Une enquête de l’Express révèle les relations entre le Makhzen et le Rassemblement National
Les alliances félonnes de Mohamed VI
Le RN, parti du clan Le Pen, semble bénéficier d’un soutien inconditionnel du Royaume chérifien. Une enquête de L’Express révèle les liens inédits entre le parti de Jordan Bardella et le régime de Mohamed VI. Selon l’hebdomadaire français, cette relation repose sur trois axes majeurs à savoir l’hostilité envers l’Algérie, la question du Sahara occidental et les relations avec l’entité sioniste.
Cette connexion entre le RN et le Maroc peut sembler paradoxale, étant donné les positions antimusulmanes et anti-immigration du parti français d’extrême droite. Cependant, ces « divergences » sont vite éclipsées par des intérêts communs. Parmi les figures de proue de la Droit et de l’extrême droite militant en faveur du Maroc on peut aisément trouver en la personne de Thierry Mariani, député européen, un farouche anti -algérien qui se distingue par son soutien sans faille au Maroc. Il défend systématiquement le royaume, y compris dans des affaires controversées telles que l’espionnage via Pegasus ou la répression des journalistes marocains, souligne l’Express. Mariani ne se contente pas de défendre le Maroc ; il attaque régulièrement l’Algérie pour détourner l’attention des critiques adressées au royaume chérifien. L’autre fervent soutien du Maroc, l’ancien vice-président du Front national, Jean-Claude Martinez, dont les relations remontent à son rôle de conseiller fiscal du roi Hassan II. Malgré son retrait officiel, Martinez continue de défendre les intérêts marocains, notamment en critiquant les décisions européennes favorables au Sahara occidental. L’enquête de l’hebdomadaire français met également en avant le rôle d’Éric Ciotti, président du parti Les Républicains, devenu allié du RN, qui a récemment réaffirmé son soutien à la position marocaine sur le Sahara occidental. Lors d’une visite au Maroc en mai 2023, Ciotti a exprimé des positions alignées sur celles de Rabat, malgré la ligne officielle de son parti et de la France. Dans cette harde d’extrémistes on retrouve l’historien controversé Bernard Lugan, un autre pilier de cette relation. Natif du Maroc, il est souvent mis en avant par les médias marocains pour ses thèses favorables au royaume et hostiles à l’Algérie, ajoute l’enquête qui rappelle que Lugan, partisan de la théorie du « grand remplacement » en France, a conseillé Éric Zemmour lors des élections présidentielles de 2022, renforçant ainsi les liens entre les extrémistes français et marocains.
Cette stratégie, loin d’être gagnante démontre que les relations entre le RN et le Maroc qui s’intensifient à mesure que le parti d’extrême-droite se rapproche du pouvoir en France que le roi du Maroc tente de tisser des alliances contre nature pour renforcer sa position internationale et tenter vainement d’affaiblir ses adversaires. Loin de remodeler les dynamiques politiques en France et au Maghreb comme le pense-on, cette collaboration aux relents de compromissions butera contre les remparts érigés par l’Algérie qui imposera au futur locataire du palais de Matignon de composer avec les plus forts et les plus puissants, real politique et pragmatisme économique obligent.
Azzedine Belferag