Législatives en France: La gauche défait l’extrême droite
La France n’a finalement pas basculé dans le giron de l’extrême droite. Selon les premières estimations dévoilées hier par les médias locaux, le Nouveau Front populaire -alliance de l’ensemble des partis de gauche- est arrivé en tête de législatives en France. Il serait crédité de 175 à 215 sièges à l’assemblée nationale française. Le parti d’extrême droite Rassemblement national, n’arrive que troisième derrière le parti présidentiel. Il réalise cependant une percée importante.
La gauche a remporté hier les élections législatives en France. Après un premier tour qui avait porté le RN et alliés en tête du scrutin, celui-ci a finalement été défait au second tour. Il faut dire que la victoire de l’extrême droite lors des européennes et sa percée lors du premier tour des législatives anticipées convoquées par le président français Emmanuel Macron a donné de véritables sueurs froides en France. Ce qui s’est traduit par la constitution d’un « front républicain » pour contrer l’extrême froide avec le retrait de plus de 200 candidats dans les circonscriptions en triangulaires et réduire ainsi les chances d’élection de candidats du RN, ainsi que par une mobilisation des électeurs inédite depuis 24 ans. Le taux de participation estimé par les instituts de sondage lors de ce deuxième tour serait le plus haut depuis 1981. D’après l’Ifop pour TF1-LCI, la participation finale sera de 67,5% en 2024, contre 66,7% lors du premier tour. Ainsi et selon les premières estimations annoncées hier par TF1 info, qui reprend les projections de l’institut Ifop, le Nouveau Front populaire, décrocherait de 175 à 215, devant la majorité présidentielle Ensemble, avec 150 à 170, et le RN en troisième place, avec 130-160 sièges. Les Républicains arrivent ensuite, avec 59-94 sièges. L’institut OpinionWay donne des chiffres similaires avec NFP 180-210 sièges, Ensemble 160-180 sièges, RN et alliés 130-160 et LR 40-50 sièges. Des résultats qui ont été reçus avec un grand ouf de soulagement par le clan présidentiel, et qui ont fait la satisfaction de la gauche. Ainsi, le leader de La France Insoumise qui est au cœur de cette alliance des gauches, Jean-Luc Mélenchon a salué « un magnifique élan de mobilisation civique s’est affirmé. Notre peuple a clairement écarté la solution du pire pour lui », a déclaré Jean-Luc Mélenchon. « Ce soir, le RN est loin d’avoir obtenu la majorité absolue. C’est même tout le contraire, c’est un immense soulagement, » ajoute-il. De son côté, le jeune patron du Rassemblement national, Jordan Bardella qui se rêvait déjà premier ministre à 28 ans, a souligné que malgré cette déconvenue, l’extrême droite « réalise une percée historique ».
Qui gouvernera ?
Pour sa part, et selon TF1, Emmanuel Macrpn a évoqué une contre-performance du RN soulignant que « le barrage républicain a fonctionné […] et le bloc central a bien résisté », estime Emmanuel Macron. Il faut cependant souligner qu’au-delà de l’enjeu d’écarter l’extrême droite du pouvoir, et sur lequel s’est assise la campagne pour le second tour des législatives, les problématiques économiques et sociales qui secouent la France demeurent. Des problématiques que le nouveau gouvernement devra prendre en charge. Or, aucune des formations politiques en course n’a obtenu de majorité absolue. Hier à l’annonce des premiers résultats, Jean-Luc Mélenchon a souligné qu’il « est du devoir » d’Emmanuel Macron d’appeler la gauche à gouverner. Il a également souligné que sa formation refuserait une coalition avec la « Macronie », du moment que l’objectif de son parti est d’appliquer son programme et seulement le sien. De l’autre, Emmanuel Macron ne veut pas de Jean-Luc Mélenchon et de la France Insoumise dans une possible coalition. Une question semble alors tarauder les esprits aujourd’hui en France. Y’a-t-il une possibilité de constituer une coalition qui pourra gouverner en France, alors que les résultats annoncés hier soir rendent la chose impossible ? Où le pays de Marianne risque-t-il de devenir un État ingouvernable géré par un gouvernement de technocrates ?
Hocine Fadheli