L’indépendance de la Palestine au cœur du règlement du conflit
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a indiqué hier à Riyad en Arabie saoudite que « l’établissement de l’Etat palestinien indépendant et souverain demeure l’essence même de toute solution au conflit arabo-israélien ».
La question palestinienne est au cœur de la réunion spéciale du Forum économique mondial qui se tient depuis dimanche à Riyad en Arabie saoudite. Une session sur la situation en Palestine s’est d’ailleurs tenue hier en marge de l’événement. Une réunion ministérielle consacrée à l’examen des moyens de mise en œuvre de la solution à deux Etats et la reconnaissance de l’Etat palestinien, à laquelle a pris part le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a permis de mettre en avant l’importance de la reconnaissance de l’Etat de Palestine dans la mise en œuvre de la solution à deux États qui reste la seule alternative au conflit qui dure depuis plus de 7 décennies. Selon un communiqué du MAE, la réunion, qui a vu la participation des ministres des Affaires étrangères d’un groupe de pays arabes, des membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) et de pays européens, a porté sur « les moyens et les perspectives d’accélération de la mise en œuvre de la solution à deux Etats et la reconnaissance de l’Etat palestinien comme solution juste, durable et définitive au conflit arabo-israélien ». Dans ce contexte et dans une allocution prononcée lors de cette réunion, le chef de la diplomatie algérienne a affirmé que « l’établissement de l’Etat palestinien indépendant et souverain demeure l’essence même de toute solution au conflit arabo-israélien », ajoutant que c’est là « le défi principal et inéluctable et la condition sine qua non pour tout processus de paix sérieux ». Le ministre a rappelé, dans ce cadre, les faits historiques liés à la question palestinienne, à commencer par la résolution onusienne 181, soulignant « l’impossibilité de réaliser la paix et la sécurité au Moyen-Orient sans permettre aux Palestiniens d’exercer leurs droits légitimes, à leur tête le droit inaliénable à l’établissement de leur Etat indépendant et souverain, avec El-Qods comme capitale ». MIl a en outre souligné qu’il était encourageant de voir de plus en plus de pays s’engager à reconnaître l’Etat palestinien, les appelant à « concrétiser cette démarche importante et cruciale vers la réalisation de la sécurité et de la paix au Moyen-Orient et la sauvegarde de la solution à deux Etats, en proie à un travail de sape systématique par l’autorité occupante ».
Des pays européens reconnaîtront l’Etat de Palestine en mai
Il faut dire que la nécessaire reconnaissance d’un État palestinien pour un règlement du conflit a fini par convaincre une majorité des États qui ne l’ont pas encore fait, notamment européens. Dans ce sens, le haut représentant de l’Union européenne (UE) pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a déclaré hier, lors de la même réunion que plusieurs Etats membres du bloc devraient reconnaître l’Etat de Palestine d’ici la fin du mois de mai. Le mois dernier, les dirigeants espagnol, irlandais, slovaque et maltais ont exprimé dans une déclaration commune leur volonté de reconnaître l’Etat palestinien. La Norvège a elle aussi affiché son intention de reconnaître l’État de Palestine. Récemment, les gouvernements de la Jamaïque et de la Barbade ont annoncé leur reconnaissance de l’Etat de Palestine, portant à 142 le nombre total de pays ayant fait cette démarche. Dimanche, le représentant permanent de la Palestine auprès des Nations Unies, Riyad Mansour, a déclaré que de nouveaux pays des Caraïbes et d’Amérique latine reconnaîtraient bientôt l’Etat de Palestine.
Notons que pour sa part, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré, hier, dans une interview en marge des activités du Forum économique que la guerre à Ghaza devrait prendre fin et qu’une voie vers l’établissement d’un État palestinien devrait être tracée, alors que les efforts et les médiations internationales se sont, récemment, intensifiés en faveur d’un cessez-le-feu. Blinken a expliqué que »le conflit à Gaza doit prendre fin et qu’une voie doit être tracée pour établir un État palestinien, en vue d’une normalisation entre Israël les pays arabes ».
Lyes Saïdi