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Hydrogène vert : L’Algérie acteur central de sécurité énergétique de l’Europe

L’Algérie développe un programme ambitieux de développement de la production d’énergies renouvelables et d’hydrogène vert. Un programme qui devrait permettre à l’Algérie de devenir un acteur stratégique de la transition énergétique et le fournisseur majeur d’hydrogène vert pour le marché européen.

Acteur incontournable du marché gazier et fournisseur important du marché européen en gaz naturel, l’Algérie est appelée à jouer un rôle encore plus central en ce qui concerne l’approvisionnement énergétique de l’Europe et au-delà. Disposant d’un potentiel solaire exceptionnel avec plus de 3.000 heures d’ensoleillement, l’Algérie entend déployer une capacité de 15 gigawatts en renouvelables et d’un million de tonnes d’hydrogène gazeux, liquide et dérivés. Aussi grâce à ses infrastructures de transports de gaz, ses gazoducs notamment, l’Algérie a le potentiel et les capacités de devenir le principal fournisseur de l’Europe en hydrogène vert. Dans ce sens, l’expert des marchés gaziers et de l’hydrogène au sein des l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole, Wael Hamed Abd El-Moati, a souligné dans une déclaration à la plateforme spécialisée dans les questions énergétiques au Moyen-Orient et en Afrique « Attaqa » que le secteur de l’hydrogène algérien bénéficie du potentiel, mais aussi d’une infrastructure solide, notamment en termes de transport de gaz. Il a ajouté, que cette infrastructure relie l’Algérie aux marchés européens, ce qui la rend adaptée à l’exploitation dans le domaine de l’exportation d’hydrogène. Il a également souligné la possibilité d’exporter la production algérienne d’hydrogène via les pipelines transportant le gaz naturel, expliquant que l’État a pris des mesures dans cette direction, notamment dans le cadre de la stratégie nationale de l’hydrogène annoncée en mars 2023.

La plateforme spécialisée note d’ailleurs qu’au regard de ce potentiel, le secteur algérien de l’hydrogène est un véritable enjeu qui suscite l’intérêt de nombreux pays dans le monde, notamment en Europe. La plateforme met, ainsi, en avant les potentialités de l’Algérie en matière d’énergie solaires et éolienne que les pouvoirs publics entendent exploiter dans le cadre de projets liés aux ENR mais aussi et surtout l’hydrogène vert. La même source souligne que grâce à ce potentiel l’Algérie peut faire de ce secteur naissant un important relai de croissance économique, mais aussi devenir un acteur central dans la sécurité énergétique de l’Europe. « Attaqa » rappelle d’ailleurs que l’Algérie est engagée dans de nombreux projets de développement de l’hydrogène vert. Il est ainsi prévu le lancement au cours de cette année d’un nouveau projet de production d’hydrogène avec des entreprises américaines, selon un accord préliminaire signé entre le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, et sept entreprises américaines le 23 janvier dernier.

Les deux parties ont souligné les possibilités de coopération et les opportunités d’investissement dans le domaine des énergies renouvelables et du développement de la production d’hydrogène avec pour objectif de produire et d’exporter entre 30 et 40 milliards de kilowattheures (environ un million de tonnes d’hydrogène après conversion), sous forme d’hydrogène gazeux, liquide et dérivés.La plateforme rappelle aussi les propos du directeur des études et de la prospective au ministère de l’Énergie et des Mines, Miloud Medjelled,  qui a annoncé en octobre dernier 2023 que la production d’hydrogène algérienne serait renforcée avec le lancement de 4 projets pilotes de production de carburant vert avant la fin de l’année 2024. Il a souligné que deux des quatre projets commenceraient à fonctionner dès le début de l’année, tandis que les deux autres seraient lancés en 2024, révélant que trois des projets seraient développés par la société d’État Sonatrach, et le quatrième en partenariat avec l’Allemagne. Au cours du même mois, l’Algérie a annoncé un projet de 50 mégawatts pour produire de l’hydrogène vert, avec une contribution estimée à environ 35 millions d’euros (38,3 millions de dollars américains) sous forme de subvention allemande, selon le site spécialisé « SolarAbc » , rappelle la plateforme. Celle-ci souligne d’ailleurs que les ambitions de l’Algérie en matière d’hydrogène dépassent le seul marché européen. Elle rappelle ainsi que si une société allemande avait exprimé en juin dernier 2023 son souhait d’acheter toute la production d’hydrogène, dans le cadre de ses efforts pour répondre à la demande croissante en carburant vert, l’Algérie a des ambitions à l’export dans le monde, vu qu’elle entend investir dans le GNL Vert, mais entend aussi intégrer cette énergie verte dans le mix énergétique nationale.

Dans ce contexte, le directeur des études et de la prospective au ministère de l’Énergie et des Mines explique que la Sonatrach prévoit d’utiliser la production d’hydrogène issue de ces projets pour faire fonctionner les turbines à gaz, tandis que  le ministère de l’Énergie et des Mines prévoit d’utiliser la production d’hydrogène e, aux côtés d’autres sources d’énergie propre telles que l’énergie solaire et éolienne, dans le mix énergétique du pays pour soutenir la transition énergétique et atteindre la neutralité carbone d’ici le milieu du siècle.

Sabrina Aziouez

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