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Soudan : Deux chauffeurs de la Croix Rouge internationales tués

Deux chauffeurs du Comité international de la Croix Rouge (CICR) ont été tués et trois employés blessés par des hommes armés jeudi dans la région du Darfour Sud au Soudan, a annoncé le CICR dans un communiqué à Genève.

« L’équipe revenait de Layba pour évaluer la situation humanitaire des communautés touchées par la violence armée dans la région » lorsque le drame s’est produit, précise le communiqué. « Nous sommes profondément endeuillés pour nos chers collègues. Nous présentons nos sincères condoléances à leurs familles et nous espérons un prompt rétablissement à nos collègues blessés », a déclaré Pierre Dorbes, chef de la délégation du CICR au Soudan. La priorité du CICR est de soutenir les personnes les plus touchées par cette tragédie, en particulier les familles, les proches et les collègues des victimes, souligne le communiqué. Le CICR « appelle à la protection immédiate de tous les civils, y compris des travailleurs humanitaires et du personnel médical. Ils ne doivent jamais être la cible d’attaques directes ».

Notons que, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés a exprimé hier ses vives préoccupations concernant le niveau de violence alarmant et les énormes besoins humanitaires et de protection dans le pays, alors que de nombreuses régions restent hors d’atteinte pour les organisations humanitaires.

Pour la première fois depuis le début du conflit, une équipe du HCR s’est rendue à Omdurman, dans l’Etat de Khartoum, une ville gravement touchée par le conflit. Le personnel du HCR a pu y constater les dégâts considérables causés par la guerre, ainsi que les besoins immenses et le niveau élevé de souffrance d’une population qui est restée hors d’atteinte des humanitaires pendant des mois.  Au cours de cette mission de deux jours à Omdurman, qui accueille plus de 12 000 réfugiés et 54 000 déplacés internes, le HCR a rencontré des responsables locaux et des personnes touchées par le conflit afin d’identifier leurs besoins et de comprendre les problèmes auxquels ils sont confrontés en matière de protection.

Au-delà de l’État de Khartoum, le HCR avertit contre l’escalade des hostilités dans la ville d’El Fasher, au Darfour, qui « accentue une situation déjà précaire en matière de protection des civils ». Selon les informations disponibles, « des dizaines de villages ont été pris pour cible, dont certains ont été rasés, provoquant la mort d’innocents ainsi que la destruction de biens publics et la perte des récoltes », souligne le HCR qui avertit contre les entraves à la circulation sur les routes principales qui empêchent les personnes de fuir vers des zones plus sûres, les obligeant à s’abriter dans des sites de déplacement extrêmement surpeuplés ou dans des espaces ouverts, ce qui accroît les risques encourus.

Le HCR a appelé  à la mise en sécurité des civils, à un accès sûr pour les agences d’aide afin que le soutien et les articles de première nécessité puissent être acheminés et, avant tout, à une cessation des hostilités.  « Les organisations humanitaires ont également besoin d’un soutien accru pour pouvoir mieux répondre à la situation », souligne l’agence onusienne.

Selon le HCR, près de 6,7 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du Soudan et la situation reste dangereuse et volatile. Parmi les plus de 920 000 réfugiés au Soudan, principalement originaires du Soudan du Sud, d’Érythrée et d’Éthiopie, plus de 200 000 ont été déplacés à plusieurs reprises à l’intérieur du pays depuis le début de la guerre.

« Alors que la situation humanitaire continue de s’aggraver, les ressources financières nécessaires pour répondre aux besoins au Soudan et dans les pays voisins sont très insuffisantes. À ce jour, seuls 10 % des 2,6 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide à plus de 18 millions de personnes à l’intérieur du Soudan ont été reçus, et seuls 8 % des 1,4 milliard de dollars prévus dans le Plan régional de réponse aux réfugiés soudanais ont été versés », souligne le HCR. Depuis avril 2023, le Soudan est le théâtre d’u conflit armé opposant le général Abdel Fattah al-Burhane aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo.

R.I.

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