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La crise humanitaire s’aggrave à Ghaza : L’urgence d’ouvrir les passages terrestres

L’invasion de Rafah et la fermeture du poste frontalier avec l’Égypte par lequel transitait encore le peu d’aide humanitaire qui arrivait à Ghaza aggrave la situation humanitaire dans l’enclave palestinien. Il est clair que l’occupation israélienne commet un génocide à Ghaza en affamant sciemment la population palestinienne.

La situation humanitaire dans la bande de Ghaza est d’une extrême gravité. Alors que la famine s’installe déjà depuis plusieurs semaines dans l’enclave palestinienne, l’invasion de Rafah par l’armée d’occupation israélienne et la fermeture du poste frontalier avec l’Égypte par lequel transitait encore le peu d’aide humanitaire qui arrivait à Ghaza a rendu la situation encore plus insoutenable. Une situation qui impose l’ouverture des passages terrestres pour permettre à l’aide d’être acheminée à la population.
Dans ce contexte, les Etats-Unis ont envoyé vendredi pour la première fois « plus de 300 palettes » de matériel ont été envoyées pour la première fois samedi via une jetée flottante temporaire construite par les Etats-Unis. Une goutte d’eau dans l’océan d’aides dont les Palestiniens ont réellement besoin pour pouvoir survivre. Une manœuvre pour détourner l’attention de la nature réelle du génocide en cours Ghaza et qui a d’ailleurs été dénoncée. Il faut dire que l’ONU et les organisations humanitaires répètent que seule l’ouverture des passages routiers peut garantir les nécessaires livraisons à grande échelle, dans le petit territoire surpeuplé, assiégé et menacé de famine. Pour sa part, le mouvement de résistance palestinien Hamas a déclaré vendredi qu’il n’y avait pas d’alternative à l’ouverture des points de passage terrestres sous supervision palestinienne pour l’acheminement de l’aide humanitaire. Tous les moyens d’acheminement de l’aide, y compris la jetée provisoire, ne remplacent pas l’ouverture de tous les points de passage terrestres sous supervision palestinienne, a souligné le mouvement Hamas dans un communiqué de presse. Il a mis l’accent sur le droit du peuple palestinien à recevoir toute l’aide nécessaire dans le contexte de la catastrophe humanitaire causée par l’occupation sioniste dans la bande de Ghaza.

La Commission européenne a elle aussi exigé l’ouverture des passages terrestres pour l’acheminement de l’aide humanitaire.  « Le corridor maritime est complémentaire et non destiné à remplacer les routes terrestres existantes vers Ghaza », telles que les points de passage de Karem Abou Salem et de Rafah, a affirmé la Commission européenne dans un communiqué, demandant à l’entité sioniste « d’accorder un accès durable par de nouvelles routes » telles que les points de passage de Beit Hanoun et le port d’Asdoud. Réaffirmant l’engagement de l’UE à « tout mettre en œuvre pour soulager les souffrances des civils à Ghaza », le commissaire européen à la gestion des crises, Janez Lenarcic, a estimé, toutefois, qu’il est « évident que, en ce qui concerne l’acheminement de l’aide à grande échelle, il n’existe pas de voie alternative significative aux routes terrestres passant par l’Egypte et la Jordanie et aux points d’entrée de (l’entité sioniste) vers Ghaza ».

De son côtés, le commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa), Philippe Lazzarini, a averti hier que ‘’la fermeture des points de passage et l’impossibilité d’y accéder en toute sécurité risque de faire perdurer les conditions humanitaires catastrophiques dans la bande de Ghaza.’’ Le patron de l’Unrwa, a déclaré, par voie de communiqué diffusé sur X, que ‘’33 camions seulement sont arrivés à Rafah depuis le 6 mai, et c’est un nombre dérisoire eu égard aux besoins humanitaires croissants et aux déplacements massifs.’’

800.000 Palestiniens de nouveau déplacés

Sur le terrain, la situation est de plus en plus difficile. Epuisés, affamés et manquant cruellement de soins, les civils qui ont déjà fui diverses zones envahies par les forces de l’occupation, sont de nouveau forcés de se déplacés vers des zones qui continuent d’être bombardées.  Les civils continuent aini de fuir Rafah, vers le nord et la côte, malgré l’absence « d’itinéraire sûr » et de « destination sûre », selon l’agence humanitaire de l’ONU, Ocha. Philippe Lazzarini a indiqué sur la plateforme X que  800.000 Palestiniens ont été forcées de fuir, depuis le 6 mai pour s’entasser notamment à Khan Younès.Selon des journalistes de l’AFP, les tirs d’artillerie et les frappes aériennes se poursuivent dans l’est et le nord-est de Rafah. Une frappe y a fait deux morts dans un camp de déplacés, a indiqué l’hôpital koweïtien de la ville. Par ailleurs, selon l’agence de presse Wafa, au moins 15 Palestiniens sont tombés en martyrs et 30 autres ont été blessés hier dans un bombardement de l’entité sioniste ayant visé le camp de réfugiés de Jabalia, au nord de la bande de Ghaza. L’armée de l’occupant sioniste a bombardé l’entrée de l’un des centres de déplacés dans le camp de réfugiés de Jabalia et ciblé les Palestiniens qui tentaient de regagner leurs maisons, faisant des dizaines de martyrs et de blessés, précise Wafa, relevant que la plupart des victimes ont été transférées à l’hôpital Kamal Adwan, dont les alentours ont également été visés par de violents bombardements. La situation humanitaire à l’intérieur du camp de Jabalia, qui est soumis à des bombardements continus depuis plusieurs jours, est catastrophique, compte tenu de l’encerclement imposé aux familles qui s’y trouvent et de la rareté des commodités les plus élémentaires, comme la nourriture, l’eau et les médicaments, ajoute la même source. Par ailleurs, les ambulances et les équipes de la protection civile ne parviennent pas à atteindre le camp et à récupérer les corps des martyrs et des blessés, ce qui laisse présager un véritable désastre. Dans le centre de la bande de Ghaza, deux Palestiniens sont tombés en martyrs après avoir été pris pour cible par les balles de l’armée d’occupation de l’entité sioniste à l’ouest du camp de Nuseirat. A Khan Younes, trois Palestiniens sont tombés en martyrs et d’autres ont été blessés après que l’occupant sioniste a ciblé une maison de la famille Qadeeh à l’est de la ville. Selon les autorités sanitaires palestiniennes, l’armée d’occupation sioniste a commis 9 massacres au cours des dernières 24 heures dans la bande de Ghaza, faisant 83 martyrs et 105 blessés. Le bilan de l’agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza s’est alourdi à 35.386 martyrs et 79.366 blessés, depuis le 7 octobre dernier. Les autorités palestiniennes de la Santé ont également indiqué qu’un certain nombre de victimes palestiniennes se trouvent encore sous les décombres et sur les routes, et que les forces de l’occupation empêchent les ambulances et les équipes de la Protection civile de leur porter secours.

Lyes Saïdi

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