Commerce de gros : Des mesures pour éliminer les réseaux de l’informel
Le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations a annoncé jeudi le lancement de procédures et des mesures pour imposer l’exploitation par les opérateurs et commerçants des marchés de gros réalisés par la société publique Magros. L’objectif, souligne le ministre, est d’éliminer les réseaux du marché parallèle.
Le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, a mis en avant jeudi, lors d’une séance de l’Assemblée populaire nationale, les efforts entrepris pour maîtriser les prix et préserver ainsi le pouvoir d’achat des ménages. Au-delà de l’effort direct de l’État pour garantir un approvisionnement régulier et suffisant du marché, dont le recours à l’importation de certains produits de large consommation, le ministre a mis en avant les mesures prises pour structurer le marché, réduire les intermédiaires et limiter voie éliminer l’impact des réseaux informel. Il évoque ainsi la réalisation par l’opérateur public Magros de marchés de gros pour un effort financier de l’Etat près de 16 milliards de DA. Le ministre du Commerce a ainsi annoncé que des mesures seront prises pour imposer l’exploitation de ces espaces. Zitouni qui a été interpellé par les députés sur le refus de quelques commerçants et importateurs d’exploiter les marchés de gros réalisés par la Société de réalisation et de gestion des marchés de gros a fait état du lancement des procédures et des mesures pour imposer l’exploitation de ces espaces et éliminer les réseaux du marché parallèle. Le premier responsable du secteur a également souligné qua cours de son intervention à l’Hémicycle Zighoud Youcef les mesures prises afin de préserver le pouvoir d’achat des ménages. Il a indiqué à ce propos que l’approche adopté par le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et les mesures proactives prises « ont permis cette année d’assurer la disponibilité des produits de large consommation, notamment durant le mois de Ramadan dernier, en dépit de la « conjoncture internationale » difficile et de la flambée des prix, en raison des crises internationales ». « La consécration d’une approche participative incluant les élus, les associations, les consommateurs et les producteurs, a contribué à l’état de satisfaction des citoyens, en vue de dépasser une zone de tension dans le contexte des développements internationaux et faire face aux répercussions du soutien de l’Algérie aux causes justes dans le monde, particulièrement la question palestinienne, ce qui a permis le renforcement du front intérieur et la promotion du sentiment d’appartenance du citoyen », a-t-il estimé, soulignant que « l’abondance qui a caractérisée cette année se poursuivra pour les années prochaines ». Concernant l’importation des viandes, le ministre a fait état de l’importation de 26.300 tonnes de viandes rouges et 10.000 tonnes de viandes blanches depuis le début de l’année, précisant que l’opération se poursuivra jusqu’à la fin de l’année en cours, parallèlement aux efforts consentis par le secteur de l’agriculture pour garantir la disponibilité des viandes sur les marchés à des prix raisonnables. Quant à la disponibilité des climatiseurs à des prix raisonnables, M. Zitouni a affirmé que la production locale qui a atteint 1,5 millions d’unités/an, couvre la demande nationale, estimée à 1,2 million d’unités/an. Donc, il n’est pas nécessaire d’en importer, a-t-il estimé. Une réunion au ministère du Commerce a regroupé des producteurs de ce secteur en vue de créer un réseau de distributeurs et de fabricants et de connaître les prix appliqués de l’usine jusqu’au consommateur afin de maitriser le prix final, selon le ministre.
Une zone franche au port de Djendjen
Concernant les mesures destinées à promouvoir les exportations hors-hydrocarbures notamment vers les pays voisins et l’Afrique de l’Ouest, le ministre a annoncé des préparatifs pour le lancement de zones franches au niveau du port de Djen Djen (w. Jijel), de Bouchebka (w.Tébessa) et de la wilaya d’El Tarf. Zitouni a précisé que les préparatifs étaient en cours pour « le lancement d’une zone franche à caractère commercial et industriel, dans le cadre du projet d’extension du port de Djen Djen, avec tous ses aspects techniques, économiques et juridiques, avec l’examen de la possibilité de son extension pour englober la zone industrielle de Bellara ». Pour la gestion de cette zone aux normes internationales, une réflexion est engagée pour établir un partenariat avec des sociétés internationales, chinoises et turques en particulier, au regard de leur riche expérience en la matière. Selon le ministre, deux autres zones franches ont été programmées avec la Tunisie, « avec laquelle nous avons des relations fortes et d’importants échanges commerciaux », et ce à El Tarf et à Bouchebka (w.Tébessa). Ces projets s’ajoutent aux cinq zones franches décidées dans les wilayas d’El Oued, Illizi, In Guezzam, Bordj Badji Mokhtar et Tindouf, à travers lesquels, l’Algérie tend à renforcer ses échanges commerciaux avec les pays limitrophes.
Il est utile de rappeler dans ce contexte que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a annoncé lorsqu’il a pris, il y a quelques semaines, de la présidence tournante du mécanisme africain par les pairs (MAEP), la création de 5 zones franches avec la Mauritanie, la Tunisie, la Libye, le Niger et le Mali afin de renforcer les échanges économiques et commerciaux avec ces pays, et ce, dans le cadre de la démarche visant à consolider l’intégration africaine.
Le ministre du commerce a précisé, lors de son passage à l’Hémicycle, que le secteur a entamé, en coordination avec les autres secteurs concernés, l’élaboration de textes d’application relatifs à la création de zones franches, « sur la base d’une étude approfondie de tous les aspects matériel et humain, tout en tenant compte avec minutie de chaque étape de réalisation et en traçant des objectifs préalables en vue de réaliser l’efficacité et l’efficience économiques indispensables pour leur pérennité, étant des zones soumises à un régime particulier ». Estimant que les zones franches proposées à cette étape « sont des projets pilotes, permettant de mettre en place les procédures et mécanismes pratiques et efficaces pour la création, la gestion et la réussite de ce type de zones, M. Zitouni a précisé que ces zones seront « dédiées à l’exportation des produits nationaux vers les pays voisins, en sus de l’accès aux marchés prometteurs de l’Afrique de l’Ouest ».
Samir Benisid