La station de gravures rupestres d’El Hajra classée
L’Algérie poursuit activement sa politique de sauvegarde et de valorisation de son patrimoine culturel matériel et immatériel, comme en témoigne le récent classement de la station de gravures rupestres d’El Hajra, située dans la commune de Taghit, au sud de Béchar.
Cette décision, annoncée par la direction locale de la culture et des arts, souligne l’importance accordée par les autorités algériennes à la préservation de ses trésors historiques. Le site, qui s’étend sur plus de 180 000 m², a été reconnu pour sa « haute valeur historique et culturelle » non seulement pour l’Algérie mais aussi pour l’humanité entière, selon Abdelhamid Nougal, coordinateur du patrimoine culturel. Le processus de classement, approuvé par la commission nationale des biens culturels lors d’une session extraordinaire, démontre la rigueur et le sérieux avec lesquels l’Algérie aborde la protection de son patrimoine. « Le dossier technique, historique et administratif pour le classement au registre du patrimoine culturel matériel national de cette station de gravures rupestres a été approuvé par la commission nationale des biens culturels lors de sa session extraordinaire tenue le 9 et 10 de juillet » , a précisé à l’APS Abdelhamid Nougal , mettant en avant la haute valeur historique et culturelle de ce site tant pour l’Algérie que l’humanité entière. Le même responsable a expliqué que « cette station historique, qui s’étend sur 181.247 m2 dont 200 m2 de périmètre de protection, située à 18 km au sud du chef lieu de la même commune, est un des plus anciens sites de gravures rupestres dans le sud-ouest du pays, et est constituée de gravures préhistoriques d’âge néolithique dont les dessins sont finement piquetés, de représentations humaines, outre plusieurs espèces animales ayant vécu jadis dans la région, notamment des antilopes, des éléphants, des autruches, des gazelles, des camélidés et des girafes ». Ce statut offre désormais un cadre légal renforcé pour la sauvegarde de ce site exceptionnel, datant du néolithique et abritant des représentations uniques de la faune préhistorique locale.
Au-delà de la simple reconnaissance, ce classement s’accompagne d’un plan d’action concret. Lahcen Tourki, directeur du secteur, a souligné que cette décision permettra la mise en œuvre d’un schéma de protection élaboré, fruit d’une collaboration entre les autorités locales, l’Assemblée populaire de wilaya et la société civile. Et d’ajouter : « ce classement permettra la concrétisation du schéma de protection de ce site dont les dossiers administratifs et études techniques ont été finalisés par la direction du secteur et approuvés par les autorités locales et l’Assemblée populaire de wilaya (APW), ainsi que la société civile de Taghit en juin 2016 ». « Auparavant plusieurs opérations visant la préservation de ce site ont été réalisées dont l’ouverture d’une piste de 20 km, un réseau d’éclairage public à énergie solaire en plus du lancement des travaux de réalisation d’une clôture sur plusieurs kilomètres et la mise en place d’un service de gardiennage des lieux », a t-il signalé. Des mesures de préservation ont déjà été entreprises, incluant l’amélioration de l’accessibilité du site, son éclairage et sa sécurisation.
L’ambition ne s’arrête pas là : des projets de centre d’information et de musée dédiés aux gravures rupestres sont également prévus, illustrant la volonté de l’Algérie non seulement de préserver mais aussi de valoriser et de partager ce patrimoine avec le public.
Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large de protection du patrimoine culturel algérien. La wilaya de Bechar, riche de nombreux autres sites similaires, témoigne de l’ampleur du travail de préservation entrepris à l’échelle nationale.
En classant la station d’El Hajra, l’Algérie réaffirme son engagement envers la protection de son héritage culturel, reconnaissant ainsi l’importance de ces vestiges non seulement pour l’identité nationale mais aussi comme contribution significative au patrimoine mondial. Cette démarche illustre la détermination du pays à transmettre aux générations futures les témoignages précieux de son histoire millénaire. La wilaya de Bechar, dispose de plusieurs autres sites similaires éparpillés entre le sud et le nord de wilaya et ce sur une surface globale de 500 hectares, a-t-on fait savoir.
Mohamed Seghir