Un projet algéro-qatari de 3,5 milliards de de dollars pour la production de lait
L’Algérie produira bientôt du lait en poudre
Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a signé hier avec la société qatarie Baladna accord-cadre pour la réalisation d’un projet intégré de production de lait en poudre. Le projet qui prévoit un investissement de 3,5 milliards de dollars, mise sur la création d’un pôle agricole sur une surface de 117.000 hectares dans la wilaya d’Adrar, avec une ferme de production de céréales et de fourrages, une ferme d’élevage de vaches laitières et de vaches à viande, ainsi qu’une usine de production de lait en poudre.
L’Algérie produira prochainement du lait en poudre. Un accord a été signé hier entre le ministère de l’Agriculture et la société qatarie Baladna pour la réalisation d’un projet agricole intégrée qui prévoit entre autres la réalisation d’une ferme laitière et d’une usine de production de lait en poudre dans la wilaya d’Adrar dont la production a elle-seule permettra de couvrir pas moins de 50% des besoins nationaux en la matière. Lors de la cérémonie de signature réhaussée par la présence de plusieurs responsables gouvernementaux, en sus premier responsable et des cadres du département de l’Agriculture, ainsi que du partenaire qatari, il a été souligné que l’accord porte sur la réalisation d’un projet structurant sur une superficie totale de 117.000 hectares, celui-ci prévoit trois pôles articulés chacun autour d’une ferme de production de céréales et de fourrage, une ferme d’élevage de vaches et de production de lait et de viande, ainsi qu’une usine de production de lait en poudre pour une valeur de 3,5 milliards de dollars, a-t-on expliqué. Une fois concrétisé, ce projet permettra de produire localement 50% des besoins nationaux en poudre de lait de l’Algérie, d’approvisionner le marché local en viande rouge, outre sa contribution à l’augmentation du cheptel bovin national.
Le projet est lancé en partenariat entre le géant qatari des produits laitiers et l’État algérien via le Fonds national de l’investissement (FNI). De nombreuses facilitations ont été octroyées à ce projet notamment en matière d’accès au foncier, d’accompagnement et de financement, outre les avantages prévus par la loi 22-18 relative à l’investissement. Le projet intégré de production de lait en poudre, l’un des produits de large consommation, s’inscrit dans le cadre de la stratégie de l’Etat visant le renforcement de la sécurité alimentaire.
Il est utile de rappeler dans ce contexte que ce projet avait été évoqué par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune lors de son dernier entretien avec les médias. Il avait état à la fin du mois de mars dernier d’un accord prochain avec un « partenaire arabe respecté » dans le cadre d’un projet de 100.000 têtes de bétail, ce qui permettra la production de poudre de lait pour la première fois en Algérie, dans la wilaya d’Adrar.
En novembre 2022, Baladna avait envoyé une délégation d’experts dans la wilaya d’El-Bayadh, dans le sud-ouest de l’Algérie, en vue d’évaluer la possibilité d’installer une ferme dans cette région. Ce projet qui aura un impact direct sur l’économie locale avec la création de 5.000 postes d’emploi directs, est stratégique dans le cadre de la démarche plus globale de consolidation de la sécurité alimentaire par le biais du développement de l’agriculture saharienne et des cultures stratégiques. Le projet doit permettre de produire 200.000 tonnes de lait en poudre. Selon les données de l’Office national interprofessionnel du lait, la facture d’importation de poudre de lait pour l’année 2021 est estimée à environ 600 millions de dollars. L’ONIL importe environ 200 000 tonnes par an, ce qui équivaut à 47 à 50 % des besoins nationaux de cette substance, tandis que les usines privées importent le pourcentage restant. Notons enfin que Baladna est la plus grande entreprise de production laitière au Qatar, mais s’est aussi imposé comme un leader marché mondial après que la crise du GCC en 2017 eut modifié les objectifs de production de ce pays du Golfe.
Sabrina Aziouez