Valorisation et labellisation des produits du terroir : Des cahiers des charges pour 5 produits agricoles
Le ministère de l’Agriculture a ouvert des ateliers pour l’élaboration de cahiers de charges pour la valorisation et la labellisation de 5 produits agricoles alimentaires algériens, soit les dattes, l’huile d’olive, les viandes rouges, le safran et les céréales à travers le couscous du terroir.
Source potentielle de valeur ajoutée pour l’économie agricole locale, les produits du terroir gagneraient à être valorisés et labelisés, dans la finalité de les protéger des tentatives d’appropriation et de vol, mais aussi de leur permettre de mieux s’imposer sur les marchés, notamment à l’export. Si la labellisation de la figue de Beni Maouche en décembre de 2016 s’est imposée depuis comme exemple en la matière, et a permis à ce produit de gagner en notoriété et de s’imposer sur le marché, de nombreux autres produits du terroir doivent être préservés et valorisés. Ainsi et afin de faciliter le travail du Comité national de labellisation le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a parrainé, hier au siège de la chambre nationale de l’agriculture, l’ouverture d’ateliers pour l’élaboration de cahiers des charges-types concernant 5 produits agricoles algériens. La directrice de régulation et de valorisation des productions agricoles au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Labiod Hanane, qui a présidé la rencontre a expliqué à l’occasion que ces cahiers de charges permettront, une fois parachevés, de faciliter la valorisation des produits agricoles d’origine animale ou végétale. Les dattes, l’huile d’olive, les viandes rouges, le safran et le couscous ont été retenus dans une première étape, pour l’élaboration d’un cahier des charges fixant les caractéristiques de chaque aliment avant d’être soumis à l’approbation de l’administration du ministère de tutelle. La même responsable a souligné l’importance de ces ateliers qui contribueront à définir séparément les caractéristiques générales des produits nationaux, pour mieux les faire connaitre et les protéger contre toute contrefaçon. L’opération permettra également de renforcer la valeur du produit national et de promouvoir son exportation après avoir rehaussé la confiance du consommateur en ses composants et caractéristiques, ce qui contribuera à relever le volume des exportations hors hydrocarbures. Dans ce contexte le département de l’Agriculture œuvre en collaboration avec le ministère de l’Enseignement supérieur à examiner les composants de certains produits nationaux et ce qui les distingue des nombreux autres produits étrangers, a expliqué dans ce sens Mme Labiod. Et d’ajouter que cette démarche a abouti à la mise en place de plusieurs stratégies visant à développer certaines cultures, telles que la culture du safran en Algérie, qui est de haute qualité. La même responsable a révélé que le secteur a élaboré, en février dernier, en coopération avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le premier classement national des produits algériens qui comprend 198 produits agricoles avec leurs caractéristiques techniques. Les agriculteurs sont actuellement sensibilisés à participer au processus afin de déterminer les caractéristiques de leurs produits, ce qui contribue à l’établissement des cahiers des charges pour tous les produits agricoles d’origine animale ou végétale, a encore souligné Mme Labiodh. Rappelons dans ce contexte que l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) a réalisé et présenté au mois de février dernier ce catalogue élaboré selon la méthodologie de la FAO, et lequel compte le catalogue comporte 98 produits répertoriés avec leurs fiches techniques et 92 autres identifiés et inventoriés en attente d’être valorisés d’après leurs signes distinctifs et spécifiques, notamment leurs indications géographiques et leurs appellations d’origine. Parmi les produits phares du catalogue figure la vedette des dattes algériennes Deglet Nour de Tolga (Biskra) qui est déjà labellisée ainsi que la datte Gourara de la wilaya d’Adrar. Dans la catégorie des ovins répertoriés, on retrouve six races dont le mouton d’Ouled Djellal, la race Rembi, la race Hamra, reconnus mondialement par la saveur de leur chair.Le catalogue répertorie également une longue variété de fruits et légumes, ainsi que des miels de différentes régions dont le miel massif de Chréa (Blida) et le miel de jujubier originaire de Djelfa et de Laghouat.On retrouve également des variétés de fromages de différentes régions du pays dont le fromage Bouhezza (labellisé).Le catalogue comporte en outre des plantes aromatiques et médicinales. Notons que cette série d’ateliers ouverts hier s’inscrit dans le cadre d’un projet de soutien à un partenariat entre le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, et l’Union européenne (UE).
Sabrina Aziouez