Attaf souligne que le continent se trouve à un moment critique : « L’Algérie ne ménagera aucun effort pour défendre les intérêts africains »
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf a souligné hier à l’issue des entretiens qu’il a eu avec son homologue centrafricaine, Sylvie Baipo-Temon, qui effectue une visite à Alger, que l’Algérie ne ménagera aucun effort au Conseil de sécurité pour défendre les intérêts des pays africains. Le chef de la diplomatie algérienne a rappelé qu’«il ne fait aucun doute que notre continent africain se trouve à un moment critique, un moment dont la difficulté et la gravité se manifestent dans les crises, les tensions et les polarisations qui caractérisent à présent les relations internationales, et qui produisent de graves répercussions et des effets néfastes multiformes sur l’ensemble des pays et des peuples africains ». Il a dans ce sens assuré que l’Algérie, de par sa position au sein du Conseil de sécurité, « ne ménagera aucun effort pour défendre les intérêts, les préoccupations et les priorités de la République centrafricaine, ainsi que ceux des autres pays africains, en particulier ceux qui traversent des conjonctures difficiles, que nous espérons vivement pouvoir contribuer à surmonter de la meilleure façon possible ». A propos des entretiens tenus avec son homologue centrafricaine, Ahmed Attaf a indiqué que « les riches discussions que nous avons eues aujourd’hui ont été l’occasion de passer en revue les fondements et les piliers de la coopération et de la compréhension entre nos deux pays, qui doivent être renforcés afin de faire progresser nos objectifs communs aux niveaux bilatéral (et) multilatéral ». « J’ai fait part à ma chère collègue, a-t-il ajouté, de la forte volonté politique qui nous anime à construire des relations équilibrées, significatives et bénéfiques, des relations qui tirent leur force des valeurs de confiance, de compréhension, de coopération et de solidarité, des relations qui puisent leur énergie de notre engagement commun envers les principes solides inscrits dans la Charte des Nations unies ainsi que dans l’Acte constitutif de l’Union africaine, et, enfin, des relations que nous voulons plus efficaces et dont nous aspirons à enrichir le contenu et à élever au niveau qu’elles méritent réellement ». « Sur la base de ces valeurs et principes, l’Algérie continuera à soutenir la République centrafricaine dans le domaine de la formation des ressources humaines et du renforcement des capacités, et elle est pleinement disposée à renforcer la coopération pour faire face aux défis communs, au premier rang desquels (figure) le fléau du terrorisme », a-t-il assuré. « L’Algérie continuera également à soutenir les efforts déployés par les autorités centrafricaines pour restaurer la sécurité, la stabilité et le bien-être de ce pays frère », a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, les deux ministres ont souligné, lors de leur entrevue, « la nécessité d’accélérer le renforcement du rôle de notre organisation continentale, l’Union africaine, et de lui permettre de se positionner comme un acteur influent aux niveaux continental et international dans la défense des intérêts et objectifs communs à tous les pays africains, à savoir la restauration de la paix et de la sécurité, et la réalisation du développement et de la prospérité pour tous sans aucune discrimination, distinction ou exclusion », a expliqué M. Attaf. « A cet égard, nous attendons avec impatience la prochaine échéance de renouvellement de la composition de la Commission de l’Union africaine pour choisir une nouvelle direction qui soit pleinement consciente de la situation actuelle et qui s’efforce de faire progresser les espoirs, les aspirations et les ambitions des pays et des peuples africains, et qui s’emploie à rattraper le temps perdu, les efforts et les initiatives manqués pour promouvoir et mettre en œuvre des solutions africaines aux problèmes de l’Afrique », a-t-il souligné. De son côté, la ministre centrafricaine a souligné que l’Algérie incarnait la lutte des peuples du continent africain pour leur émancipation en rappelant, à ce propos, que l’indépendance d’un bon nombre de pays africains a été possible grâce à l’Algérie et a exprimé le soutien de son pays aux positions prises par l’Algérie au sein du Conseil de sécurité afin de faire entendre la voix du continent africain. Sur un autre plan, Mme Baipo-Temon s’est attardée sur les multiples possibilités de partenariat entre l’Algérie et la République centrafricaine dans différents domaines.
Chokri Hafed