Algérie-Italie : Le projet d’interconnexion électrique au cœur de discussions
Le projet d’interconnexion électrique entre l’Algérie et l’Italie a été au cœur des entretiens tenus la semaine dernière entre le P-DG du groupe public Sonelgaz, Mourad Adjal et l’ambassadeur d’Italie en Algérie Alberto Cutillo. Ce projet est assis rappelle-t-on sur la réalisation d’un câble sous-marin devant relier l’Algérie, et plus particulièrement Annaba à l’Italie via la Sardaigne. Une fois réalisé, ce câble disposera, dans un premier temps, d’une capacité d’approvisionnement de 1.000 à 2.000 mégawatts (MW). Et de préciser qu’une fois le projet lancé, il sera conduit par Sonelgaz, pour la partie algérienne et Terna, une entreprise publique d’Italie de transport d’électricité, pour la partie italienne.
Il faut dire que le projet nécessitera selon les estimations du groupe énergétique national entre 1 et 1,5 milliards de dollars pour un délai de réalisation de 6 à 7 ans. Des trvaux qui devraient être réalisés en parallèle avec ceux du gazoduc Galsi, qui sera relancé pour transporter, au-delà du gaz, de l’hydrogène vert et de l’ammoniac vert. Selon les récentes déclarations des responsables de la Sonelgaz, les études préliminaires pour ce câble d’une longueur de 360 km et d’une profondeur de 2.000 mètres en Méditerranée ont bien avancé. La Sonelgaz se penche avec ses partenaires sur le financement du projet. Le projet fait d’ailleurs l’objet de nombreux échanges entre responsables algériens et italiens, d’autant plus que l’objectif est de permettre à l’Algérie de se placer sur le marché européen de l’électricité et notamment de l’électricité verte. Il faut qu’au regard de ses capacités de production d’électricité la Sonelgaz cherche à se placer sur les marchés à l’export. Elle exporte 500 MW d’électricité annuellement vers la Tunisie. La Sonelgaz a également engagé les interconnexions expérimentales des réseaux pour exporter de l’électricité vers la Libye via l’a Tunisie. Elle ambitionne aussi d’aller plus tard vers le Sahel, notamment après la concrétisation du projet d’interconnexion des réseaux du grand Sud avec le réseau national d’électricité. Le groupe dispose d’ailleurs de capacités de génération d’électricité suffisantes pour couvrir la demande nationale et se déployer à l’export. Des capacités auxquelles il faudrait ajouter celles du programme national de développement des énergies renouvelables dont 3.000 MW sont déjà en cours de réalisation. Selon les derniers chiffres en la matière, en termes de capacités installées, La Sonelgaz est à plus de 25.000 Mégawatts (MW), en plus 5.000 MW en cours de construction et avec les 15.000 MW du programme ENR la capacité sera portée à plus de 45.000 MW à l’horizon 2035.
Sofia Chahine