Une autoroute électrique vers le Grand Sud
Le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a annoncé hier la mobilisation d’une enveloppe de 200 milliards de dinars, soit l’équivalent d’environ un milliard et demi de dollars pour un projet d’interconnexion électrique vers le sud du pays. Un projet qui doit permettre de connecter le réseau électrique du Sud avec le réseau national, ouvrir une route électrique pour l’exportation d’électricité vers le Sahel, mais aussi accompagner les grands projets de développement des grandes infrastructures, notamment celui de la ligne ferroviaire Alger-Tamanrasset.
L’Algérie mise sur le développement de grandes infrastructures de base pour concrétiser l’intégration économique africaine. Une intégration qui commence avec son environnement immédiat. En plus d’avoir mis en œuvre une triple infrastructure devant relier Alger à Lagos au Nigeria en passant par les pays du Sahel, soit la route transsaharienne en voie d’achèvement en Algérie, le gazoduc transsaharien et la dorsale en fibre optique, l’Algérie entend ouvre une route pour l’électricité vers le Sahel, en sus d’un projet de ligne de chemin de fer vers le Grand Sud algérien. C’est dans ce contexte que le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab a annoncé hier, à l’occasion de la 28e édition de la Journée de l’Energie, la mobilisation d’une enveloppe de 200 milliards de dinars, soit l’équivalent d’environ un milliard et demi de dollars pour un projet d’interconnexion électrique vers le sud du pays. Un projet qui doit permettre de connecter le réseau électrique du Sud avec le réseau national, ouvrir une route électrique pour l’exportation d’électricité vers le Sahel, mais aussi accompagner les grands projets de développement des grandes infrastructures, notamment celui de la ligne ferroviaire Alger-Tamanrasset. Le ministre a expliqué qu' »il a été procédé aux premiers travaux de réalisation de ce grand projet visant à raccorder le réseau électrique du Nord à celui du Sud du pays, à travers un maillage intégrant tous les types d’énergies au bouquet énergétique national, conformément aux instructions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune ».
Le ministre a aussi souligné que ce projet jouit de plusieurs atouts, dont un réseau national électrique « développé » avec des tensions différentes de transport et de distribution, ainsi que l’existence de 33 centrales destinées à alimenter les wilayas du grand Sud, en plus de disponibilité d’équipements locaux pour sa réalisation prise en charge par des entreprises publiques. Et de d’ajouter Ce projet doit également accompagner le projet de mobilité vers le Sud, notamment ferroviaire. Le raccordement vise aussi, a-t-il dit, à « ouvrir d’autres horizons » en assurant l’interconnexion les pays du Sahel.
Hydrogène vert : des projets pilotes en cours
Le ministre a également souligné lors de son intervention lors de cette journée que son secteur planche sur l’élaboration d’un nouveau modèle énergétique dans le cadre d’une démarche prospective et devant garantir une transition énergétique « fluide » via l’introduction des énergies renouvelables (EnR) dans le mix énergétique, mais aussi l’efficacité énergétique dans les secteurs énergivores, à l’instar des secteurs de l’habitat, des transports et de l’industrie. Le ministre a, en outre, souligné la grande importance, accordée par son secteur au développement de la technologie de l’hydrogène propre rappelant la mise en place d’un plan d’action inclusif, à commencer par la mise en place de cadres organisationnel, normatif et institutionnel adéquats, le développement du capital humain, la définition des mesures incitatives et la coopération internationale au titre de la transition technologique ». Il a évoqué dans ce sens, l’exécution de projets expérimentaux de maîtrise de la chaine de valeur de production de l’hydrogène. Parmi ces projets, M. Arkab a cité celui semi-industriel en cours à Arzew, au niveau de la wilaya d’Oran, avec une capacité de 50 MW. L’hydrogène produit à partir de ce projet doit être transformé en ammoniac et en méthanol au niveau des unités de production, selon le ministre. « Il s’agit à travers ce projet de hisser la qualification de nos cadres dans ces technologies. Par la suite, il s’agira de multiplier les projets liés à l’hydrogène vert », a-t-il expliqué. Il a également mis en avant es démarches en cours dans le cadre du partenariat avec l’Europe, notamment avec l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie, pour concrétiser le projet de pipeline « SoutH2 Corridor » pour le transport de l’hydrogène, « un projet ambitieux exigeant un partenariat entre Sonatrach et de grandes firmes européennes, pour sa réalisation aux fins de relier les deux continents et de promouvoir la sécurité énergétique de la région ».
Sabrina Aziouez