Constitution des archives du théâtre algérien: Tables rondes à Alger
Il y a des pièces de théâtre dont les textes ont disparu. Il y a de grands hommes de théâtre qui restent inconnus. Il y a des textes qui n’ont jamais été mis en scène. Pour remédier à ce problème, des spécialistes se rencontrés à la salle Hadj Omar au Théâtre national Algérien (TNA).
On dit que les années d’or du théâtre algérien se situent entre 1963 et 1972 mais à cette époque, la plupart des pièces jouées n’ont pas été filmées et certains textes n’ont pas été gardés. Pour trouver ce qui reste de cette belle époque, des gens du domaine notamment des metteurs en scène, des comédiens et des journalistes se sont rencontrés ce week-end à Alger. Un état des lieux sur l’action théâtrale en Algérie de 1963 à 1972 et des tables rondes sur la nécessité de constituer les « Archives du Théâtre algérien » ont été animées, samedi à Alger, par une pléiade de praticiens dans différents domaines du quatrième Art, venus de toutes les régions d’Algérie pour souligner l’importance d’entretenir ce devoir de mémoire qui, « permet à une société de connaitre son passé et mieux planifier son futur », ont-ils été tous unanimes à dire. Tenues à la salle annexe « Hadj-Omar », du Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (TNA), les deux tables rondes, déroulées sous le slogan, « Projet Archives du Théâtre algérien, le TNA, de 1963 à 1972 », ont été organisées sous l’égide de la ministre de la Culture, Soraya Mouloudji, et modérées par le dramaturge et metteur en scène, Ziani-Cherif Ayad. Entre anciens et actuels directeurs de théâtre et institut, dramaturges, metteurs en scène, critiques, comédiens, universitaires, écrivains et journalistes, ces rencontres ont été animées par les interventions de, Mohamed Yahiaoui, Kamel Echirazi, Mohamed Bourahla, Mohamed Boukerras, Makhlouf Boukrouh, Nadjib Stambouli, Bouziane Benachour, Abdelhamid Rabia et Tounes Ait Ali. Représentant la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, le directeur de l’organisation et la distribution de la production artistique et culturelle, Smail Inzaren a transmis aux intervenants les orientations de Mme Mouloudji qui recommande donc, de « collecter, rassembler et inventorier l’archive théâtrale, puis la numériser pour la mettre ensuite, à la disposition des chercheurs et des universitaires », une opération, a poursuivi M. Inzaren qui « contribue à la préservation du patrimoine matériel et immatériel exprimé par le biais du 4e Art ». Parmi les thématiques développées par les différents intervenants, « Lecture des textes juridiques fondateurs du TNA », « Lecture autour des œuvres produites de 1963 à 1972 », « Adaptation et traduction dans le théâtre algérien » (Homq salim de Abdelkader Alloula), « Les débuts de la formation théâtrale dans les années 1960 », « L’émergence du Festival national du Théâtre amateur de Mostaganem », « Troupes de théâtre indépendantes en Algérie » et « Le TNA de 1963 à 1962 ». Les interventions ont été alternées par des lectures théâtrales de circonstance, présentées par la comédienne, Mounira Fissa Rouabhi et mises en musique par le musicien compositeur et luthiste Sensabyl Baghdadi. Auparavant, le représentant de la ministre de la Culture et des Arts et l’ensemble des conférenciers ont visité, à la galerie d’Arts du TNA, une exposition-rétrospective sur l’action théâtrale algérienne de 1963 à 1972, à travers une vingtaine de panneaux, présentant les fiches techniques des spectacles montés au TNA durant la même période.
R.C.