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Un prochain mandat d’arrêt de la CPI contre Netanyahou ?

Le gouvernement de l’occupation sioniste est sous pression, alors que les preuves de crimes de guerre et du génocide perpétrés par les forces d’occupation à Ghaza s’accumulent. En première ligne, le Premier ministre sioniste Benyamin Netanyahou, plusieurs de ses ministres et des gradés de l’armée d’occupation qui pourraient l’objet de mandats d’arrêt internationaux émis par la Cour pénal international dans les prochains jours.

Le gouvernement de l’occupation israélienne est sur des charbons ardents. Et pour cause : la Cour pénale internationale serait sur le pont d’émettre des mandats d’arrêt internationaux contre Netanyahou, ses ministres et plusieurs hauts-gradés de l’armée d’occupation, au regard de la multitude de crimes de guerre commis contre la population palestinienne notamment à Ghaza. Selon des médias israéliens, le gouvernement Netanyahou a tenu une réunion à ce propos après avoir reçu des informations à ce propos et chercherait à faire pression sur l’instance et sur son procureur Karim Khan, par l’entremise de ses alliés occidentaux.  Selon les médias israéliens, le bureau du Premier ministre a reçu des informations selon lesquelles cette cour aurait l’intention « très prochainement » de prendre l’initiative d’émettre des mandats d’arrêt internationaux à l’encontre de Benyamin Netanyahou, d’autres ministres et des hauts gradés de l’armée, qui seraient impliqués dans des crimes de guerre à Ghaza. La CPI a, rappelons-le, ouvert une enquête en 2014 sur les crimes de l’occupation dans les territoires occupés. Une enquête élargie aux crimes commis à Ghaza depuis le 7 octobre.  Il faut dire qu’un collectif de 100.000 avocats représentants plusieurs pays, dont l’Algérie, ainsi que 5 États parties prenantes des statuts de Rome ont saisi la CPI au mois de novembre dernier concernant le génocide perpétré à Ghaza. Depuis, les forces d’occupation ont multiplié les atrocités et les preuves de génocide et de crimes de guerre se sont accumulées. La Cour international de justice a rendu au mois de janvier dernier un arrêt qui reconnaît l’existence d’un risque de génocide à Ghaza et exigé de l’entité sioniste d’empêcher tout génocide, de même qu’elle exigé de faciliter l’accès de l’aide humanitaire à Ghaza affectée par la famine. Un arrêt que l’occupation a ignoré tout comme les résolutions de l’ONU, y compris du Conseil de sécurité exigeant un cessez-le-feu et l’acheminement de l’aide aux Palestiniens. Pis, les crimes commis par les forces d’occupation ont redoublé de cruauté et de barbarie envers les civils.

Au-delà des bombardements, ce sont les massacres de masse notamment au sein des hôpitaux qui inquiètent la communauté internationale. La découverte de nouveaux charniers dans la cour de l’hôpital Al Nasser à Khan Younes, après ceux de l’hôpital Al-Shifa fait vivement réagir la communauté internationale. Après l’ONU et son haut commissariat des droits de l’homme, plus instances et pays ont exigé une enquête sur ces charniers.

L’Union européenne a annoncé hierpar la voix d’un porte-parole vouloir une enquête « indépendante » après la découverte de fosses communes dans les deux principaux hôpitaux de la bande de Ghaza. « C’est quelque chose qui nous contraint à réclamer une enquête indépendante sur tous les soupçons et circonstances » de cette découverte, « parce que cela crée l’impression qu’il pourrait y avoir des violations des droits humains », a déclaré un porte-parole du service diplomatique de l’UE, Peter Stano.

Le patron de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, a exigé de son côté une enquête du Conseil de sécurité sur les attaques de l’entité sioniste contre l’ONU, dont 180 employés ont été tués dans la bande de Ghaza depuis le début de l’agression sioniste en octobre dernier, alors que et plus de 160 locaux ont été endommagés ou complètement détruits ».

Pour sa part,  l’ONG Amnesty International a averti hier dans son rapport annuel contre  des « signes avant-coureurs d’un génocide » à Ghaza dans son rapport annuel. Les détails du rapport indiquent que les forces d’occupation ont non seulement visé des militants, mais aussi des civils et des infrastructures essentielles comme des écoles, des hôpitaux et des résidences. Amnesty évoque des propos racistes et déshumanisants de la part de certains officiels israéliens, qui illustrent, selon l’ONG, une rhétorique exacerbant la violence et le mépris pour les vies palestiniennes. Le rapport critique également la communauté internationale, en particulier les États-Unis et leurs alliés européens, pour leur rôle dans la perpétuation du conflit. « L’attitude de deux poids, deux mesures adoptée par les Occidentaux menace tout le système de droit international mis en place après la Seconde Guerre mondiale », indique Amnesty. L’ONG souligne que malgré les preuves évidentes de violations, le soutien militaire et politique à l’entité continue, avec notamment des livraisons d’armes américaines utilisées dans des attaques illégales ayant tué des dizaines de civils.

En outre, Amnesty déplore l’utilisation par les États-Unis de leur droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies pour bloquer toute résolution appelant à un cessez-le-feu ou à une enquête indépendante sur les violations des droits humains à Ghaza.

La secrétaire générale d’Amnesty, Agnès Callamard, a déclaré que les Palestiniens vivaient une « version bien plus violente et destructrice » des événements de 1948, au cours de laquelle de nombreux Palestiniens ont été déplacés. Mme Callamard a déclaré que la promesse post-1945 de « plus jamais ça » – incarnée dans des documents tels que la Convention sur le génocide et la Déclaration universelle des droits de l’homme, toutes deux de 1948 – « était menacée ». Le rapport d’Amnesty affirme que les « leçons morales et juridiques » de la Seconde Guerre mondiale « ont été déchirées en un million de morceaux » en 2023. « Trop de personnes ont été plongées dans l’enfer auquel la génération de 1948 cherchait à mettre fin pour toujours », a déclaré Mme Callamard aux journalistes à Londres. « Le système international qui a été mis en place après 1945 est sur le point de s’effondrer… ces institutions ne fonctionnent pas parce qu’elles sont intentionnellement perturbées ou affaiblies par l’action d’Etats puissants », a-t-elle fait remarquer.

Sur le terrain, l’occupation a mené de nouvelles frappes meurtrières mercredi dans la bande de Ghaza assiégée. Tôt mercredi, des sources hospitalières et sécuritaires à Ghaza ont fait état de frappes dans les secteurs de Nousseirat (centre) et de Rafah. Au total, 79 Palestiniens ont été tués en 24 heures. L’occupation prépare aussi activement une offensive imminente sur Rafah après l’approbation par le Sénat américain d’une aide militaire de 13 milliards de dollars. L’entité sioniste persiste aussi à vouloir régionaliser le conflit et mène des attaques contre le sud du Liban, dans l’espoir de détourner le regard des atrocités commises à Ghaza. L’occupation a affirmé hier avoir lancé une « action offensive » sur le sud du Liban. La Hezobollah n’a pas réagi dans l’immédiat, et la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué qu’il n’y avait pas eu de franchissement de frontière.

Lyes Saïdi

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