Escalade des tensions entre l’entité sioniste et l’Iran : Bruits de bottes au Moyen-Orient
C’est l’escalade au Moyen-Orient. Les tensions montent dans le sillage de l’attaque israélienne qui a ciblé le 1er avril en cours le consulat iranien à Damas et à laquelle Téhéran a promis de répondre. Washington a annoncé hier l’envoi de troupes au Moyen-Orient pour protéger son allié israélien, tandis que l’entité sioniste prépare des plans d’attaque contre l’Iran, lequel a, pour sa part, saisi un navire battant pavillon portugais mais appartenant à des Israéliens, dans le détroit d’Ormuz.
Un responsable du ministère américain de la Défense a annoncé l’envoi de troupes US au Moyen-Orient, officiellement pour des raisons de « dissuasion régionale ». « Nous envoyons des moyens supplémentaires dans la région pour soutenir les efforts de dissuasion régionale et accroître la protection des forces américaines », a déclaré vendredi soir un responsable du ministère de la Défense américain à Washington. Il semble cependant que cette annonce qui intervient dans un contexte marqué par une escalade des tensions entre l’entité sioniste et l’Iran depuis l’attaque du Consulat iranien à Damas soit motivée par la volonté de Washington de soutenir et protéger son proxy israélien dans la région du Moyen-Orient. Une volonté qu’il a affiché dès le début de l’agression contre Ghaza par l’envoi du porte-avion USS Ford en Méditerranée orientale avant le retirer quelques semaines plus tard, puis par les attaques menées contre les Houthis du Yémen.
D’ailleurs, un général américain chargé du Moyen-Orient s’est déplacé pour discuter avec des militaires israéliens sur place pour parler des « menaces sécuritaires dans la région » en référence à l’escalade avec l’Iran. Il faut dire que l’Iran et bien qu’il ait promis une réponse adéquate à l’attaque de son consulat à Damas et qui a fait 13 morts dont des officiers des Gardiens de la révolution a refusé jusqu’à présent toute confrontation directe avec l’entité sioniste.
Malgré cela, c’est l’entité sioniste et ses alliés qui se préparent à la guerre dans un contexte d’escalade alimenté par les Israéliens. Ces derniers ont d’ailleurs annoncé des plans d’attaque contre l’Iran, alors que le président américain Joe Biden a dit vendredi qu’il s’attendait à ce que l’Iran passe « bientôt » à l’action contre l’entité sioniste.
Samedi, les Pays-Bas ont annoncé que leur ambassade en Iran ainsi que leur consulat à Erbil, dans le Kurdistan irakien, sont fermés au public « par précaution ». La veille, la compagnie allemande Lufthansa et sa filiale autrichienne Austrian Airlines ont annoncé suspendre leurs vols de et vers Téhéran jusqu’au jeudi 18 avril. Parallèlement, plusieurs pays dont la France, l’Allemagne ou les Etats-Unis, ont réitéré leurs appels à leurs ressortissants à ne pas se rendre en Iran.
De son côté, l’Iran a saisi hier un navire cargo lié aux Israéliens dans le détroit d’Ormuz. Selon l’agence de presse officielle iranienne IRNA, les Gardiens de la révolution iraniens ont saisi ce navire quelques jours après l’avertissement de Téhéran d’une possible fermeture de la zoneau trafic maritime. Selon Irna, un hélicoptère des gardes a emmené dans les eaux iraniennes le MSC Aries, une embarcation battantpavillon portugais. Les agences de sécurité maritime avaient précédemmentsignalé qu’un navire avait été arraisonné et saisi par les »autorités régionales » dans le détroit d’Ormuz, entre lesÉmirats arabes unis et l’Iran.
L’Aries est loué par la compagnie maritimeinternationale MSC à Gortal Shipping, une filiale de ZodiacMaritime, a indiqué Zodiac dans un communiqué, ajoutant que MSCétait responsable de toutes les activités du navire. Zodiacappartient en partie à l’homme d’affaires israélien Eyal Ofer. Mardi, le chef naval des Gardiens de la révolution,Alireza Tangsiri, a menacé de fermer le détroit d’Ormuz sinécessaire. Il a déclaré que l’Iran considérait comme une menace la présence de l’entité sioniste aux Émirats arabes unis, qui a normalisé en 2020 dans le cadredes « Accords d’Abraham » négociés par les États-Unis. Rappelons que le détroit d’Ormuz est une route stratégique pour le commerce de pétrole, par laquelle transite chaque jour 20% de la consommation mondiale de brut. La situation risque d’affecter lourdement les marchés pétroliers. Notons que la guerre génocidaire à Ghaza a déjà eu pour effet une exacerbation des tensions en mer Rouge avec l’implication des Houthis du Yémen qui ont affiché leur solidarité avec les Palestiniens en ciblant les navires israéliens et liés à l’entité sioniste transitant par la région. Un soutien qui a été contré par une riposte militaire américano-britannique avec une perturbation du trafic maritime à travers le canal de Suez.
Hocine Fadheli