À la UneActualité

Attaf annonce le dépôt d’une demande d’adhésion à l’Organisation de coopération de Shanghai : L’Algérie met le cap sur l’Asie

L’Algérie a officiellement déposé une demande pour rejoindre l’Organisation de coopération de Shanghai en tant que membre observateur et entend rejoindre la banque des BRICS.

La reconfiguration géopolitique et économique en cours impose une réadaptation des politiques et des alliances afin de mieux préserver les intérêts nationaux. Ainsi et au-delà de se redéployer dans l’espace africain, de consolider le partenariat avec ses alliés en Méditerranée et en Europe, l’Algérie met le cap sur l’Asie qui émerge en tant que pôle géopolitique et s’impose en tant que centre de gravité économique. Après sa demande d’adhésion au BRICS, l’Algérie entend rejoindre la Banque des BRICS, de même qu’elle a officiellement déposé une demande d’adhésion à l’Organisation de coopération de Shanghai. Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a indiqué dans un entretien à l’agence de presse italienne Nova que l’Algérie a déposé une demande pour adhérer à l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) en tant qu’observateur, pour l’instant. « Nous avons également déposé une demande pour devenir un pays observateur au sein de l’Organisation de coopération de Shanghai », a indiqué le Chef de la diplomatie algérienne. Celui-ci justifie d’ailleurs cette décision par la nécessité de défendre les intérêts nationaux. « Dans la lecture stratégique du Président de la République, Abdelmajid Tebboune, un centre de gravité s’est formé en Asie centrale. Afin de préserver et de défendre les intérêts nationaux de notre pays, le Président a donc orienté de manière significative la diplomatie algérienne vers cette région du monde », explique Attaf. Une orientation stratégique qui s’appuie aussi sur l’adhésion de l’Algérie au groupe des économies émergentes BRICS et qui compte le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. « Nous avons exprimé notre intention de rejoindre les BRICS et nous attendons avec impatience le sommet qui se tiendra en Afrique du Sud en août. On nous a informés que des décisions sur les critères d’adhésion seront prises à cette occasion. Nous attendons avec intérêt ces décisions », a-t-il indiqué.

Le ministre annonce à ce propos que l’Algérie a aussi l’intention de contribuer au capital de la Nouvelle Banque de développement des BRICS et donc de la rejoindre. Un choix qui respecte les principes de non-alignement défendus par l’Algérie et répond aussi à des considérations pragmatiques. L’économie mondiale connaît un véritable basculement vers l’Asie qui s’impose comme principale locomotive de la croissance et moteur de la future demande mondiale en énergie. Le continent est aussi le cœur d’un nouveau pôle géopolitique qui émerge, lequel propose à ce que l’Occident aime appeler le « Sud global », un nouveau multilatéralisme et un système économique et financier alternatif qui s’oppose au système institué au lendemain de la seconde guerre mondial assis sur les institutions de Bretton Woods et l’hégémonie du dollar et initié un débat sur la dédollarisation des échanges internationaux et le recours aux monnaies nationales dans les échanges commerciaux  entre les pays, en sus de la proposition de créer une monnaie des BRICS. Une vision qui propose des échanges plus égalitaires et un système économique plus juste. Un système alternatif qui offre plus d’opportunités et plus de marge de manœuvre et de négociations aux pays. D’ailleurs lors de sa visite la semaine dernière en Russie, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a saisi l’occasion de sa participation au Forum de Saint-Petersbourg pour exprimer son souhait de voir la création d’une monnaie arabe, et d’accélérer l’adhésion de l’Algérie aux BRICS afin que son économie soit libérée des pressions, de même qu’il plaidé pour une économie mondiale libérée des considérations géopolitiques. Il faut dire que l’alternative offerte suscite l’intérêt de nombreux pays. D’ailleurs, 19 pays ont affiché leur souhait de rejoindre les BRICS y compris de gros producteurs d’énergie comme l’Arabie saoudite. Le Royaume wahhabite a aussi affiché son souhait de rejoindre l’Organisation de coopération de Shanghai en tant que pays partenaire.

Lyes Saïdi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *