Économie

Céréaliculture : L’irrigation d’appoint pour contrer le changement climatique

Le développement de la céréaliculture est un objectif stratégique pour les pouvoirs publics. Malgré les incitations mises en place par les pouvoirs publics, la céréaliculture reste cependant exposée aux aléas climatiques, notamment dans le Nord du pays, en raison notamment de la prédomination de la culture pluviale. Dans un contexte de changement climatique avec les sécheresses que cela induit, l’irrégularité des précipitations et parfois les pluies tardives, les dommages peuvent être importants pour les céréalicultures. Cela s’est d’ailleurs vérifié au cours de la dernière saison où les récoltes ont été déclassées dans certaines wilayas affectées par les aléas climatiques alors que les céréaliculteurs ont essuyé d’importantes pertes, si ce n’est les aides versés par l’État pour leur permettre de relancer leurs cultures cette saison. Une situation qui impose aux professionnels de la filière de revoir leurs procédés et de s’adapter au changement climatique en suivant les parcours techniques de la filière, en sus de recours qui s’impose aujourd’hui à l’irrigation d’appoint. Une question qui a d’ailleurs été au cœur d’une journée d’étude sur l’itinéraire technique dans la culture des céréales, organisée à l’Institut technique spécialisé en formation polyculture (ITSFP). Lors de cette rencontre, le secrétaire général du Conseil national interprofessionnel de la filière céréalière, Abdelghani Benali, a souligné que l’adaptation de l’activité agricole et notamment de la céréaliculture aux changements climatiques est « l’un des défis que le secteur se doit de relever » afin de limiter les effets induits par l’irrégularité des précipitations. Et d’ajouter que « l’impact des changements climatiques sur l’activité agricole dans notre pays, en particulier sur la filière céréalière, implique l’adaptation de l’activité agricole à ces changements à travers le recours à des méthodes et des techniques de culture capables d’aider à faire face aux aléas climatiques ». Le même responsable a d’ailleurs insisté sur « le respect de l’itinéraire technique fait partie des leviers permettant de réduire les conséquences du dérèglement climatique sur les cultures. Il s’agit, essentiellement, du choix des périodes de semis, des variétés à cultiver et du mode d’irrigation à employer afin d’éviter le déficit hydrique et assurer la réussite des cultures réalisées ». Autre solution préconisée par M. Benali, la réalisation de bassins d’eau étanche dans les exploitations agricoles qui serviront à capter l’eau de pluie pour pouvoir l’utiliser, ensuite, à l’irrigation d’appoint des champs de culture. Les pouvoirs publics assurent le financement à hauteur de 60% de l’enveloppe nécessaire à la réalisation de ce type d’ouvrage dans le cadre du soutien à l’activité agricole, a-t-il dit, rappelant, dans ce contexte, la série de mesures décidées par le gouvernement afin d’aider les agriculteurs impactés par le stress hydrique en leur octroyant à titre gracieux des semences, des intrants agricoles et diverses primes destinées à les accompagner pour maintenir leur activité.

Il faut dire aussi que le ministère de l’Agriculture a lancé un programme d’irrigation d’appoint pour soutenir la production de céréales pour permettre la levée des récoltes en cas de sécheresse comme ce fut le cas lors de la dernière saison. Pour l’année en cours, l’objectif est d’irriguer 500.000 hectares de terres destinées à la céréaliculture.

Notons que le SG du Conseil national interprofessionnel de la filière céréalière a également évoqué l’adoption du système de rotation des cultures qui constitue un moyen pour augmenter les nutriments dans le sol, empêcher l’accumulation des produits chimiques et permettre à l’agriculteur de planter sans appliquer d’engrais et d’obtenir de meilleurs rendements, a-t-il conclu.

Chokri Hafed

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