Culture

UNESCO: Le Comité du patrimoine mondial se réunit à New Delhi

Du 21 au 31 juillet 2024, New Delhi accueillera la 46e session du Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO. Cet événement annuel, qui rassemble les représentants de 21 États élus parmi les 195 signataires de la Convention du patrimoine mondial, s’annonce particulièrement chargé cette année.

Au programme : l’examen de 28 nouvelles candidatures pour une inscription sur la prestigieuse Liste du patrimoine mondial, ainsi que l’évaluation de l’état de conservation de 123 sites déjà inscrits. Parmi les candidats, on trouve des sites naturels comme le Parc national de Lençóis Maranhenses au Brésil, des sites mixtes tels que les îles Marquises en France, et des sites culturels comme l’ensemble monumental de Brâncuși à Târgu Jiu en Roumanie. Cependant, l’attention pourrait se porter davantage sur les menaces pesant sur certains sites existants. Venise, par exemple, a échappé de peu l’an dernier à une inscription sur la liste du patrimoine en péril, grâce à la mise en place en 2024 d’un système de gestion des flux touristiques. L’Australie, après des années de confrontation avec l’Unesco, a finalement investi, à la faveur d’un changement d’exécutif, trois milliards d’euros pour améliorer la qualité de l’eau, réduire les effets du changement climatique et  protéger les espèces menacées, afin que la Grande barrière de corail ne soit  pas jugée en péril. Le gouvernement britannique a, lui, longtemps ferraillé pour imposer un projet de tunnel routier passant près de Stohnehenge, le «cercle de pierres préhistorique le plus sophistiqué au monde d’un point de vue architectural», selon l’Unesco, qui l’a classé au patrimoine mondial en 1986.  Autre point sensible, Lumbini, le lieu de naissance de Bouddha au Népal, longtemps perdu et envahi par la jungle avant sa redécouverte en 1896, lorsque la présence d’un pilier du IIIe siècle avant notre ère portant des inscriptions a permis aux historiens de l’identifier. Un siècle plus tard, en 1997, il a été intégré par l’Unesco au patrimoine  mondial et est visité chaque année par des millions de bouddhistes. «Le site est en danger parce que beaucoup de monuments ne sont pas bien entretenus et sont en train de se dégrader fortement», observe M. Eloundou. «Et puis il y a beaucoup de projets complètement inadaptés», tout ceci «affectant un peu la valeur universelle du site», note-t-il.

L’expert Lazare Eloundou, souligne que « toute l’Asie du Sud-Est regarde cela avec beaucoup d’inquiétude », suggérant que d’autres sites de la région pourraient faire face à des défis similaires. Le Comité se penchera également sur des sites déjà considérés comme en péril, tels que Bamiyan en Afghanistan et Sanaa au Yémen, tout en examinant la possibilité de retirer certains sites de cette liste, comme le parc naturel du Niokolo Koba au Sénégal, qui montre des signes d’amélioration. Cette session s’annonce donc comme un moment crucial pour la préservation du patrimoine mondial, mettant en lumière les défis auxquels font face de nombreux sites face au changement climatique, au surtourisme et à l’instabilité politique.

Il est l’un des deux organes de gouvernance de la Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel. Il est composé des représentants de 21 États élus parmi les 195 Etats parties à la Convention. Le Comité est chargé de la mise en œuvre de la Convention, et notamment d’examiner les nouvelles inscriptions et l’état de conservation des sites déjà inscrits sur la base des analyses produites par les experts de l’UNESCO. Il se réunit une fois par an en session ordinaire.

R.C.

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