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Création du Haut conseil de l’énergie / Sécurité énergétique : un nouveau cap

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, vient de formaliser la création d’un Haut conseil de l’énergie. L’instance qui remplace ainsi le Conseil national de l’énergie aura un mandat élargi. En sus de la redéfinition des politiques énergétiques, la nouvelle instance consultative aura aussi à statuer sur l’impact des évolutions à l’international sur notre pays, ainsi que sur la pertinence stratégique des contrats et partenariats. 

Son existence est plus que jamais indispensable au vu de la conjoncture internationale marquée par  la guerre en Ukraine. Un conflit  qui déstabilise tout le système international des prix des principales énergies dont le gaz et le pétrole. Son importance est également mise en évidence par la politique nationale marquée par la mise en branle par le président de la République d’une nouvelle stratégie fondée sur la transition énergétique. Une nouvelle approche du  modèle national de production et de consommation d’énergie appelé à s’arrimer au niveau des ressources  énergétiques et minières nationales, et aux engagements extérieurs et des objectifs stratégiques à long terme du pays. Ces facteurs donnent ainsi toute son importance au Haut Conseil de l’énergie qui vient d’être officiellement créé via un décret pour remplacer un ancien Conseil national de l’énergie créé, en 1995, et installé du temps l’ex-président Liamine Zeroual, mais sont le rôle avait été mis entre parenthèses à partir des années 2000. 

Si, déjà à l’époque, le conseil national de l’énergie avait son importance dans la définition des orientations en matière de politique énergétique nationale et en matière de garantie du suivi, il est aujourd’hui encore plus indispensable au vu de l’évolution de la situation internationale. L’actuelle configuration internationale des marchés engageant les pays producteurs et les pays consommateurs dans une toute nouvelle approche des relations internationales appelle à ce que l’on se penche dessus. Aussi, le Haut conseil national de l’énergie aura pour  mission première  est de permettre à l’Algérie de défendre ses intérêts dans cette configuration.

En effet, le Haut conseil national de l’énergie  est appelé à apporter des orientations à même de guider les stratégies nationales en matière d’alliances stratégiques et des partenariats internationaux en matière  énergétique, notamment les engagements et accords commerciaux à long terme et leur portée stratégique. Le Haut  conseil de l’énergie, lui, est appelé à assurer  l’orientation de la nouvelle  politique nationale de transition énergétique. Une nouvelle mission  axée sur la dimension énergétique liée  à l’environnement et au changement climatique mais encore au passage vers un nouveau modèle national de production et de consommation d’énergie en fonction des ressources énergétiques et minières. Dans cette perspective et doté d’un comité technique, le Haut conseil de l’énergie peut consulter tout organisme et/ou personne susceptible de l’éclairer dans ses travaux.

e Haut Conseil est chargé de statuer sur les stratégies à suivre dans les domaines de la sécurité énergétique du pays à travers, notamment la préservation, le renouvellement et le développement des réserves nationales en hydrocarbures, et le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre des plans à long terme pour le développement des infrastructures de production, de transport, d’approvisionnement, de stockage et de distribution des produits énergétiques. Il est appelé aussi à suivre l’introduction et le développement des énergies nouvelles et renouvelables, la transition énergétique vers un nouveau modèle national de production et de consommation d’énergie en fonction des ressources énergétiques et minières nationales et à suivre les engagements extérieurs et des objectifs stratégiques à long terme du pays. Il devra assurer le suivi de la régulation du marché énergétique national, l’impact de la situation énergétique nationale et internationale sur le pays, ainsi que la valorisation des ressources énergétiques et la dimension énergétique liée à l’environnement et au changement climatique.

Le Haut conseil de l’énergie est présidé par le Président de la République et composé du Premier ministre ou le Chef du Gouvernement, selon le cas, du ministre de la Défense nationale, ou son représentant, du ministre des Affaires  étrangères et de la Communauté nationale  à l’étranger, du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, du ministre des Finances, du ministre chargé  de l’Énergie, du   ministre chargé  de la Transition  énergétique et des Énergies renouvelables et enfin du  ministre chargé de la Recherche scientifique. 

Kamel Nait Ameur

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