Actualité

Espionnage par le biais du logiciel israélien Pegasus : L’ONU épingle le Maroc

Accablant est le rapport de l’ONU qui, tout en tirant la sonnette d’alarme sur le non-respect des libertés et de la vie privée des journalistes et des personnalités politiques, épingle le rôle du logiciel espion israélien Pegasus, largement utilisé par le régime marocain contre les militants des droits de l’homme, les hommes politiques et même des chefs d’États. A cet effet, l’ONU décrypte, détail par détail, le processus utilisé dans le cadre de l’utilisation du logiciel d’espionnage, Pegasus, à des fins strictement illégales. Cet outil est, rappelle le document de L’ONU, utilisé dans la surveillance 24h/24, de la plupart des Smartphones. Cet outil facilite l’accès de «l’intrus» dans le mobile pour s’accaparer de toutes les données. Cela survient alors que ce même outil est, disait-on, conçu pour être exploité dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité. Tout le contraire se produit assure l’ONU qui explique de quelle manière ce logiciel est utilisé dans des fins non réglementées, interdites. «La présence de cet outil a été relevée dans la répression des opinions critiques ou dissidentes et ceux qui les expriment, y compris les journalistes, les personnalités politiques de l’opposition et les défenseurs des droits de l’homme», révèle le rapport Onusien, qui a examiné l’ensemble des faits attestant l’utilisation de Pegasus à des fins illégales. En juillet 2021 une enquête mondiale menée par des médias internationaux a révélé l’utilisation, entre autres, par le Maroc du logiciel d’espionnage Pegasus mis au point par l’entreprise sioniste NSO Group. Des journalistes marocains et internationaux  ainsi que des hommes politiques étrangers figurent parmi les victimes de ce logiciel.

L’enquête diligentée a conclu que «le logiciel aurait permis d’espionner les numéros d’au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d’entreprise de différents pays. L’ONG Amnesty international a affirmé tout récemment que «le logiciel espion Pegasus continuait d’être utilisé dans certains pays, notamment au Maroc, une année après l’éclatement de l’affaire, en raison notamment de l’absence d’un moratoire mondial sur la vente de ce type d’équipement». «Un an après les révélations concernant le Projet Pegasus, l’absence de moratoire mondial sur la vente de logiciels espions permet au secteur de la surveillance de poursuivre ses activités de façon incontrôlée», a déclaré Amnesty International dans un communiqué publié sur son site.Au cours de l’année écoulée, «le Security Lab (d’Amnesty international) a découvert de nouveaux cas de personnes ciblées au moyen de Pegasus au Maroc». De plus, le Security Lab a confirmé « de façon indépendante de nombreux cas supplémentaires où Pegasus continuait d’être utilisé pour cibler de façon illégale des personnes » au Maroc et en Espagne, ou même par l’entité sioniste. Tous les mois, de nouveaux cas de personnes ciblées au moyen de Pegasus sont confirmés. Amnesty international a interviewé plusieurs personnes qui avaient été infectées par Pegasus et qui ont dit avoir beaucoup souffert de ce ciblage, dont Hicham Mansouri, un journaliste marocain qui vit en France. Ce dernier dit que le fait d’être ciblé est « une forme très violente de censure, parce qu’on s’empêche de s’exprimer sur de nombreux sujets sur le plan tant professionnel que personnel». «Une année après les révélations concernant le Projet Pegasus qui ont ébranlé le monde, il est très inquiétant de constater que les entreprises de surveillance continuent de tirer profit des violations des droits humains à l’échelle mondiale», a déclaré Danna Ingleton, directrice adjointe d’Amnesty Tech. Selon des médias français, l’un des numéros du président français Emmanuel qu’il utilise régulièrement depuis au moins 2017, figure dans la liste des numéros sélectionnés par un service de sécurité marocain, utilisateur du logiciel espion Pegasus, pour un potentiel piratage. Des numéros de téléphone appartenant à Edouard Philippe, alors premier ministre, ainsi qu’à quatorze autres membres du gouvernement français ont également été visés.Il a également été révélé que le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a été victime du logiciel Pegasus. Le régime marocain a également ciblé des militants des droits de l’homme, des journalistes et des personnalités politiques au Sahara occidental, en Algérie, en Espagne et en France.

Amar Malki

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *