Ouverture d’une procédure contre l’Allemagne à la CIJ : Mettre les complices du génocide face à leurs responsabilités
Le Cour internationale de Justice entame aujourd’hui les audiences publiques dans le cadre d’une requête introduite pas le Nicaragua contre l’Allemagne afin faire cesser la livraison d’armes à l’entité sioniste.
La pression internationale s’intensifie sur l’entité sioniste, mais aussi sur ses alliés occidentaux pour faire cessez le génocide en cours à Ghaza. Plusieurs décisions et résolutions des instances de l’ONU, y compris du Conseil de sécurité, ont été rendues exigeant un cessez-le-feu immédiat à Ghaza et de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire aux populations. Des résolutions que l’occupation israélienne continue d’ignorer grâce à la complicité et à l’aide de ses alliés. Or, l’action de la communauté internationale est à un tournant, dans la mesure où une action est engagée aujourd’hui contre l’Allemagne à Cour internationale de justice, pour l’aide militaire apportée à l’entité sioniste. Au-delà de l’action en elle-même, il s’agit de pointer du droit la responsabilité des gouvernements alliés de l’entité sioniste dans le génocide en cours à Ghaza, en sus de mettre ses gouvernements face à leurs obligations au regard du droit et des accords de l’ONU. Ainsi la plus haute juridiction de l’ONU a annoncé hier la tenue, le 8 et le 9 avril, d’audiences publiques au Palais de la Paix, à La Haye dans une affaire qui vise à mettre fin à l’aide militaire allemande et à d’autres aides à l’entité sioniste, sur la base d’affirmations selon lesquelles Berlin « facilite » des actes de génocide et des violations des droits de l’homme et le droit international dans la guerre en cours à Ghaza. Le Nicaragua a demandé au tribunal de rendre des ordonnances préliminaires dites mesures provisoires, notamment celle obligeant l’Allemagne de « suspende immédiatement son aide (à l’entité sioniste), en particulier son assistance militaire, y compris l’équipement militaire, dans la mesure où cette aide peut être utilisée en violation de la convention sur le génocide et le droit international ». Ces audiences s’ouvrent alors que le Conseil des droits de l’ONU a adopté vendredi une résolution appelant à la suspension des livraisons d’armes à l’entité sioniste. En Allemagne, une équipe d’avocats a appelé le gouvernement allemand à cesser les exportations d’armes vers l’entité sioniste. L’affaire, portée par des organisations telles que le Centre européen de soutien juridique (ELSC), Law for Palestine et l’Institut palestinien pour la diplomatie publique (PIPD), vise à mettre un terme aux ventes d’armes allemandes sur la base de la conviction que l’armée d’occupation sioniste les utilise pour commettre un génocide à Ghaza. Par ailleurs, au moins 600 juristes britanniques, dont trois juges à la retraite de la Cour suprême, ont appelé, le 3 avril dernier, leur gouvernement à suspendre les ventes d’armes à l’entité sioniste. Au Canada, le Parlement a adopté une résolution qui a obligé le gouvernement à suspendre les livraisons d’armes aux Israéliens, alors que d’autres pays ont pris des décisions similaires à l’image de la Belgique, des Pays-Bas et de l’Espagne. Reste la question du soutien américain à la guerre génocidaire menée par son alliée en Palestine occupée.
Une guerre contre l’humanité
Une guerre d’ailleurs dénoncée par l’ensemble de la communauté internationale et les ONG. Ainsi, le fondateur et dirigeant de l’ONG américaine World Central Kitchen, José Andrés a qualifié l’agression israélienne contre Ghaza, dans un entretien diffusé dsur la télévision américaine ABC, de une guerre contre l’humanité elle-même ».M. Andrès a indiqué être « ému et indigné par les frappes aériennes » sionistes qui ont tué sept membres de son ONG travaillant à livrer de la nourriture à la population de Ghaza. Un acte « impardonnable », a-t-il dit. Les investigations sur cette agression doivent « être bien plus approfondies » et « menées de façon indépendante », a déclaré José Andrés, se confiant à ABC être « attristé que ce soit la mort de six étrangers qui provoque ce scandale ». Les Palestiniens de Ghaza « ont des noms, ont des noms de famille, ces gens comptent, ils ne peuvent être ni des sans voix, ni les fantômes de guerres qui ne font aucun sens », a-t-il ajouté. Amnesty International a pour sa part renouvelé son appel à l’adresse de la communauté internationale afin de contraindre l’entité sioniste à ouvrir davantage de routes pour faciliter l’accès de l’aide humanitaire dans la bande de Ghaza. Le directeur général de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC), Jagan Chapagain, a de son côté déclaré que la situation humanitaire actuelle des civils à Ghaza, dévastée par l’agression génocidaire sioniste, était « plus que catastrophique ». Le responsable de l’IFRC lance cet appel, car « la situation à Ghaza est désastreuse. L’humanité a été pratiquement abandonnée. La famine est imminente. Les soins de santé sont quasiment inexistants ». « Nous ne prenons aucun parti autre que celui de l’humanité », souligne Chapagain, ajoutant que cela signifie: « Accès sans entrave de l’aide à l’intérieur et à toutes les parties de la bande de Ghaza, y compris le nord. La protection des civils, des travailleurs humanitaires, du personnel soignant et de leurs installations ».
Le coordonnateur humanitaire des Nations unies pour les territoires palestiniens occupés, Jamie McGoldrick, a, en effet, qualifié les conditions humanitaires à Ghaza de « catastrophiques », alors que six mois se sont écoulés depuis que l’entité sioniste a lancé sa guerre génocidaire contre l’enclave palestinienne. Enfin, la porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Margaret Harris, a déclaré que les taux de maladies infectieuses continuaient d’augmenter dans la bande de Ghaza, où le système de santé fonctionne à peine du fait de la guerre sioniste dévastatrice menée contre l’enclave palestinienne depuis 6 mois. Elle a expliqué qu’au moins 15 enfants souffrant de malnutrition arrivent chaque jour à l’hôpital Kamal Adwan (nord de Ghaza), alors que l’établissement a des difficultés à fournir des services en raison du manque d’eau, de nourriture et d’assainissement, ainsi que d’équipements techniques. Harris a relevé que 614.000 cas d’infections des voies respiratoires supérieures et 330.000 cas de diarrhée ont été enregistrés parmi les personnes déplacées dans les centres d’hébergement. Elle a également souligné que 83 500 cas de gale, 48 000 éruptions cutanées, 7 300 cas de varicelle et de jaunisse ont été suivis chez 21 300 personnes. Elle a déclaré que le ministère de la Santé de Ghaza a enregistré 31 décès dus à la malnutrition, dont 27 enfants. Harris a parlé de 9 000 patients à Ghaza qui doivent être évacués pour recevoir des soins.
Lyes Saïd