Nouveaux charniers découverts dans un hôpital à Ghaza : L’ONU exige une enquête indépendante
La découverte de deux nouveaux charniers dans la cour d’un hôpital de Khan Younes après le retrait des forces d’occupation israélienne suscite l’inquiétude de l’ONU qui exige l’ouverture d’une enquête indépendante.
Le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, a exprimé les inquiétudes des Nations unies concernant les rapports sur les charniers découverts dans les hôpitaux de Ghaza après le retrait des forces d’occupation. « Les nouvelles sont très inquiétantes », a déclaré Stéphane Dujarric lors d’une conférence de presse. Dujarric a souligné la nécessité d’une enquête approfondie et indépendante dans les zones où les charniers ont été découverts, soulignant que ces développements que cela démontraient clairement la nécessité d’un cessez-le-feu. Il a également réitéré l’importance de l’accès des travailleurs humanitaires, de protéger les hôpitaux et de libérer les prisonniers. Il est utile de noter que Mohammed al-Mughayer, un dirigeant de la Défense civile palestinienne, a indiqué hier à l’AFP qu’un total de 283 corps avaient été découverts dans les charniers de l’hôpital Al-Nasser à Khan Younes après le retrait des forces d’occupation qui ont soumis l’hôpital à un siège et à des attaques soutenues durant plusieurs semaines. « Jusqu’ici, nous avons retrouvé les corps enterrés de 283 personnes, tuées de sang froid par l’armée d’occupation », a également dit à l’AFP Ismail al-Thawabteh, chef du service de Communication du gouvernement de Ghaza. « Nos équipes continuent de retrouver des corps dans l’enceinte du Complexe médical Nasser », a déclaré Mahmoud Bassal, un porte-parole de la Défense civile. Sollicitée par l’AFP. « Nous demandons une enquête internationale pour qu’elle se penche de près sur ces crimes contre des civils, des enfants et des femmes », a-t-il poursuivi. La défense palestinienne a également indiqué avoir retrouvé les cadavres de beaucoup de femmes et d’enfants, ainsi que des victimes ont été décapitées et des corps ont été mutilés avec des organes prélevés.
Auparavant, un autre charnier avait été découvert, il y a quelques jours à l’hôpital Al-Shifa. Les cadavres de 400 victimes tués lors d’un second assaut israélien sur l’hôpital ont été déterrés. Lors d’un premier assaut en novembre, des dizaines bébés sous assistance respiratoire ont été abandonnés et livrés à une mort atroce, alors que plusieurs patients ont été tués dans cet hôpital. Il faut dire que les hôpitaux sont des cibles privilégiées de l’occupation qui les a transformés en cimetières et en centre d’exécution des personnels de santé, des patients et des réfugiés. L’occupation semble d’ailleurs cibler un autre hôpital.
Elles ont pris pour cible, hier matin, l’hôpital Al Awda dans le centre de la bande de Ghaza, ce qui a entraîné la perturbation du système d’énergie solaire qui alimente l’hôpital en électricité, selon des médias. Selon les mêmes sources, les forces d’occupation « ont pris pour cible le siège administratif de l’hôpital Al Awda, dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Ghaza, ce qui a entraîné la perturbation du système d’énergie solaire qui alimente l’hôpital en électricité, en plus d’importants dégâts sur le site, les réservoirs d’eau et de carburant et l’ascenseur électrique ».
Théâtre d’un génocide
Dans ce contexte, le rapporteur de l’ONU sur le droit à la santé, Tlaling Mowoking, a indiqué que Ghaza est « incontestablement le théâtre d’un génocide ». Dans une conférence de presse sur la situation du secteur de la santé dans la bande de Ghaza, le rapporteur onusien a affirmé que l’entité sioniste « vise délibérément à créer une famine et prive les habitants palestiniens de leurs droits », a indiqué Wafa. De plus, le secteur de la santé est « dévasté » par les attaques sionistes, des équipes médicales tombent en martyrs, des sièges d’organisations et d’institutions qui fournissent de l’aide humanitaire « ont été détruits, et le droit à l’accès aux soins de santé est menacé », a-t-on ajouté. Il a également souligné que l’entité sioniste « détruit les infrastructures et cible les équipes de santé qui travaillent sous des conditions limitées et déplorables ».
Pour sa part, l’Observatoire Euro-Méditerranéen pour les Droits de l’Homme (Euro-Med Monitor), a appelé à une enquête sur le rôle des systèmes technologiques basés sur l’intelligence artificielle (IA) dans le meurtre de civils à Ghaza, théâtre d’une agression génocidaire sioniste depuis octobre 2023. « Le rôle des grandes entreprises technologiques et des plateformes internationales de médias sociaux dans le meurtre de civils palestiniens pendant la guerre génocidaire (menée par l’armée sioniste) contre la bande de Ghaza, depuis le 7 octobre 2023, doit faire l’objet d’une enquête », a déclaré dimanche l’observatoire sur son site. « Ces entreprises doivent être tenues responsables si elles sont jugées complices ou n’ont pas pris les précautions adéquates pour empêcher l’accès aux informations des utilisateurs et leur exploitation.
Lyes Saïdi