Une rapporteuse de l’ONU accuse l’entité sioniste de plusieurs « actes de génocide »
La Rapporteuse spéciale des Nations unies pour les territoires palestiniens, Francesca Albanese, a accusé l’entité sioniste d’actes de génocide et de nettoyage ethnique. Elle affirme qu’il « existe des motifs raisonnables » de croire que l’entité sioniste a commis plusieurs « actes de génocide », dans un rapport publié lundi, évoquant aussi un « nettoyage ethnique ». La nature et l’ampleur écrasante de l’assaut sioniste sur Ghaza et les conditions de vie destructrices qu’il a causées, « révèlent une intention de détruire physiquement les Palestiniens en tant que groupe », indique Mme Albanese, dans son rapport qu’elle doit présenter mardi au Conseil des droits de l’homme à Genève, repris par des médias. Ce rapport – intitulé « Anatomie d’un génocide » – conclut « qu’il existe des motifs raisonnables de croire que le seuil indiquant que des actes de génocide » ont été commis « contre les Palestiniens à Ghaza a été atteint ». Dans ses conclusions, Mme Albanese liste trois actes de génocide : « meurtre de membres du groupe, atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe, et soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ». Il s’agit là de trois des cinq actes de génocide qui figurent dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide. Dans son rapport, Mme Albanese affirme que « les schémas de civils tués qui avaient été évacués vers le sud (de Ghaza), combinés aux intentions de l’occupation, de déplacer de force les Palestiniens hors de Ghaza, et de les remplacer par des colons sionistes, conduisent raisonnablement à déduire que les ordres d’évacuation et les zones de sécurité ont été utilisés comme outils génocidaires pour parvenir à un nettoyage ethnique.
Notons que le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) continue d’alerter sur la dégradation de la situation humanitaire à Ghaza, notamment au Nord de l’enclave palestinienne, en raison de l’agression sioniste, relevant l’accroissement important du taux de malnutrition aiguë sévère chez les enfants de moins de 5 ans. »Entre le 15 février et le 15 mars 2024, 677 000 personnes étaient en phase 5, la situation d’insécurité alimentaire la plus grave sur le classement de l’IPC. Sans une intervention humanitaire urgente, la population basculerait en situation de famine d’ici les prochaines semaines », a averti le Fonds sur son site internet. Selon cette organisation onusienne, l’enclave palestinienne longue de seulement 41 km, est depuis près de six mois, « un cimetière à ciel ouvert ». « Les écoles, les hôpitaux et les maisons ne sont plus que ruines. Le nombre de morts, de blessés, d’amputés et de familles déplacées évolue à une vitesse affolante. Pourtant, le bilan risque encore de s’alourdir. Les frappes aériennes tuent, mais la faim aussi », a-t-elle soutenu.
« Selon l’IPC, la situation est particulièrement alarmante dans le nord de la bande de Ghaza, coupé du monde, qui n’a reçu aucune aide depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Résultat, les taux de malnutrition aiguë sévère ont bondi de 6,8 % en janvier à 16,5 % en février chez les enfants de moins de 5 ans », a-t-elle précisé, estimant que « d’ici mai 2024, ces régions pourraient être officiellement déclarées en état de famine ».Rappelant que « la famine est déclarée lorsqu’au moins 20 % des ménages sont confrontés à des pénuries alimentaires extrêmes, au moins 30 % des enfants sont en situation de malnutrition sévère aiguë, au moins 2 personnes sur 10 000 meurent de faim chaque jour », le Fonds soutient que « le contexte se dégradant d’heure en heure et que tous ces critères risquent d’être bientôt réunis ».
R.N.