Ghaza sous les bombardements au premier jour de Ramadhan : Guterres appelle à « faire taire les armes »
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé hierà « faire taire les armes » dans l’enclave palestinienne de Ghaza « pour faire honneur à l’esprit du ramadan » qui vient de commencer. « Aujourd’hui marque le début du mois sacré du ramadan, une période où les musulmans du monde entier célèbrent et propagent les valeurs de paix, de réconciliation et de solidarité. Mais même avec le début du ramadan, les morts, les bombardements et le carnage se poursuivent à Ghaza », a-t-il déploré devant la presse. « Mon appel vibrant aujourd’hui est de faire honneur à l’esprit du ramadan en faisant taire les armes et en éliminant tous les obstacles pour que l’aide humanitaire vitale puisse avoir lieu au rythme et à l’échelle massive nécessaire », a-t-il ajouté. « Les yeux du monde nous regardent. L’Histoire nous regarde. Nous ne pouvons pas détourner les yeux », a martelé Antonio Guterres, alors que l’agression sioniste a fait 31.112 morts dans la bande de Ghaza. Le secrétaire général de l’ONU s’est également alarmé d’une possible offensive terrestre sioniste sur Rafah, qui ferait « chuter la population de Ghaza encore plus profondément dans les cercles de l’enfer ».
Le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abu Rudeineh, a lui aussi mis en garde contre toute attaque de l’armée sioniste contre la ville de Rafah, au sud de la bande de Ghaza, durant le mois sacré de Ramadhan. « Nous mettons en garde contre la gravité des déclarations du dénommé Netanyahu, dans lesquelles il a confirmé ses préparatifs continus en vue de l’agression contre la ville, qui abrite plus de 1,8 million de Palestiniens, dont la plupart ont été déplacés de force de leurs maisons détruites par les forces d’occupation sioniste dans le nord de l’enclave palestinienne », a-t-il indiqué dans une déclaration, reprise lundi par l’agence de presse Wafa. Il a souligné que « ces déclarations révèlent les véritables intentions de l’occupation sioniste de commettre davantage de crimes de guerre et de génocide contre le peuple palestinien et de poursuivre ses tentatives de le déplacer de ses terres et de sa patrie, parallèlement à l’imposition de restrictions à l’entrée de la mosquée Al-Aqsa, notamment pendant le mois de Ramadan, ce qui accroît les incendies dans la région ». Les habitants de Ghaza ont été réveillés au premier jour de Ramadhan par des frappes sionistes sur Ghaza-Ville dans le nord et Khan Younès et Rafah dans le sud, le ministère de la Santé dénombrant hier 67 morts en 24 heures. « La crise de la malnutrition à Ghaza s’accélère à un rythme sans précédent à cause du manque alarmant de nourriture, d’eau et de services de santé », a dénoncé le Programme alimentaire mondial (PAM). En dépit de nouvelles discussions début mars au Caire, les Etats-Unis, le Qatar et l’Egypte, les trois pays médiateurs, ne sont pas parvenus à arracher un accord de trêve, essentiellement en raison du rejet de l’entité sioniste de mettre fin à son agression contre Ghaza.
Pour sa part, le chef du bureau politique du mouvement de résistance palestinien, Hamas, Ismail Haniyeh, a déclaré que le mouvement a fait montre d’un « esprit positif et de responsabilité » lors des négociations indirectes avec l’entité sioniste, et a maintenu son attachement à un accord global en trois étapes, assorti de garanties internationales contraignantes pour l’occupant sioniste. Et d’ajouter : « Nous ne voulons absolument pas d’un accord qui ne mette pas fin à l’agression sioniste contre la Bande de Ghaza, ou qui ne ramène pas les personnes déplacées dans leurs foyers, ou encore qui ne garantisse pas le retrait de l’ennemi sioniste de la Bande de Ghaza, en particulier de son centre ». Haniyeh a rejeté sur l’entité sioniste « la responsabilité de l’impossibilité de parvenir à un accord parce qu’il ne veut pas se conformer aux principes de base de l’accord ». « Néanmoins, nous (le Hamas) sommes ouverts à la poursuite des négociations et sommes ouverts à toutes les formules qui permettent de mettre fin à l’agression », a-t-il ajouté. Et Haniyeh de poursuivre : « L’ennemi parle du retour progressif des déplacés sans préciser de paramètres et de mesures clairs, et souligne qu’il maintiendra sa présence dans l’axe des martyrs, coupant la Bande de Ghaza en deux ». Il a souligné que l’entité sioniste « discute avec les médiateurs du redéploiement et du repositionnement des forces de l’armée d’occupation à l’intérieur de la Bande de Ghaza », notant qu’il « n’a pas encore pris d’engagement pour le retour des déplacés dans leurs lieux de résidence ».
Haniyeh a mis l’accent sur cinq préalables afin de parvenir à un accord global pour mettre fin à l’agression sioniste, à savoir « un cessez-le-feu global, un retrait complet de l’armée sioniste de tout le territoire de la Bande de Ghaza, le retour total et inconditionnel des personnes déplacées (dans leurs quartiers), la sécurisation des aspects humanitaires, y compris l’aide et les abris, la reconstruction et la fin du siège, puis la conclusion d’un accord d’échange de prisonniers ». Il a expliqué que « ces cinq préalables sont basés sur trois axes à partir desquels les négociations ont été lancées afin de parvenir à un accord ». Il a également accusé l’entité sioniste de « refuser de donner des garanties et de prendre des engagements clairs pour mettre fin à l’agression contre la Bande de Ghaza », soulignant que le Hamas est « ouvert à la poursuite des négociations et à toute formule qui mettrait fin à l’agression et aux crimes commis contre les Palestiniens ».
Chokri Hafed