Le front social en ébullition au Maroc
Le front social bouillonne au Maroc, lourdement affecté par la crise économique. Les syndicats mobilisent différents secteurs de la fonction publique depuis des mois, pour dénoncer l’injustice sociale et des pertes de revenus aggravées par des réformes inadaptées, tandis que le régime alaouite qui ne trouve pas de solutions adaptées pour répondre aux revendications sociales de la population, investit dans les diversions et dramas politico-médiatiques.
En effet, après les secteurs de l’éducation et des collectivités territoriales, c’est au tour des travailleurs du secteurs de la santé de revenir au front de la revendication au Maroc avec un grève annoncée qui risque de paralyser les hôpitaux dès mercredi. Huit syndicats se sont engagés à faire front commun pour une grève dans les hôpitaux marocains, alors que les tensions s’intensifient et que les revendications résonnent dans le secteur de la santé dans le pays, selon des médias locaux. A l’issue d’une réunion réunissant les secrétaires généraux nationaux, huit syndicats ont annoncé leur décision de fusionner leurs efforts au sein de la coordination syndicale de la santé pour répondre aux revendications des personnels de santé. Selon un communiqué, les syndicats du secteur soignant ont appelé à une grève le mercredi 24 avril et le jeudi 25 avril dans tous les établissements hospitaliers. « Cette grève sera observée dans tous les hôpitaux des CHU, les directions centrales, les délégations régionales et les centres de soins », précise le communiqué. La même source a souligné que l’objectif principal de cette action de protestation était de « faire valoir les revendications légitimes et équitables des différentes catégories confrontées à la marginalisation par le gouvernement dans ce secteur vital ». Selon le communiqué, la Coordination Syndicale de la Santé salue cette « démarche courageuse, audacieuse, historique et sans précédent ». En outre, la coordination attend du gouvernement qu »‘il réponde aux attentes légitimes de tous les travailleurs de la santé et qu’il réponde à leurs doléances ». Dans un contexte d’escalade des tensions au sein du secteur de la santé au Maroc, les étudiants en médecine sont devenus des critiques virulents des réformes gouvernementales. Depuis la rentrée scolaire en cours, ils boycottent les examens et descendent dans la rue en signe de protestation. Au cœur de leur mécontentement se trouve la réduction controversée d’un an du programme standard de formation médicale de sept ans, une mesure à laquelle les étudiants s’opposent.
Le secteur de la santé n’est pas le seul à connaître de larges mouvements de protestations. Le secteur de l’éducation et de l’enseignement connaît une vague de protestations depuis plusieurs mois, laquelle s’est intensifiée depuis le mois d’octobre dernier. C’est dans ce contexte que 3 syndicats de l’enseignement ont lancé une semaine de protestations qui s’est conclue hier avec une grève générale pour dénoncer l’injustice sociale la suppression de revenus issues de la réforme de leur statut. Au mois de mars dernier c’étaient les fonctionnaires des collectivités territoriales et de la gestion déléguée qui avait lancé un grève pour protester contre ce qu’ils décrivent comme « l’absence d’une méthodologie claire pour la reprise du dialogue social».
Lyes Saïdi