Ghaza : L’aide humanitaire sur le point de s’arrêter
La porte-parole du bureau humanitaire des Nations Unies à Ghaza, Olga Cherevko a déclaré mardi que « toute aide humanitaire pourrait s’arrêter dans quelques jours », en raison de la pénurie de carburant due à la fermeture des points de passage à Ghaza. « Tout fonctionne au carburant et à moins que la situation ne change, nous n’avons que 2 à 3 jours avant que toutes les opérations humanitaires ne s’arrêtent », a-t-elle affirmé. La situation à Ghaza, qui subit d’intenses attaques, continue d’être « catastrophique » et s’aggrave de jour en jour, a-t-elle relevé, notant que plus de 450 000 personnes seraient parties après que l’armée sioniste a exigé l’évacuation des Palestiniens vivant à Rafah, le 6 mai. La responsable de l’ONU a souligné que beaucoup de ceux qui fuient Rafah se dirigent vers les régions d’al-Mawasi et de Khan Younes, ainsi que vers le centre de Ghaza. Elle a également observé que les conditions dans les endroits où vivent les Palestiniens et où ils doivent se rendre « sont si terribles, ne disposant pas d’installations sanitaires, ni de nourriture, ni d’abri « . Elle a noté que la plupart des infrastructures de Ghaza ont été détruites et que moins d’un tiers des hôpitaux de la région peuvent fournir des services partiels et qu’aucun d’entre eux ne peut fonctionner à pleine capacité. La responsable onusienne a également fait remarquer que l’aide humanitaire disponible n’est suffisante que pour une très courte période et que les gens n’ont pas la force de faire face à la situation. « Ces personnes ont été déplacées six, sept, huit fois, voire plus, et elles s’enfuient à nouveau en quête de sécurité », a-t-elle déploré, estimant qu' »il n’y a aucun endroit sûr à Ghaza ». La responsable onusienne a en outre appelé à « la réouverture immédiate des postes frontaliers et à une augmentation substantielle du flux d’aide humanitaire ». Notons qu’en raison du manque de carburant et des attaques sionistes, les hôpitaux de Ghaza s’arrêtent les uns après les autres. Ainsi, un autre hôpital du sud de la bande de Ghaza a été déclaré hors service en raison d’une pénurie de carburant. Une source médicale citée par l’agence de presse palestinienne (WAFA), a affirmé que « l’hôpital européen de Ghaza, près de la ville de Khan Younes, l’un des rares hôpitaux restants dans l’enclave déchirée par la guerre, était hors service en raison du manque de carburant, mettant la vie de centaines de personnes, patients et blessés, en danger ».
De son côté, l’organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF) a été contrainte de quitter 12 structures de santé différentes à Ghaza en raison des attaques sionistes. « Nous avons dû quitter 12 structures de santé différentes et avons enduré 26 incidents violents, parmi lesquels des frappes aériennes endommageant des hôpitaux, des tirs de chars sur des abris, des offensives terrestres contre des centres médicaux et des tirs sur des convois », a expliqué mardi Michel-Olivier Lacharité, chef des opérations d’urgence de MSF. Selon l’ONG, « le système de santé de Ghaza est en train d’être démantelé, ce qui entraîne des conséquences dévastatrices pour les personnes piégées dans la bande ». MSF tente d’établir des hôpitaux de campagne ailleurs dans la bande de Ghaza, mais, selon cette ONG, « ces quelques structures ne seront pas en mesure de faire face à un afflux massif de civils blessés, en plus des besoins médicaux écrasants. Ils ne peuvent en aucun cas remplacer un système de santé fonctionnel ». L’ONG rappelle que les forces sionistes continuent d’occuper le passage de Rafah, interdisant l’entrée ou la circulation des personnes et des fournitures et les bombardements aveugles continuent de tuer des gens chaque jour et de causer d’immenses souffrances. Dans ce contexte, elle souligne que l’occupation et le blocage des points de passage « doivent cesser, l’aide doit être autorisée à entrer à Ghaza et il doit y avoir un cessez-le-feu immédiat et durable pour éviter davantage de morts et de blessés et rétablir et intensifier le flux de l’aide humanitaire ». Notons qu’au moment où les populations fuient Rafah en raison de l’élargissement de l’invasion israélienne de Rafah, les bombardements s’intensifient dans l’enclave. Des Palestiniens sont tombés en martyrs et d’autres ont été blessés hierà la suite d’un bombardement d’avions de combat des forces d’occupation sionistes sur un rassemblement de civils au nord de la ville de Ghaza, ont rapporté des médias. Selon les mêmes sources, des avions de chasse des forces sionistes ont bombardé un rassemblement de civils dans la rue al-Jalaa, au nord de la ville de Ghaza, faisant des martyrs et des blessés. Le bilan des victimes n’a pas encore été communiqué, alors que les équipes médicales et des citoyens ont transporté les martyrs et les blessés à l’hôpital al-Ahli à Ghaza.
Hocine Fadheli