Renforcer la coopération énergétique avec les pays africains
L’Algérie ambitionne de s’imposer en tant que l’une des locomotives du processus d’intégration économique africaine. Au-delà des grands projets d’infrastructures qui doivent se muer en grands corridors économiques devant relier l’Afrique subsaharienne à la Méditerranée via l’Algérie et de son redéploiement commercial notamment vers l’Afrique de l’Ouest, le renforcement de la coopération énergétique est un autre axe de consolidation de l’intégration africaine. C’est dans ce contexte que le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab effectue, depuis lundi, une visite de travail de trois jours en République du Congo, en vue d’élargir les perspectives communes de coopération bilatérale et d’examiner les voies de leur développement dans les différents domaines notamment celui de l’énergie et des mines. « A l’invitation du ministre des Hydrocarbures de la République du Congo, M. Bruno Jean Richard Itoua, le ministre de l’Energie et des Mines, M. Mohamed Arkab effectue, du 20 au 22 mai, une visite de travail à Brazzaville, capitale de la République du Congo, accompagné des Président-Directeurs Généraux des groupes Sonatrach et Sonelgaz, ainsi que du président de l’Agence nationale des activités minières (ANAM) et de cadres du secteur », indique à cet un communiqué du ministère de l’Énergie et des Mines. Et de préciser que cette visite s’inscrit en droite ligne dans « les efforts conjoints visant à renforcer les relations fraternelles historiques ancrées entre les deux pays pour élargir les perspectives communes de coopération bilatérale et examiner les voies de leur développement notamment dans le domaine de l’énergie et des mines, et ce dans le cadre de la mise en œuvre des résultats de la visite du ministre congolais des Hydrocarbures, effectuée en mai 2022 en Algérie, ayant été sanctionnée par la signature du procès-verbal des discussions entre l’Algérie et la République du Congo dans le domaine des hydrocarbures ». Arkab aura plusieurs rencontres et réunions avec des responsables congolais, notamment avec le ministre des Hydrocarbures et le ministre de l’Energie et de l’Hydraulique, selon la même source.Il est utile de rappeler dans ce contexte que lors de sa visite en Algérie, le ministre congolais et la délégation qui l’accompagnait avait visité plusieurs installations gazières à Arzew, ainsi que le Centre de Recherche et de Développement et l’Institut Algérien de pétrole (IAP). Elle avait également tenu des réunions au niveau du groupe Sonatrach et des organismes de régulation relevant du secteur des hydrocarbures, à l’instar de l’Agence nationale de valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT) et de l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH).
Il est vrai qu’au regard des besoins importants des pays du continent en matière d’électrification rurale, mais aussi de gestion souveraine de leurs ressources minières et hydrocarbures, l’expérience de l’Algérie en la matière peut être d’un apport considérable. Les entreprises algériennes du secteur ont d’ailleurs multiplié les partenariats avec leurs homologues africaines afin d’explorer les opportunités de partenariats dans les domaines de l’électricité, des mines et des hydrocarbures, en sus des possibilités de formation qu’offre l’Algérie, à travers l’institut algérien du pétrole, filiale de la Sonatrach qui a d’ailleurs contribué à la formation de nombreux cadres africains du secteur. Rappelons dans ce contexte que l’IAP signé au mois de novembre dernier, en marge de la 5ème réunion des PDG des Sociétés nationales des hydrocarbures (SNH) des pays membres de l’Organisation des producteurs de pétrole africains, des conventions de partenariat dans le domaine de la formation avec quatre sociétés nationales africaines d’hydrocarbures. Elles portent sur le renforcement de la coopération dans le domaine de la formation entre l’IAP et la Société nationale des pétroles du Congo « SNPC », Sonahydroc de la République Démocratique du Congo (RDC), la Société nationale des hydrocarbures du Bénin, Ghana national petroleum corporation « GNPC ». Notons qu’au cours des derniers mois, la Sonatrach a signé des accords, avec entre autres l’entreprise nationale d’hydrocarbures du Mozambique (ENH), deux sociétés pétrolières sénégalaises, ou encore la Société nationale ougandaise du pétrole. Plus récemment, une délégation kenyane du secteur de l’énergie a séjourné il y a quelques jours en Algérie afin d’explorer les opportunités de partenariat et de coopération dans le domaine.
Samira Ghrib