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Les concessionnaires mis en demeure !

Malgré les moyens mis en place pour permettre l’ouverture du marché automobile algérien et faciliter les opérations d’importation de véhicules neufs, de nombreux retards ont empreint la livraison des véhicules par les concessionnaires à leurs acquéreurs. Une situation qui fait sortir les responsables du ministère de l’Industrie de leurs gonds, qui menace de retirer l’agrément des concessionnaires qui ne respecteraient pas leurs obligations.

C’est dans ce contexte que le ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique a appelé mis en demeure hier les concessionnaires automobiles agréés et les a exhortés à respecter les dispositions légales relatives aux délais de livraison des véhicules neufs commandés par les citoyens, et à ne pas recourir à la « publicité mensongère » sur la disponibilité.  Le département d’Ali Aoun a indiqué dans un communiqué qu’il a été  « destinataire de nombreuses plaintes de la part de citoyens, ayant pour objet, la non livraison dans les délais légaux, de leurs véhicules commandés, conformément aux dispositions des articles 18 et 19 du cahier des charges annexé au décret exécutif n 22-383 du 17 novembre 2022, fixant les conditions et les modalités d’exercice de l’activité des concessionnaires de véhicules neufs ». Il a été également constaté que « certains concessionnaires agréés ont induit l’opinion public en erreur en faisant de la publicité mensongère, affirmant la disponibilité des véhicules neufs et leur livraison dans les délais légaux, ajoute-il. Dans ce contexte, le ministère a exhorté « tous les concessionnaires agréés à respecter pleinement le cahier des charges et à se conformer à toutes ses dispositions, notamment celles relatives aux délais de livraison, et le non recours à la publicité mensongère sur la disponibilité des véhicules ».  Celui-ci avertit d’ailleurs que le non-respect des obligations induira des sanctions. « En cas de non-respect de cet engagement, le ministère de l’Industrie prendra les mesures prévues par la législation et la réglementation en vigueur, pouvant aller jusqu’au retrait de l’agrément », a souligné le communiqué. Le ministère de l’Industrie a également invité tous les citoyens à déposer leurs réclamations sur la plateforme numérique dédiée à cet effet, via le lien https://dispositifs.industrie.gov.dz/reclamations. Il faut dire que la problématique du retard dans la livraison des véhicules persiste depuis quelques mois déjà et avait même ouvert la voie à la réapparition d’un marché parallèle de revente des véhicules neufs, avant que les pouvoirs publics ne prennent des mesures drastiques pour parer au phénomène. Des retards d’abord expliqués par les tensions sur le marché en raison de l’importante demande, puis par les tensions en Mer Rouge qui ont induit des perturbations dans la chaine logistique en allongeant les délais de transport en raison du détournement de tous les navires de fret vers le Cap de Bonne espérance. Or, la persistance de la problématique a poussé les services du ministère à se pencher sur la question depuis quelques semaines déjà, d’autant plus que tous les moyens ont été mis en place, souligne-t-on, pour faciliter les opérations d’importation. Au mois de janvier dernier,  le directeur directeur de l’intelligence économique au sein du ministère de l’Industrie, Mokdad Aggoun, a évoqué une évaluation préliminaire du déroulement du processus d’importation automobile est en cours, lancée notamment après les plaintes des citoyens concernant la longueur des délais de livraison des véhicules. Il avait alors souligné que l’État a fourni toutes les facilités aux acteurs économiques en allouant une enveloppe financière de 1,9 milliard de dollars pour financer les opérations d’importation. Il était prévu que 44 opérateurs importent environ 180 000 voitures de différents types d’ici à la fin de décembre dernier, avait-il rappelé avant de préciser que des inégalités ont été, cependant, observées au cours du processus d’importation entre les opérateurs. Il a ajouté que  des concessionnaires ont reçu des fonds pour initier le processus d’importation, mais n’ont pas lancé l’opération immédiatement. Le responsable du ministère de l’Industrie avait expliqué que ces concessionnaires avaient été contactés pour connaître les raisons de ce retard, et que le ministère a évalué leurs dossiers et examiné leurs justifications. Il a annoncé que des mesures seront prises conformément aux dispositions du cahier des charges, à l’encontre des opérateurs qui ne respectent pas leurs engagements.

Sabrina Aziouez

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