Se prémunir de la désinformation dans les processus électoraux
A quelques mois des élections présidentielles anticipées, les pouvoirs publics mettent les bouchées doubles pour faire de ce rendez-vous crucial une réussite. C’est d’ailleurs au vu de l’importance des prochaines échéances électorales que la Cour constitutionnelle en collaboration avec le ministère de la Communication, a organisé, hier, des ateliers sur le cadre constitutionnel et juridique de l’élection présidentielle afin d’initier les professionnels de la presse à la couverture des prochaines présidentielles de façon objective et professionnelle. Une initiative importante au regard du défi et de la menace que représente dans la désinformation pour les processus électoraux dans le monde entier. Une menace décuplée par le recours à l’intelligence artificielle et différents outils technologiques, algorithmes et autres Deep Fake destinés à tromper l’opinion publique.
Cette formation initiatique destinée aux médias devant assurer la couverture du scrutin présidentiel qui aura lieu le 7 septembre prochain rappelle l’importance de cet événement à protéger contre toutes velléités hostiles, contre les tentatives de déstabilisation, la désinformation et les fakes news dont souvent usent certaines parties. Cette démarche s’articule autour de l’objectif de préparer la presse nationale en faisant appel à son sens des responsabilités et son professionnalisme et éviter les travers. C’est d’ailleurs ce qu’avait souligné le ministre de la Communication, Mohamed Laagab, à propos de l’importance de la formation et de la spécialisation des journalistes appelés à relever les défis auxquels l’Algérie est confrontée. « L’Algérie a besoin de médias forts et efficaces, a fortiori dans le contexte actuel où l’activité médiatique mondiale est forte et influente, s’adressant même à nous dans notre langue maternelle », avait soutenu Laagab. Et d’ajouter que « le secteur de l’information connaît désormais une bonne dynamique, car nous avons uni nos forces avec les établissements médiatiques publics et privés au service de notre pays, conformément aux instructions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui a déjà pris de nombreuses mesures pour conforter et soutenir les établissements médiatiques ».
Des réformes qui assurent équité et justice
De son côté, le président de la Cour Constitutionnelle, Omar Belhadj s’est félicité de « l’intérêt accordé par le président de la République au secteur de l’information, et son attachement à la concrétisation des réformes engagées en faveur du secteur, à travers la consécration de la liberté d’expression et la liberté de la presse écrite, audiovisuelle et électronique dans la Constitution, ainsi que la promulgation de la loi organique relative à l’information, de la loi relative à l’activité audiovisuelle, et la loi relative à la presse écrite et à la presse électronique ». Belhadj rappellera le contexte régional et international dans lequel aura lieu les prochaines joutes électorales en Algérie. Il dira à ce propos que « nous sommes à l’approche d’une échéance présidentielle décisive, dans un contexte national, régional et international sensible ». Il appellera à « intensifier les efforts pour contribuer à l’édification nationale dans la stabilité et la quiétude et à la protection du pays et de ses constantes identitaires contre les tentatives de déstabilisation à travers les plans des conspirateurs qui s’appuient sur la propagande et la diffusion de fausses informations ». Dans son allocution, le président de l’autorité judiciaire suprême fera un petit laïus pour rappeler les conditions dans lesquelles a été crée l’auguste institution qu’il préside et qui est l’un des fondements de l’amendement constitutionnel de 2020, compte tenu de ses larges prérogatives, notamment en matière d’examen des recours recueillis lors de l’élection présidentielle, des élections législatives et du référendum. Et d’expliciter les mécanismes des reformes politiques et institutionnelles entamés par le président de la République Abdelmadjid Tebboune qui a initié ces reformes dont la création de l’autorité de l’Autorité indépendante des élections, ANIE. Celle-ci rentre « dans le cadre des réformes politiques et institutionnelles profondes initiées par le président de la République » qui a consacré dans son amendement constitutionnel de 2020 « la constitutionnalisation de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), en tant qu’institution constitutionnelle indépendante, chargée exclusivement de la préparation, de l’organisation, de la gestion et du contrôle des opérations électorales ». Une autorité qui constitue d’ailleurs un outil constitutionnel pour assurer le bon déroulement des opérations électorales en toute indépendance et transparence à l’abri des interférences passées de l’administration. Il a également souligné le rôle de la Cour constitutionnelle pour protéger les acquis démocratiques et d’assurer équité et justice, notamment lors des processus électoraux.
Hocine Fadheli