Règlement de la question sahraouie : L’Algérie déploie sa diplomatie
L’Algérie a fixé comme l’une des priorités de son mandat au Conseil de sécurité de l’ONU, la défense des causes justes et de décolonisation. La question sahraouie figure d’ailleurs parmi ces priorités.
Dans ce contexte, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu, hier à Alger, le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali, et la délégation qui l’accompagne. Les entretiens entre les responsables algériens et la délégation sahraouie qui ont participé à cette rencontre a permis de se pencher sur la question sahraouie, alors qu’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU était prévue hier sur Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), alors que l’urgence de l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental s’impose en urgence. Une question pour laquelle la diplomatie algérienne se déploie d’ailleurs. Ainsi, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, qui effectue une visite à New York, a eu hier au siège de la Mission de l’Algérie auprès des Nations unies, des entretiens bilatéraux avec l’Envoyé personnel du Secrétaire général au Sahara occidental, Staffan de Mistura. « Les entretiens ont porté sur les démarches et les efforts onusiens visant à relancer le processus politique avec la participation des deux parties au conflit, le Front Polisario et le Royaume du Maroc, en vue de parvenir à une solution politique qui garantisse le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination », , indique un communiqué du ministère. Attaf a également reçu, au siège de la Mission algérienne, le Sous-secrétaire d’Etat américain adjoint en charge de l’Afrique du Nord et des affaires du Proche-Orient, Joshua Harris, qui est le responsable américain en charge du suivi de la question du Sahara occidental, souligne le communiqué, précisant que « les deux parties ont procédé à un échange de vues sur les derniers développements liés à ce dossier et les résultats attendus de la séance du Conseil de sécurité ». Il faut dire que l’escalade de l’occupation marocaine au Sahara occidental, notamment depuis que Rabat a décidé de rompre les accords sur le cessez-le-feu en novembre 2020, et la multiplication des violations des droits de l’homme par le Maroc, souligne la nécessité de doter la Minurso des moyens nécessaires pour faire respecter les droits de l’homme en réintégrant ces missions dans son mandat, mais aussi l’urgence de l’organisation du référendum d’autodétermination.
Dans ce contexte, le représentant du Front Polisario auprès de l’Organisation des Nations unies (ONU) et coordonateur avec la, Mohamed Sidi Omar, a souligné lors dun entretien lundi avec Staffan De Mistura, que l’exercice du peuple sahraoui de son droit imprescriptible, inaliénable et non-négociable à l’autodétermination et à l’indépendance est le seul et unique moyen d’un règlement pacifique, juste et durable pour la décolonisation du Sahara occidental. Le représentant du Front Polisario a réaffirmé que le plan de règlement ONU-UA accepté par les deux parties du conflit, le Front Polisario et le Maroc en août 1988 et adopté à l’unanimité par le Conseil de sécurité dans ses résolutions 658 (1990) et 690 (1991), est la solution réaliste, raisonnable et consensuelle pour la décolonisation du Sahara occidental, appelant le Conseil de sécurité à entreprendre des démarches concrètes pour permettre à la Mission onusienne de remplir pleinement son mandat, comme prévu dans le plan de règlement ONU-UA. Il a également souligné que la partie sahraouie était disposée à poursuivre le travail avec l’ONU et l’UA pour parvenir à un règlement pacifique, juste et durable du conflit entre le Sahara Occidental et le Maroc, conformément aux objectifs et principes de la charte de l’ONU et de l’Acte constitutif de l’UA. M. Omar a, enfin, affirmé la ferme et forte détermination du peuple sahraoui à poursuivre sa lutte nationale par tous les moyens légitimes, y compris la lutte armée jusqu’à atteindre ses objectifs non négociables de liberté, d’indépendance et de souveraineté sur l’ensemble du territoire de la République sahraouie. Notons que Staffan de Mistura, s’est réuni, lundi, avec le SG de l’ONU, Antonio Guterres, au sujet de la réunion que tiendra le Conseil de sécurité sur la question du Sahara Occidental, avant de présenter son briefing devant les membres. Lors du briefing au Conseil de sécurité, il était prévu que l’envoyé de l’ONU les membres du Conseil de sécurité des résultats de ses contacts et consultations avec les différentes parties concernées et les acteurs internationaux dans ce conflit. Le Chef de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), Alexander Ivanco devait également faire un briefing de la situation sur le terrain. Selon l’ordre du jour (Avril) du Conseil de sécurité dont Malte assure la présidence tournante, la tenue des consultations intervient conformément à la résolution 2703 du 30 octobre 2023, en vertu de laquelle le Conseil de sécurité a renouvelé le mandat de la MINURSO pour une année supplémentaire jusqu’au 31 octobre 2024. La résolution présente une nouvelle formulation accueillant la tenue de consultations informelles par M. De Mistura avec le Maroc et le Front Polisario, ainsi que des consultations avec les membres du Groupe des amis du Sahara occidental (France, Russie, Espagne, Royaume-Uni et Etats-Unis) du 27 au 31 mars 2023 à New York. La résolution a également appelé toutes les parties à reprendre les négociations en vue de parvenir à « une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, garantissant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».
Hocine Fadheli