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Plus de 7.000 enfants tués ou ensevelis sous les décombres à Ghaza : L’enfance assassinée !

Le monde célèbre aujourd’hui la Journée de l’enfance. Il célèbre l’innocence, la joie et l’espoir que celle-ci représente.  Mais à Ghaza, c’est cette innocence et cet espoir que l’occupation sioniste s’évertue à enterrer sous les décombres des maisons, des écoles, des refuges et des hôpitaux qu’elle bombarde. Pas moins de 5.000 enfants ont été tués et 2.000 autres sont portés disparus depuis le début de l’agression israélienne sur la bande de Ghaza le 7 octobre. Les autres sont privés de leurs droits les plus élémentaires, de soins, de nourriture et d’eau. Que dire de leur droit à la sécurité et à l’éducation !

Le 20 novembre 1959, les Nations unies adoptaient la Convention relative aux droits de l’enfant. La Convention reconnaît notamment le droit des enfants à la santé, aux soins, à l’alimentation, à l’eau et à l’assainissement et à une chaise dans une salle de classe, même s’ils vivent avec un handicap ou dans des zones de guerre. Des droits qui sont ignorés en Palestine. Les enfants sont la cible d’attaques régulières de l’occupation. Si en Cisjordanie occupée, les attaques contre les écoles sont courantes et que les enfants font souvent l’objet d’arrestations et de détentions administratives illégales, et de tirs meurtriers des soldats de l’occupation, l’horreur a atteint un niveau inédit dans la Bande de Ghaza où les enfants constituent l’essentiel des victimes des raids et bombardements israéliens.

L’ONG Amnesty International a souligné samedi que plus d’un tiers des victimes dans la bande de Ghaza sont des enfants, tandis que d’innombrables morts sont toujours sous les décombres. Les chiffres démontrent d’ailleurs ce constat et l’étendue du drame vécue par l’enfance à Ghaza. Ainsi, le ministère palestinien de la Santé a annoncé, hier, sur les 12.415 martyrs dénombrés à ce jour, 5 000 sont des enfants, soulignant que « le décompte des victimes est désormais compliqué, compte tenu de l’interruption des services de communication ». Le ministère a, en outre, noté que « jusqu’au 15 novembre, plus de 4 000 Palestiniens sont toujours portés disparus, dont 2 000 enfants ».

Une enfance obligée de vivre dans des conditions humanitaires catastrophiques dans l’enclave privée de nourriture, d’eau et d’énergie et forcée de vivre sous des tentes alors que l’hiver arrive. Une enfance privée aussi de soins alors que les hôpitaux sont mis hors-services et évacués de force.  Le ministère a en effet  indiqué que « 26 des 35 hôpitaux de Ghaza et 52 des 72 cliniques de soins primaires, soit plus des deux tiers ont cessé de fonctionner en raison des dégâts causés par les bombardements ou le manque de carburant, et que les neuf hôpitaux restants fonctionnent partiellement. Mais, les nouveaux-nés n’échappent pas à la barbarie sioniste. Des bébés prématurés non pas pu survivre à l’Hôpital Al-Chiffa privé d’énergie pour faire fonctionner des couveuses. Cet hôpital est d’ailleurs évacué de force par l’occupation israélienne. C’est ainsi que 31 bébés prématurés ont été extraits de l’établissement, hier pour être évacués vers l’Egypte » via le terminal de Rafah, l’unique ouverture sur le monde du territoire palestinien qui ne soit pas aux mains de l’entité sioniste.

La situation inquiète au plus haut point. Ainsi,  la Directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell, a déclaré: « nous voyons une fois de plus des images horribles d’enfants et de civils tués à Gaza, alors qu’ils se réfugiaient dans une école qui doit toujours être protégée ». Dans un commentaire qu’elle a publié sur les réseaux sociaux, Russell a souligné « la nécessité de mettre fin aux meurtres, à la destruction et à la souffrance, et de mettre fin, dès maintenant, à ce cauchemar que vivent les enfants ». Pour sa part, le mouvement Défense des enfants International – Palestine (DCIP) a déclaré il y a quelques mois que l’impunité systémique a favorisé un environnement où les enfants palestiniens sont ciblés par les forces sionistes qui ne connaissent pas de limites et tirent pour tuer dans des situations non justifiées par le droit international. Par ailleurs, des organismes palestiniens ne cessent d’alerter sur la situation de l’enfant en Palestine occupée qui sont, assurent-ils, « dépossédés de leur enfance, de leurs droits les plus élémentaires, et ne peuvent pas jouer en sécurité même devant leurs maisons, subissant à chaque instant l’arrestation, le meurtre, l’agression brutale et le déplacement forcé ». Hier c’était au tour Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Volker Türk de faire part de ses inquiétudes et de souligner que  « les événements horribles » survenus ces dernières 48 heures à Ghaza « dépassent l’entendement ». « Le meurtre de tant de personnes dans des écoles transformées en abris, des centaines de personnes fuyant l’hôpital al-Chifa pour sauver leurs vies alors que des milliers d’autres continuent d’être déplacées dans le sud de Ghaza, sont des actions qui vont à l’encontre des protections élémentaires que le droit international doit accorder aux civils », a-t-il averti dans un communiqué. M. Türk a également qualifié d' »horribles » des images des conséquences d’une frappe sioniste sur l’école al-Fakhoura, gérée par l’ONU dans le camp de Jabaliya, et qui « montrent clairement un grand nombre de femmes, d’enfants et d’hommes gravement blessés ou tués ». Selon M. Türk, au moins trois autres écoles abritant des personnes déplacées ont été attaquées ces dernières 48 heures. « La douleur, l’effroi et la peur qui se lisent sur les visages des enfants, des femmes et des hommes sont trop difficiles à supporter », a-t-il déclaré. « L’humanité doit passer avant tout », a-t-il poursuivi, soulignant la nécessité absolue d’un cessez-le-feu « maintenant ».

Enfin, le directeur du bureau du département de cartographie à la Société des études arabes et membre de la Commission présidentielle des affaires d’El Qods, Khalil al-Tafakji, a affirmé que l’agression sioniste barbare contre la bande de Ghaza n’était que la continuité des crimes de nettoyage ethnique que l’occupation a commencé à exécuter il y a un 70 ans. Il a ajouté que les attaques barbares menées actuellement contre les enfants de Ghaza sont une partie des plans visant à vider la région pour concrétiser les projets sionistes dans le secteur, soulignant que « le peuple palestinien est résolument déterminé au sacrifice pour défendre sa terre et ne permettra pas la réédition de la Nakba de 1948 ».

Lyes Saïdi

Nécessité d’accélérer le transfert des patients cancéreux

Le directeur de l’hôpital palestino-turc d’oncologie « El Sadaka » à Ghaza, le Dr Sobhi Sekik, a souligné la nécessité d’accélérer les procédures administratives au niveau du poste-frontière de Rafah avec l’Egypte pour transférer les cas graves de patients atteints de cancer à l’extérieur de la bande, pour poursuivre leur traitement. Dr Sekik a expliqué, dans une déclaration à l’APS, que le processus de transfert des patients à l’extérieur de la bande « reste aujourd’hui extrêmement difficile », soulignant la « nécessité de le lancer dans les plus brefs délais afin que les patients puissent bénéficier du traitement le plus rapidement possible, compte tenu de leur état de santé grave ». Il a rappelé, notamment, que l’hôpital avait cessé de fournir des services à ces patients depuis le 1er novembre en raison de son bombardement et de l’absence de carburant pour faire fonctionner ses équipements médicaux. Le directeur de l’hôpital « El Sadaka » a fait état du « transfert de 140 à 160 patients atteints de cancer à un stade très avancé vers le poste-frontière de Rafah, mais l’opération n’a pas eu lieu en raison d’un manque de coordination (…) Une partie des patients a été renvoyée à l’hôpital +Dar Al-Salam+ et une autre partie à l’hôpital +Al-Aqsa+, tandis que d’autres sont retournés dans leurs refuges ». Il a ajouté que l’hôpital palestino-turc, qui supervisait avant l’agression israélienne sur Ghaza le traitement de plus de 10.000 cas de cancer dans la bande, a été fermé et que « son personnel médical a été transféré à l’hôpital +Dar Al-Salam+ à Khan Younès pour continuer à fournir certains services de santé de base aux patients atteints de cancer, notamment leur administration de médicaments analgésiques, le traitement chimique étant suspendu faute d’équipements médicaux appropriés ».

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