Bain de sang à Rafah

Les forces d’occupation israélienne a mené hier après-midi une troisième attaque contre des camps de réfugiés situés dans des zones sensées être humanitaires à Rafah, et élargi son invasion au centre de la ville située au Sud de l’enclave palestinienne. Dans le Nord, le retrait des forces d’occupation du camp de Jabalia, transformée en cimetière à ciel ouvert, met en lumière l’étendue des crimes de guerre commis par l’occupant sioniste dans la Bande de Ghaza

L’entité sioniste intensifie son nettoyage ethnique dans la bande de Ghaza. Il ne fait plus aucun doute que l’objectif de l’occupant est d’y mettre fin à la présence des Palestiniens. L’invasion de Rafah induit, comme l’ont prédit les ONG et agences onusiennes, un véritable bain de sang. Un million de Palestiniens ont fui la ville de Rafah. Ils sont pourtant pourchassés par l’aviation de l’occupation et bombardés sous leurs tentes dans camps situés dans des zones pourtant définies comme étant humanitaires. Ainsi, une vingtaine de Palestiniens ont été tués et des dizaines blessées hier après-midi, à Rafah. Selon la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera qui cite une déclaration du Comité d’Urgenc, que l’occupation israélienne a commis un nouveau massacre en ciblant les tentes des déplacés dans les zones désignées comme « sûres », en violation flagrante de toutes les résolutions internationales et de la Cour internationale de justice. « Il s’agit d’un crime de guerre à ajouter au registre terroriste d’Israël, qui continue de violer toutes les résolutions internationales et les décisions de la Cour internationale de justice », a ajouté le comité. Celui-ci a appelé à des rassemblements dans toutes les villes du monde, mardi, « pour condamner les crimes de génocide et l’agression israélienne contre la Bande de Gaza ». Le campement de tentes visé est situé à une centaine de mètres d’un hôpital de campagne américain à l’ouest de Rafah, selon des sources palestiniennes. Il s’agit de la troisième attaque contre les tentes de déplacés dans la ville au cours des dernières 48 heures. Quarante-cinq Palestiniens ont été tués et des dizaines blessés, pour la plupart des enfants et des femmes, lors d’une frappe israélienne visant des tentes de déplacés dans la zone de Tel Sultan, bien qu’elle ait été désignée comme une zone « sûre » par l’armée d’occupation. L’ONU a demandé une enquête « complète et transparente » sur ce bombardement. La Défense civile palestinienne a fait état de nombreux corps « carbonisés et démembrés » dans l’incendie qui a ravagé le camp de déplacés de Barkasat, géré par l’Unrwa.

Malgré la vague d’indignation provoquée par les attaques israéliennes contre les tentes des déplacés, l’armée d’occupation a de nouveau ciblé la même zone tôt hiermatin, tuant sept Palestiniens et en blessant d’autres. Des familles palestiniennes paniquées fuyaient hier le camps de Tal Al-Sultan de nouveau bombardé

L’occupation a aussi élargi son invasion de Rafah et a déployé ses chars dans le centre de la ville. Un correspondant de l’AFP a signalé aussi des bombardements et des tirs dans la ville de Ghaza, dans le nord du territoire. Toujours dans le nord de l’enclave, le retrait limité des forces d’occupation camp de réfugiés de a révélé un vaste champ de destruction et des dizaines de cadavres, selon des témoins. Plusieurs cadavres ont été retrouvés sous les décombres de bâtiments détruits après le retrait des forces israéliennes de la zone de Faluja, ont indiqué des témoins.

L’Algérie convoque une réunion du Conseil de sécurité

C’est dans ce contexte que le Conseil de sécurité devait se réunir hier soir à la demande de l’Algérie  » suite aux développements dangereux dans les territoires palestiniens occupés, après l’attaque menée par l’occupant israélien contre les camps de déplacés à Rafah » pour discuter du meilleur moyen de riposte par le Conseil.

Il faut dire que les multiples agressions israéliennes en totale violation de l’ordonnance de la CIJ qui a exigé l’arrêt immédiat des attaques contre Rafah ont suscité de nombreuses réactions internationales. La directrice du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a jugé choquantes les images d’enfants et de familles brûlés sortant des tentes bombardées par l’armée de l’occupation sioniste à Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza. Soulignant la gravité de la situation, Russell a déclaré que « Pendant plus de sept mois, nous avons été les témoins de cette tragédie, entraînant la mort ou la blessure de milliers d’enfants ». Elle a en outre appelé à « un cessez-le-feu immédiat et à la fin des tueries insensées d’enfants ».

L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a indiqué her qu’environ un million de Palestiniens ont été contraints de quitter la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, au cours des trois dernières semaines, en raison de l’agression et des bombardements de l’entité sionist, relevant que, « cela s’est produit alors qu’il n’existe aucun endroit où aller et au milieu des bombardements, du manque de nourriture et d’eau, de l’accumulation d’un tas de déchets et des conditions de vie inadaptées ». L’Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ICESCO) a déclaré, hier que l’entité sonniste conduit le monde vers un état de chaos absolu en raison de la guerre qu’il mène contre le peuple palestinien, en particulier dans la Bande de Ghaza. Et de souligner que « la machine israélienne à tuer et à détruire s’est emballée dans des crimes sans précédent pour l’humanité en termes d’arbitraire, de haine et d’inconscience et, face à l’insistance du gouvernement de l’entité sioniste (Israël) à faire la sourde oreille à tous les appels venant du monde entier pour demander l’arrêt de l’effusion du sang palestinien, l’ICESCO renouvelle sa condamnation de ce comportement barbare, contre lequel les appels ne sont plus efficaces ». L’organisation a renouvelé son soutien et son engagement en faveur des Palestiniens de Ghaza, de Rafah et de l’ensemble des territoires palestiniens, et a condamné « la politique consistant à brûler des camps pour personnes déplacées sans défense, sans se soucier des enfants qui sont devenus la cible désignée de ces massacres, ni des infirmes et des personnes âgées qui ne trouvent plus de refuge ». Le Secrétaire britannique au Foreign Office, David Cameron, a exprimé sa vive inquiétude, hier et a appelé à des mesures immédiates et décisives. « Des scènes profondément bouleversantes ont été observées à la suite des frappes aériennes qui ont visé Rafah ce week-end », a déclaré David Cameron sur le site X.

Enfin, le président du Conseil européen, Charles Michel, a appelé l’entité sioniste à « respecter pleinement » la Cour internationale de justice (CIJ) et à mettre immédiatement un terme à son offensive militaire à Rafah. Dans un post publié lundi soir sur la plateforme X, M. Michel  a indqué qu’ »il est horrible de voir des civils palestiniens innocents tués lors de la récente attaque. Il n’existe pas de zone de sécurité pour les personnes déplacées internes à Rafah ». Et de poursuivre dans ce sens: « Un cessez-le-feu immédiat doit être mis en œuvre. J’appelle à ce que le droit international et le droit international humanitaire soient respectés ».

Lyes Saïdi