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Un procès symbole

C’est procès symbole qui s’est ouvert hier à La Haye. L’Allemagne qui porte encore la croix du plus grand génocide du 20e siècle -génocide qui a donné lieu à la convention de 1948- est accusée de violer cette convention, en soutenant et en facilitant l’épuration ethnique des Palestiniens de Ghaza. Un procès qui souligne la nécessité de tirer les enseignements du passé, mais aussi la responsabilité directe des alliés d’Israël et leur complicité dans le massacre des civils palestiniens.

Le procès intenté par le Nicaragua devant la CIJ contre l’Allemagne pour avoir  »facilité un génocide » dans la bande de Ghaza s’est ouvert hier à La Haye.  Le Nicaragua a ouvert la plaidoirie concernant sa demande d’imposer des « mesures temporaires » contre l’Allemagne dans le cadre du procès intenté le 1er mars dernier, selon ce qui a été publié sur la page de la CIJ via la plateforme  »X ». Lors de la première audience il a pointé du doigt la responsabilité du gouvernement allemand et sa complicité dans le génocide à Ghaza à travers le soutien militaire qu’il continue à fournir à l’entité sioniste, malgré sa pleine connaissance des risques d’utilisation des armes fournies à l’occupation en vue de commettre « un génocide » contre le peuple palestinien. L’ambassadeur du Nicaragua à La Haye, Carlos José Gomez, a déclaré « qu’en plus de violer de nombreuses règles du droit international, le crime de génocide a été commis à Ghaza sous les yeux de la communauté internationale ». « Israël a testé les produits de l’industrie de l’armement en bombardant les Palestiniens, en particulier ceux qui vivent à Ghaza », a-t-il fustigé. Gomez a aussi déclaré que l’Allemagne devait se conformer au droit international et ne pas soutenir le « génocide », accusant Berlin « d’avoir facilité le génocide à Gaza en envoyant des armes à Israël ». « Cette affaire inclut des événements importants liés à la vie et au bien-être de centaines de milliers de personnes et même à la destruction de tout un peuple », a rappelé l’ambassadeur. « Le Nicaragua n’agit pas seulement en son nom, mais aussi au nom du peuple palestinien, qui a été soumis à l’une des actions militaires les plus dévastatrices de l’histoire moderne », dit-il. Et d’ajouter, « l’Allemagne a soutenu Israël lorsqu’elle a suspendu l’aide humanitaire à l’UNRWA, ignorant le risque qu’un génocide qui pourrait être commis à Ghaza ». De son côté, Daniel Mueller, l’un des avocats représentant le Nicaragua, a confirmé que l’Allemagne apporte toutes sortes de soutien à l’entité en particulier son assistance militaire. « L’Allemagne avait et a pleinement connaissance des risques d’utilisation des armes fournies à Israël en vue de commettre un génocide contre des enfants, des femmes et des hommes palestiniens », a-t-il déploré. Le Nicaragua présente, lundi, un document de 43 pages qui affirme que Berlin viole la Convention des Nations Unies sur le génocide de 1948. Le Nicaragua exhorte, en ce sens, les juges de la CIJ (dont le siège est à La Haye, aux Pays-Bas) à imposer des « mesures temporaires » pour empêcher l’Allemagne de fournir toute forme de soutien à l’entité, y compris un appui militaire. Ces mesures sont « nécessaires et impératives » étant donné que la vie de « centaines de milliers de personnes » est en jeu, selon le dossier présenté par le Nicaragua. Les « mesures provisoires » sont des ordonnances d’urgence imposées par le tribunal jusqu’à ce que l’affaire soit entendue plus largement. L’audience de lundi devant le tribunal international intervient au milieu d’appels incessants lancés aux pays pour qu’ils cessent de fournir des armes à l’entité sioniste qui continue de dévaster Ghaza depuis le 7 octobre 2023, faisant plus de 33.000 martyrs.  

Notons qu’une manifestation a été organisée hier devant le siège de la Cour internationale de Justice (CIJ) à La Haye, aux Pays-Bas, pour dénoncer le génocide sioniste à Ghaza .

Par ailleurs, environ 600 employés de la fonction publique en Allemagne ont appelé les autorités du pays à cesser immédiatement la fourniture d’armes à l’entité sioniste, rapportent lundi des médias locaux.  Selon les mêmes sources, ces employés ont envoyé une lettre à ce sujet au chancelier fédéral d’Allemagne, Olaf Scholz. La lettre appelait à « arrêter la fourniture d’armes » à l’entité sioniste et à « continuer de soutenir » l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA). Les employés ont souligné que « l’Allemagne doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour assurer l’acheminement d’une aide urgente à la bande de Ghaza ». La lettre indiquait également que « Des sanctions » doivent être imposées à l’entité sioniste, et l’Allemagne « doit immédiatement prendre les mesures appropriées » dans ce cadre. Cela inclut, selon la missive, « le gel des relations politiques et économiques (avec l’entité sioniste) ».  La lettre indique aussi que les voix critiquant les actions inhumaines du gouvernement sioniste qui violent le droit international « sont systématiquement réduites au silence » en Allemagne.

Pour rappel, la CIJ avait imposé en janvier dernier des mesures conservatoires ordonnant à l’entité sioniste de faire tout son possible pour empêcher la mort, la destruction et les actes de génocide à Ghaza. Ces ordres font suite à une plainte déposée par l’Afrique du Sud accusant l’entité sioniste de violation de la convention sur le génocide.

Lyes Saïdi

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