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Le GECF met en avant le rôle crucial du gaz

Le Forum des pays exportateurs de gaz vient de mettre en avant dans un rapport sur la tarification du carbone et l’alternative du gaz au charbon dans la génération électrique, le rôle crucial que peut jouer le gaz dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre et dans le processus de décarbonation. L’étude publiée par le GECF souligne dans ce contexte que le passage progressif de la génération par le charbon ver la génération à parti du gaz s’est accompagné d’un recul net de l’intensité d’émission dans la génération électrique. Le GECF rappelle dans ce contexte qu’en 2022, le charbon représentait 36 % et le gaz naturel 22 % de la génération d’électricité, le reste provenant de l’hydroélectricité (15 %), des énergies renouvelables (12 %), du nucléaire (9 %) et d’autres sources (6 %). Et d’ajouter que la hausse de la part du gaz naturel dans la production d’électricité à partir de combustibles fossiles, de 40 % en 1990 à 64 % en 2023, a permis de diminuer de manière notable l’intensité des émissions de la production d’électricité et d’économiser cumulativement 27 gigatonnes de CO2 au cours de cette période.  Pour mieux mettre en avant le rôle crucial du gaz dans la réduction des émissions de CO2 dans le Forum réfère aux données du  sixième rapport d’évaluation du GIEC, de 2010 à 2019, lequel met diminution annuelle de 0,3 % de l’intensité carbone mondiale (émissions de CO2 provenant de la combustion de combustibles fossiles et de processus industriels par unité d’énergie primaire), principalement due à la transition du charbon au gaz, à l’expansion restreinte de la capacité charbonnière et à l’adoption accrue des sources d’énergie renouvelables. Et bien que les ENR contribuent quelque peu à cette diminution, le GECF met en avant le rôle crucial du gaz dans la réduction des émissions, tout en garantissant la sécurité énergétique mondiale. Le GECF rappelle que le gaz naturel, reconnu comme le combustible fossile le plus propre, possède un potentiel significatif pour réduire les émissions liées à l’énergie. Il estime aussi que passer du charbon au gaz présente une opportunité réalisable pour des gains rapides en matière de réduction des émissions. « Par conséquent, soutenir les mesures politiques pour le passage du charbon au gaz peut être une décision stratégique, étant donné l’efficacité et l’utilité démontrées de ces transitions dans l’histoire », note le rapport. Et d’ajouter que le gaz naturel est prêt à jouer un rôle essentiel pour réduire l’écart des émissions grâce à une part accrue dans le mix énergétique. L’intensité carbone du gaz naturel est presque la moitié de celle du charbon et 20 % inférieure à celle du pétrole. Cette moindre intensité carbone positionne le gaz naturel comme une option viable pour des réductions d’émissions immédiates et rentables, notamment par substitution directe dans des secteurs tels que la production d’électricité, l’industrie et le transport. « De plus, en raison de l’efficacité énergétique supérieure des centrales au gaz par rapport à celles au charbon, cette substitution conduirait à une amélioration de l’efficacité énergétique et à un meilleur contrôle de la demande d’énergie primaire », ajoute le document du GECF.  

Si le forum souligne aussi que les ENR peuvent contribuer à la réduction des émissions et qu’une une combinaison de réduction des coûts, de capital accessible et de soutien politique a considérablement accéléré la transition mondiale vers l’énergie renouvelable ces dernières années, le renouvelable ne représente qu’environ 5 % de la demande mondiale d’énergie, tandis que le monde reste fortement dépendant des combustibles fossiles pour répondre à 80 % de ses besoins énergétiques. Le GECF met en avant aussi plusieurs facteurs qui peuvent peser sur le développement du renouvelable à l’image de chaînes d’approvisionnement perturbées et la hausse des taux d’intérêt qui augmentent les coûts, en plus de l’inquiétude croissante concernant l’accès limité aux minéraux et métaux critiques, tels que le cuivre, le lithium, le cobalt, le nickel et l’aluminium, qui sont essentiels pour la production d’énergie solaire et éolienne. Le GECF critique dans ce contexte les positions et plaidoyers en faveur d’une sortie rapide des fossiles y compris du gaz à la faveur du seul secteur du renouvelable comme le préconise régulièrement l’Agence internationale de l’énergie. Le Forum des pays exportateurs de gaz souligne ainsi « qu’un focus exclusif sur une seule voie pour atteindre les objectifs climatiques pourrait compromettre la réalisation d’autres objectifs de développement durable, limiter le financement de projets énergétiques vitaux et menacer le soutien public essentiel aux politiques climatiques ».

Sabrina Aziouez

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