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Les capacités d’exportations renforcées : La Sonatrach mise sur GNL

La Sonatrach renforce ses capacités d’exportation de gaz nature liquéfié. Le groupe pétro-gazier national a annoncé hier la réussite de l’opération d’accostage et d’amarrage du premier gros méthanier au niveau du terminal gazier de Skikda. Une opération qui entre dans le cadre du programme de renforcement des capacités de chargement des méthaniers dont dispose l’Algérie.

Le groupe Sonatrach a annoncé, hier dans un communiqué, la réussite de l’opération d’accostage et d’amarrage du premier gros méthanier, baptisé « Ougarta », au niveau du nouveau terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) « IM3 » à Skikda. « Cette opération a été menée avec succès le 9 mars 2024. Il s’agit de tests de haut niveau pour s’assurer de la capacité de l’enceinte portuaire à accueillir, avec efficacité et sécurité, les navires, après l’extension du port pétrolier de Skikda », a précisé le communiqué. Et de souligner que cette réalisation reflète le souci de la Sonatrach « d’accroître les capacités de chargement et de transport au niveau du port de Skikda ». Le communiqué précise que grâce à ce projet, la zone industrielle de Skikda disposera d’une infrastructure portuaire maritime à même de conforter sa place en tant qu’un des principaux ports en Algérie ».

Construit en 2017, le navire « Ougarta », ce méthanier battant pavillon algérien, appartient à « Hyproc Shipping » (une filiale de Sonatrach), d’une longueur totale de 291 mètres et d’une largeur de 46 mètres, note le communiqué.

Il est utile de rappeler que la Sonatrach a lancé la réalisation de ce nouveau terminal en 2018 dans le cadre d’un contrat avec la China Harbour Engineering Company (CHEC), avec pour objectif l’optimisation de la production du complexe GNL et le chargement des méthaniers de grande capacité pouvant atteindre 220.000 m3 et le chargement des tankers allant entre 50.000 et 250.000 tonnes. Cette réalisation de relancer le trafic des navires de grande taille eu égard aux capacités de chargement offertes aux méthaniers.

Il est utile de noter que l’opération s’inscrit dans le cadre de la stratégie de la Sonatrach visant à augmenter ses exportations de gaz naturel, et notamment de GNL avec pour finalité de diversifier ses clients aussi bien en Europe qu’en Asie. L’Algérie dispose d’ailleurs de capacités de transport de GNL déjà conséquentes. En effet, Sonatrach dispose actuellement de 8 méthaniers dont 3 d’une capacité de 75.000 m3 chacun, le Abbane Ramdane avec 125.000 m3, le Berge d’Arzew avec 138.000 m3, le Lalla Fatma N’Soumer avec 145.000 m3, le Ougarta et le Tessala avec 172.000 m3 chacun. Les capacités additionnées de ces 8 méthaniers font ressortir une capacité totale de transport de GNL de 977.000 mètres cubes, soit près d’un million de m3. Aussi, avec quatre complexes de liquéfaction du GNL, dont trois implantés à Arzew et un à Skikda, la capacité de Sonatrach dépasse les 30 milliards de mètres cubes. L’Algérie s’est d’ailleurs imposé en 2023 comme le plus gros exportateur de GNL en Afrique devant le Nigéria. Selon un récent rapport de l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole L’Algérie a exporté en 2023 un total de 13 millions de tonnes de GNL, chiffre le plus élevé depuis 2010, contre 10,2 millions de tonnes exportées en 2022 soit « un taux de croissance annuel de 26,1%, le taux le plus élevé à l’échelle arabe en 2023 ».

Samira Ghrib

GECF

L’Afrique appelée à devenir l’u des principaux producteurs de gaz naturel

La production gazière de l’Afrique est appelée à devenir l’un des principaux moteurs de l’augmentation de l’offre mondiale de gaz naturel à moyen et long terme, a souligné le Secrétaire général du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), Mohamed Hamel, assurant que les neuf pays africains membres du Forum contribuent avec une production annuelle de gaz de 245 milliards de mètres cubes. S’exprimant, dimanche dernier lors de la réunion du Groupe africain des ambassadeurs à Doha (Qatar), M. Hamel a affirmé que «l’Afrique joue déjà un rôle considérable dans le commerce mondial du gaz, en tant que fournisseur majeur à travers les gazoducs et le GNL». A cette occasion, le SG du GECF a mis en avant, dans son discours publié sur le site-web de l’organisation, l’importance du réseau de gazoducs en provenance d’Afrique du Nord qui constitue, selon lui, «une voie d’approvisionnement cruciale pour le marché européen, tandis que la capacité d’exportation de GNL de la région contribue de manière significative au commerce mondial du GNL». Dans ce contexte, il a souligné que «la production gazière de l’Afrique est appelée à devenir l’un des principaux moteurs de l’augmentation de l’offre mondiale de gaz naturel à moyen et long terme». Au sein du GECF, ils sont désormais neuf pays africains membres après l’adhésion du Mozambique, de la Mauritanie et du Sénégal lors du 7eme Sommet des chefs d’Etat et de gouvernements, tenu à Alger le 2 mars dernier, sous la présidence du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a rappelé M. Hamel précisant que ces pays africains représentant près de la moitié des membres du Forum. Collectivement, ces neuf pays détiennent plus de 15.000 milliards m3 de réserves prouvées de gaz, ce qui représente un impressionnant taux de 94% des réserves de gaz de l’Afrique, a-t-il encore mentionné, affirmant que ces pays contribuent à la production annuelle de gaz de 245 milliards m3. S’agissant de la consommation d’énergie primaire en Afrique, le SG du GECF a relevé toutefois qu’elle reste à un niveau «relativement faible», en notant que le gaz naturel est la principale source de production d’électricité sur le continent et contribue à hauteur de 40% au mix énergétique total. «Compte tenu des vastes réserves de gaz naturel en Afrique, il existe sans aucun doute un grand potentiel de croissance de la consommation de gaz naturel, ce qui pourrait contribuer à réduire la pauvreté énergétique et à favoriser le développement social et économique sur tout le continent», a-t-il estimé, assurant que le GECF se tient «fermement aux côtés de ses partenaires africains pour relever ces défis». Evoquant le 7e sommet du GECF à Alger, M. Hamel a indiqué que cet évènement a été «un grand succès, marqué par une participation sans précédent avec 19 pays membres, dont 10 étaient représentés par leurs chefs d’Etat».«Le sommet d’Alger a été marqué par une atmosphère positive et constructive, reflétant un profond sentiment d’unité, de coopération et de solidarité. Le principal résultat du sommet, la Déclaration d’Alger a été adoptée à l’unanimité par les dirigeants des pays membres du GECF», a-t-il souligné, en relevant que cette «Déclaration positive, inclusive, complète et tournée vers l’avenir» incarne «l’engagement unifié et consensuel des pays membres à promouvoir le gaz naturel en tant qu’élément essentiel de la croissance économique, du progrès social et de la protection de l’environnement».

APS

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