigeria ont affirmé leur engagement à concrétiser ce projet stratégique, lors d’une réunion à Niamey regroupant les ministres chargés du secteur de l’énergie dans les trois pays, à l’issue de laquelle une feuille de route a été mise en place. Un mémorandum d’entente a été signé à Alger en juillet 2022 portant sur la concrétisation du projet du Gazoduc transsaharien (TSGP). Les trois pays ont affiché, à l’occasion, leur détermination à relancer les études et les différents programmes tracés dans ce cadre. Le projet du TSGP relie les trois pays sur une longueur de 4.128 km, dont 1.037 km en territoire nigérian, 841 km au Niger et 2.310 km en Algérie, en raccordant les champs gaziers du Nigeria (à partir de Wari sur le fleuve du Niger, au réseau algérien pour écouler la production gazière nigériane  notamment sur les marchés européens pour un capacité de 30 milliards de m3 de gaz par an. C’est surtout une infrastructure énergétique majeure qui a la capacité d’ouvrir des perspectives de développement dans l’ensemble de la région du Sahel. Le projet aura aussi un impact certain sur le développement du Nord du Nigéria, du Niger et du Mali, du Tchad et même du Burkina Faso qui n’est pas si loin du tracé envisagé. Il représent ainsi un véritable facteur de prospérité économique et donc de stabilisation pour toute la région. Ce projet bénéficie d’ailleurs du soutien de l’Union africaine à travers le Nepad et de la Banque africaine de développement.

Lors de cette conférence de presse, le ministre est revenu sur plusieurs sujets, notamment l’importance du sommet pour le renforcement de la coordination au sein du Forum, ainsi que la question du financement des investissements dans le domaine gazier. Pour le cas de l’Algérie, Arkab a souligné que l’Algérie poursuivait ses discussions avec ses partenaires européens sur cette question afin de les convaincre de l’efficacité du gaz en tant que ressource vitale et durable, contribuant à la sécurité énergétique et alimentaire, ajoutant que Sonatrach disposait d’une stratégie visant à diversifier les partenaires en matière de financement. A cet égard, il a fait observer que la société italienne « Eni », par exemple, disposait d’investissement d’un volume de plus d’un milliard de dollars en partenariat avec Sonatrach pour financer plusieurs projets d’exploration et d’exploitation. Plus globalement et s’agissant des relations énergétiques avec l’Europe, le ministre a préciséqu’il s’agit « de bonnes relations et d’un rapprochement des vues sur les points à débattre lors de la dernière réunion bilatérale de haut niveau ».  il a salué les relations solides stratégiques dans le domaine énergétique entre l’Algérie et l’Italie, illustrées par un gazoduc d’une capacité de 32 milliards de mètres cubes par an, « ce qui est considérable », outre les projets d’électricité et le projet futur d’exportation d’hydrogène vers l’Allemagne, rappelant que la société « Snam » se chargeait de l’ingénierie depuis l’Allemagne et l’Autriche jusqu’en Italie et en Tunisie.

Sabrina Aziouez

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