Mobilisation pour imposer un embargo sur les armes
ONG, associations et acteurs politiques se mobilisent pour imposer un embargo sur les armes en direction de l’entité sioniste. Des ONG ont ainsi décidé de poursuivre le Danemark pour qu’il suspende ses exportations d’armes vers I’entité sioniste, tandis que les appels se multiplient pour imposer cet embargo.
Face à l’échec du Conseil de sécurité de l’ONU, tout comme de la médiation, à imposer un cessez-le-feu à Ghaza, les associations, les ONG et des parlementaires se mobilisent et saisissent les juridictions nationales pour faire cessez-le-massacre des Palestiniens. Après que la justice des Pays-Bas ait rendu un arrêt interdisant l’exportation d’armes et de munitions à l’entité sioniste, d’autres pays commencent à suivre. Ainsi, quatre ONG ont annoncé mardi poursuivre en justice le Danemark pour qu’il suspende ses exportations d’armes vers I’entité sioniste. Le Danemark ne devrait pas envoyer d’armes à l’entité sioniste « alors qu’il existe un soupçon raisonnable » que cette dernière « commette des crimes de guerre à Ghaza », a dit Tim Whyte, le secrétaire général de l’ONG Action Aid Danemark, l’une des organisations à l’origine de la plainte, dans un communiqué. « Nous avons besoin de l’avis de la justice sur la responsabilité du Danemark », a-t-il ajouté. La plainte a été déposée à l’encontre de la police nationale et duministère des Affaires étrangères, s’inscrivant dans la continuité d’un tribunal néerlandais qui a ordonné mi-février aux Pays-Bas d’arrêter l’exportation de pièces de F-35 à l’entité sioniste. Aux Pays-Bas, la justice a estimé qu’il existait « un risque évident que de graves violations du droit humanitaire de la guerre soient commises dans la bande de Ghaza » avec les avions de combat F-35 de l’entité sioniste. Au Danemark, le média d’investigation Danwatch a révélé en novembre que les F-35 de l’occupant sioniste étaient équipés de pièces produites par l’entreprise danoise Terma.
Une action similaire a été engagée au Canada où une coalition d’avocats et des citoyens d’origine palestinienne a déposé une plainte contre le gouvernement de Justin Trudeau.
De son côté, l’eurodéputé et homme politique français, François Thiollet, a déclaré hier que la poursuite des exportations d’armes des pays de l’Union européenne vers l’entité sioniste accusé de ‘’génocide’’, faisait du bloc européen ‘’un complice du crime’’.
Hypocrisie occidentale
Le député représentant français a déclaré qu’ « il existe de nombreuses mesures concrètes que les pays européens peuvent mettre en œuvre pour faire face aux pratiques israéliennes contre les Palestiniens », soulignant qu’’’il était inadmissible de continuer à entretenir des accords militaires et économiques avec Tel-Aviv comme si de rien n’était’’.François Thiollet a affirmé que les pays européens exportant des armes vers Israël se faisaient les ‘’complices du crime’’ commis contre les Palestiniens. C’est dans ce contexte que le gouvernement espagnol a été épinglé concernant ses déclarations mensongères concernant les exportations d’armes vers l’entité sioniste.
Le journal El Diario, citant un rapport d’Alejandro Pozo, chercheur du Centre Delas, qui œuvre pour la paix dans le monde, a indiqué hier que du matériel de défense avait été exporté vers Tel-Aviv en décembre 2023 dans les statistiques officielles du commerce extérieur, malgré les déclarations du MAE espagnol concernant l’arrêt des exportations d’armes depuis le 7 octobre. Le chercheur Pozo a également indiqué dans son rapport que les déclarations du ministre des affaires étrangères du gouvernement minoritaire de coalition de gauche en Espagne, qui affirme qu' »il n’y a pas eu d’achat ni de vente d’équipement militaire avec Israël depuis le 7 octobre, lorsque les attaques israéliennes contre Ghaza ont commencé », ne sont pas vraies, « Bien que le gouvernement ait déclaré un embargo, l’Espagne continue de coopérer et de commercer avec des entreprises israéliennes qui font la publicité de leurs produits utilisés dans la guerre ». Alberto Estevez, porte-parole d’Amnesty International, a déclaré à ce sujet : « L’Espagne doit veiller à ce que sa politique étrangère et sa politique d’exportation d’armes soient en parfaite harmonie, au-delà du maintien des relations commerciales avec Israël et de la réduction des coûts unitaires de production des armes produites dans ce pays grâce à ses exportations. »
C’est dans ce contexte que la société civile pointe aussi du doigt l’hypocrisie des gouvernement occidentaux qui soutiennent de manière active l’entité sioniste en lui fournissant des armes, mais essayent de se dédouaner en larguant des aides humanitaires largement insuffisante pour secourir une populations palestinienne affamée par l’occupation et qui subit les pires atrocités. Ainsi, 25 organisations internationales travaillant dans la bande de Ghaza ont déclaré dans un communiqué conjoint certains pays ayant participé aux opérations de largages aériens d’aide humanitaire fournissent en même temps à l’entité sioniste des armes pour commettre « des crimes internationaux ».Dans ce communiqué relayé par Amnesty International, les organisations affirment que « les largages d’aide ne répondent pas aux énormes besoins de 2,3 millions de personnes vivant dans une situation catastrophique dans la bande de Ghaza ». « Certains des pays qui ont effectué des largages aériens d’aide, à savoir les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, fournissent également des armes à Israël. Ils doivent mettre fin au transfert d’armes et mettre en œuvre des mesures pour imposer un cessez-le-feu immédiat, assurer l’acheminement de l’aide sans entrave et demander des comptes aux auteurs de ces actes », a fustigé le communiqué. La même source a souligné que « ces États ne peuvent pas profiter de telles actions pour contourner leurs responsabilités et devoirs internationaux en vertu du droit international, y compris la prévention des atrocités criminelles ».
Lyes Saïdi